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Définition: AMORCE, substantif féminin.

Publié le 21/10/2015

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Définition: AMORCE, substantif féminin. A.— 1. PÊCHE. Appât fixé au bout de la ligne pour attirer le poisson et l'inciter à y mordre en vue de sa capture. Prendre des poissons avec de l'amorce; mettre l'amorce à l'hameçon (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1. Il pêcha à la ligne, sut distinguer (...) les diverses amorces qui tentent les divers poissons. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Bombard, 1884, page 973. Ø 2. Le plus souvent il oubliait de mettre une amorce à sa ligne ou même un hameçon. PAUL CLAUDEL, Sous le rempart d'Athènes, 1927, page 1130. · Amorce vive. Poisson vivant utilisé en guise d'amorce. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique. — Par extension. PÊCHE et CHASSE. Appât généralement composite et disposé en lieu fixe ou en ordre dispersé, en vue d'attirer et de capturer les poissons, parfois les oiseaux, plus rarement tout autre animal : Ø 3.... ils leur [aux animaux] tendaient des piéges, en attachant une amorce à un arc fortement bandé : l'animal, en dévorant cette amorce, fait partir une détente qui pousse une flèche dirigée vers l'appât. Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 3, 1797, page 107. 2. Au figuré. Ce qui attire et séduit l'homme (généralement avec une idée de développements ultérieurs) en flattant ses sens ou son esprit. Les amorces de la volupté (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 4. Petit-Claud était un de ces hommes profondément retors et traîtreusement doubles, qui ne se laissent jamais prendre aux amorces du présent ni aux leurres d'aucun attachement... HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 682. Ø 5. Il [Gavarni] connaît, comme Marivaux, toute la puissance de la réticence, qui est à la fois une amorce et une flatterie à l'intelligence du public. CHARLES BAUDELAIRE, Curiosités esthétiques, 1867, page 198. Ø 6. De toutes les attractions, la plus puissante pour l'humanité primitive a probablement été celle exercée par la pêche. (...). Les ressources nourricières de la mer ont été l'amorce par laquelle le terrien qu'est l'homme a été attiré vers cet élément étranger auquel il s'est habitué, dont il est devenu l'hôte et pour ainsi dire le commensal. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 264. — En particulier, dans la langue érotique : Ø 7. Elle lui jeta un de ces coups d'oeil que les femmes nomment une amorce. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, page 223. Remarque : Syntagmes rencontrés (surtout en poésie) douce amorce, mielleuse — , perfide — , trompeuse amorce. B.— Par extension. Ce qui permet de déclencher une opération (généralement difficile) ou en commande la suite. 1. PYROTECHNIE. Ce qui fait exploser une charge. a) Poudre à canon ou pulvérin que l'on mettait dans le bassinet d'un fusil, ou sur la lumière d'un canon pour faire partir un coup. (L') amorce (est bien) sèche; (l') amorce (est) mouillée : Ø 8.... tout à coup, il s'arrête, descend de cheval, renouvelle l'amorce de sa carabine et de ses pistolets,... HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, De l'Amour, 1822, page 250. Ø 9.... l'amorce était mouillée, le fusil fit long feu. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 280. b) Petite quantité d'explosif puissant détonant à la percussion et provoquant la déflagration de la charge principale d'une cartouche, d'un obus, d'une mine, d'une charge de dynamite, etc. : Ø 10.... Pencroff, relayé par Nab, fit si bien que, vers quatre heures du soir, le trou de mine était achevé. Restait la question d'inflammation de la substance explosive. Ordinairement, la nitro-glycérine s'enflamme au moyen d'amorces de fulminate qui, en éclatant, déterminent l'explosion. Il faut, en effet, un choc pour provoquer l'explosion, et, allumée simplement, cette substance brûlerait sans éclater. JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 159. Ø 11. On utilise les propriétés éminemment explosives du fulminate de mercure pour la préparation des capsules et des amorces ou détonateurs;... PAUL-F. CHALON, Les explosifs modernes, 1911, page 99. — Locution. (Réussir une opération militaire) sans brûler une amorce. " Sans tirer un coup de fusil. " (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845) : Ø 12. Eh bien, on le poursuivra ainsi jusqu'à Paris sans brûler une amorce. