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Nahda et la musique

Publié le 03/10/2018

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Au XVIIIe siècle, l'archevêque maronite d'Alep, Mgr Germanos Ferhat, est l'un des premiers intellectuels à défendre la langue arabe menacée par le turc. Il remet à jour le Al-qamous al-mohit de Fatruzabudi, l'un des plus anciens dictionnaires arabes, et rédige la grammaire de Baht al-matalib. Puis les écoles créées par Bonaparte et les missions égyptiennes en France viennent étayer la Nahda dans le sens de la modernité occidentale, les échanges favorisant le développement d'une vie intellectuelle et artistique intense.

 

Une renaissance littéraire

 

La poésie constitue « l'art miroir chéri des Arabes » à l'avant-garde de la Nahda. Elle est représentée par Mahmoud al-Baroudy (18381904), précurseur de l'école moderne, par Ahmad Shawqi (1868-1932), le Victor Hugo arabe, proclamé « prince des poètes» en 1931, ou encore Hafiz Ibrahim (1872-1932).

 

Le premier roman arabe, Zay-nab, voit le jour à Paris en

1914. Dans la ligne de son auteur, Muhammad Haykal, arrivent les frères Taymur, puis Taha Hussein avec Al-Ayyam (« Le Livre des jours», préfacé par André Gide en 1947), qui inaugure en 1929 une veine autobiographique que poursuivra le dramaturge Tawfiq al-Hakim. Par ailleurs son Adib (1935) illustre l'attirance éperdue d'un intellectuel égyptien pour les Lumières, thème que l'on retrouve dans La Lampe de Oum Hachem, de Yehia Haqqi. Naguib Mah-fouz culminera dans le siècle en recevant le prix Nobel de littérature en 1988.

La renaissance de l'identité culturelle arabe qui caractérise la Nahda est a fortiori sensible dans le domaine des arts, notamment de la musique et de la poésie, dont la grande richesse atteste le soubassement culturel de la civilisation islamique elle-même.

« des formes les plus classiques du tafrid (séquence musicale improvisative) vocal, de mê­ me que le luth (oud) est le fa­ vori de la musique savante improvisée en solo (taqsim).

Mais l 'art de la wasla , suite vocale (ya layl , mawwal , da­ wr, qasida) et instrumentale alternée, se pratique au sein d'un petit ensemble tradi ­ tionnel, le takht, dont les ins- truments sont le violon, le qa­ nun , le oud , le daf et le riqq (tambourin).

L'interprète est alors seul compositeur de la séquence qu'il exécute.

C'est le cas d'Abduh al-Hamuli, de Muhammad Uthman, d'Abu al -Ula Muhammad, qui sont parm i les plus grands compo­ siteurs de la Nahda égyptien ­ ne .

En fait pas de grands com­ positeurs mais des grands contemplatifs de l'esprit ma­ qamien ! Mohammed Abdul Wahab, père de la musique arabe moderne L e grand style classique de la Nahda représente un sommet de la musique proche­ orientale, dont les musiciens arabes sont encore aujour ­ d 'hui tributaires.

Fawzi Sayeb a recréé cet art exigeant et austère, et l'a transmis selon la tradition orale au violoniste Nidaa Abu Mrad , qui le relan ­ ce à Beyrouth en 1993 .

Fidèle à l'esprit plus qu'à la lettre du maqam, il compose des orato ­ rios soufis dont l'inspiration poétique , issue de mystiques musulmans (Ibn al-Farid, Ra ­ b i'a a l-Adawiyya) comme chrétiens (Cantique des Can­ tiques, Éphrem le Syrien), est axée sur le parcours initiati ­ que de l'amour profane vers l' amour divin .

Dans un regis­ tre plus populaire, Moham ­ med Abdul Wahab est le père de la musique arabe moderne pour laquelle il a composé quelque 1 800 titres .

D'abord «c hanteur des princes » et acolyte de Shawqi à la cour du roi Farouq , il change radi­ calement au moment de la Révolution de 1952 et se met. »

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