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SERMENT (Jean Bellemère, dit Jean)

Publié le 11/05/2019

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SERMENT (Jean Bellemère, dit Jean), acteur et auteur dramatique français (Nantes 1897- Boulogne-Billancourt 1976). Il joua à l'Œuvre, en 1920, sa première pièce, la Couronne de carton dans une mise en scène de Lugné-Poe. D'une série d'œuvres intimistes, où passe le double personnage de l'auteur qui désespère de créer vraiment et de l'interprète, jouet d'un monde d'apparences qui lui échappent (le Pêcheur d'ombres, 1921 ; le Mariage d'Hamlet, 1922; Je suis trop grand pour moi, 1924; les Plus Beaux Yeux du monde, 1925; Léopold le Bien-Aimé, 1927), il évolua vers une fantaisie légère et souvent proche du vaudeville (Sur mon beau navire, 1928 ; le Plancher des vaches, 1931 ; Peau d'Espagne, 1933 ; Mamou-ret, 1941 ; le Pavillon des enfants, 1955). On lui doit aussi des Poèmes (1964) et un roman autobiographique (Cava/ca-dour, 1977).

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)SARME NT Jean , pseudonyme de Jean Bellem ère (18 9 7-1976).

Auteur dramatique, romancier et comé ­ die n.

Après des études secondaire s à Nantes, Jean Sar­ ment entre au Conservatoire d'art dram atique de Paris, puis joue , aux côtés de Ré jane e t de Louis Jouvet, au théâtre Sarah-Bernhardt et au Vieux -Colo mb ier.

Il inter­ prétera plus tard des rôles qu'il s'é tait destinés dans un grand nombre de ses propr es textes.

C'e st Lug né-Poe, chercheur obstiné de nouv ea ux tale nts, qui monte, à l'Œu vre, la premièr e pi èce de Jean Sarment, la Couronne de carton (1920).

Le jeune auteur est, d ès lo r s, co nsidé ré comme l'un des grands espoirs de sa gé néra tion ; on pro­ nonce même à son sujet Je mot « génie>>.

Ayant acq uis l a maîtrise de son métier, Sarment va donner toute une série de pièces en demi -teinte où se manifeste une sensi­ bilité dé l icate .

On retiendr a, en tre autres : le Pêch eu r d'ombres (1921) , le Maria ge d'Hamlet (1922), J e suis trop grand pour moi (1924), jouée à la Co médie­ Française, vé rita b le co n sécratio n pour cet aut eur de vingt- sept ans; les Plus B e aux Yeu.x du mo nde (1925), Léopold le Bien-Aim é (1927), cr éée par Jouvet.

A partir de 1928, J ean Sarment va modifier sa manjère et s'ori enter vers des directions variées, notamment vers la comédie légè r e et le vaudeville.

Ces œuvres inégales conmu"tro nt des fortun es diverses.

Déjà Madelon (1925) attestait un changement de ton qui apparaît encore plu s net dans Sur mon beau na vire (1928), B ob ard (1930), le Planche r des vaches (1931) ou Peau d'Espagne (1933) .

Madame Quinze (1935), qui évoque la figure de Mm• de Pompado ur, n'év ite pas toujours l es écueils du drame historique.

Mamouret (1941), créé par Dullin, et le Pavil­ lon des enfants (1955 ) s ont pourtant de bonne s coméd ies.

O n doi t également à Jean Sarment de s adap tations de Shakespeare (Beaucoup de bruit pour rien, 1936; Othello, 19 37) et de Schlller (Don Carlos, 1942), ain si que des roman s comme Jean -Ja cques de Nantes (1922), Lettres à Corysande (1925), etc., et des poèmes, le Cœu r d 'enfance, 1922; De laflûte au tamb our, 1930.

Ce sont surto ut l es premières pièces de S armen t qui mé ritent d'être re tenues et q ui manifestent le plus de do n s originaux, bien que la parenté d'esprit de l'aute ur avec ses maîtr es favoris, Shakespeare, Mu sse t, L af orgue et Pirandello -mais aussi, plu s dir ectemen t, H enry Bata ille o u Porto-Riche -.

y soit évidente.

Dans ces œ uvr es, l'intrigue n e compte guère.

L es personnages ont peu de consistance : ce sont des refle ts, des silhouett es, des états d'âme.

A vr ai dire, ils apparaissent comme les tirages su ccessifs d'un même origi nal, le comédie n­ aute ur.

C eluj- ci procède à des var iati ons sur un certa in nombre de leitmotive : le décalage cru el ent re vie rêvée et vie vécue, l'éc hec navrant des idéaux de jeunesse, la vanité des ambitions excessives, l'ironie du sort qill se joue de no s pro jets- bref, tou tes l es formes d'un néo­ ro man tisme d ése nchanté.

L'entrevue finale des Plus Beaux Yeux du monde, dan s laquelle l es protagonistes compa rent mé lanco li que ­ ment ce qu'Us rêvèrent d'être et ce qu'i ls sont d eve nu s, symbolise bien l' attit ud e géné rale des personn ages de ce théâ tre .

Certes, quelques -un s d 'entr e eu x tentent de comb att re ces fatalités en mena nt sciemment une vi e imagina ire : ainsi dans Peau cl' Espag ne, un négo ciant lyonnais devient, pour une saison, l ord Arthur Cowley, pair du royaum e d'Angleterre.

On devine où peuvent les mener ces tri s tes écha pp atoires.

Plus dur sera l'obliga ­ toire retour à une existe nce médiocre.

L a destinée de ces malheureux héros, qui pourraie nt tous prendre pour devi se le titre d'un e des œuvres de l'auteu r, Je suis trop grand pou .r moi, est parfois n arrée par un poète de talent.

Ces délicates broderies sont tis ­ sées par un artisan habile à dessiner l es plus subtiles arabesques du sentiment.

Ces bouffonneries tendres, ces rai lleri es su r soi -même qui masquent une sensibilité tou­ jou rs à vif séc rè tent une poés ie t rès particuliè re qui expli­ que la séduction qu'a exercée l'œuvre de Sarment d'avant les années 30.

On pourra cependant regretter que l'auteur, parfoi s verbeux, se soi t répé té, au fil des ans, et, pa r ailleurs, ait trop vite renoncé, un peu à l'image de ses héros, à ses ambitions initi al es.

BIBLI OGRAPHI E Édi tion .

- Les pièces de J ean Sarment (il n'e xis te pas de «Théâtre complet >>) ont été publiées séparémen t par plusieurs éditeurs , surtout la Libra irie de Fran ce et Fasque lle, et par la revue la Petite illustration.

Étud es.

- Ev a Magy ar, Jean Sarment, Paris, D ebrecer, 1936; Marcel Doisy, Esquisses, Paul Géraldy, Jea n Sarment, Sacha Guitry, Paris, Flament, 1950; P.

Surer, Cinq u ante Ans de théâtre, Paris , S .E.D .E .S., 1969, p.

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