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 133. — Par analogie. Objet servant de jouet et consistant en une petite masse de détonateur, généralement de fulminate de mercure, collée entre deux rondelles de papier, et que l'enfant fait détoner, pour le plaisir du bruit, par le choc d'un chien de pistolet, d'un caillou, d'un talon clouté, etc. Pistolet à amorce : Ø 13. — Voici deux pétards pour toi, dit-elle en me jetant des bonbons enveloppés de ces papiers dorés qui contiennent une amorce. FRANÇOIS MAURIAC, La Robe prétexte, 1914, page 12. 2. a) Ce qui est destiné à engager une opération comportant une suite ou à l'accélérer. — CHIMIE. Élément de substance cristallisée placé dans une solution saturée ou sursaturée pour provoquer ou accélérer la cristallisation du sel dissous : Ø 14. La précipitation du carbonate de magnésie est (...) augmentée par la présence, sur les parois de la bâche, de dépôts de carbonate de magnésie qui servent d'amorce. EUGÈNE BOULANGER, Malterie, brasserie, 1934, page 31. — TECHNOLOGIE. Petite quantité d'eau versée dans une pompe pour l'amorcer. Remarque : Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT. b) Par extension. Ce qui sert à engager et à effectuer une opération progressive. — BIJOUTERIE, ORFÈVRERIE. Dissolution d'or, d'argent ou de platine dans laquelle on trempe une lame métallique pour la plaquer d'un de ces métaux. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Grand Larousse encyclopédique. — BIOLOGIE : Ø 15. Certains auteurs supposent l'existence dans le cytoplasme d'éléments analogues aux gènes du noyau, les plasmagènes, doués d'autoreproduction et capables de se transmettre. Deux autres hypothèses, celle des équilibres de flux (Monod, Cohen) et celle des germes ou amorces, ont été également proposées. Histoire générale des sciences (sous la direction de René Taton) tome 3, volume 2, 1964, page 705. — INFORMATIQUE. " Partie d'un programme qui commande la lecture d'instructions [et] entraînant la lecture d'instructions suivantes jusqu'à l'enregistrement du programme complet. " (Lexique de l'informatique (JEAN GUILHAUMOU) 1969). C.— Par métonymie. Phase initiale ou d'incitation d'un travail comportant une suite; résultat de cette opération. 1. Phase initiale d'une opération continue demandant à son début un supplément d'effort. a) TECHNOLOGIE. Opération consistant à aspirer à travers un tuyau une petite quantité d'un liquide à transvaser, qu'on laisse ensuite s'écouler par son propre mouvement : Ø 16. Pour vider une cuve dans une autre par un tuyau de caoutchouc, une simple amorce suffit. JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, page 138. b) Au figuré : Ø 17.... ils se sont fait une mentalité de ligueurs, oubliant que La Ligue n'était sans doute point une institution de la royauté, mais qu'elle en était une maladie au contraire, et l'annonce et l'amorce des temps futurs, le commencement de l'intrigue... CHARLES PÉGUY, L'Argent, 1913, page 1123. 2. Résultat de cette partie d'un travail; début de proportion généralement modeste d'un travail, mais assez avancé pour donner une idée de la suite. a) Diverses techniques. — ARCHITECTURE. Partie de muraille laissée inachevée, mais de manière à pouvoir être continuée plus tard : Ø 18. C'est (...) une maison dont les planchers ne sont pas commencés, qui regarde les étoiles entre l'amorce de quatre murs... ÉDOUARD ESTAUNIÉ, Le Silence dans la campagne, 1925, page 124. Ø 19. Partout des échafaudages, des amorces d'escaliers, tout cela entourant les vieilles bâtisses couleur de ruines calcinées. JULIEN GREEN, Journal, 1936, page 58. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1878-1932, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. — PONTS ET CHAUSSÉES. Commencement de percement d'une rue ou d'une route nouvelle : Ø 20. La jetée s'étend blanche et droite, comme l'amorce d'une route inachevée... PIERRE LOUÿS, Aphrodite, 1896, page 174. — TECHNOLOGIE. " Début de percement de trou ou d'ouverture. " (Dictionnaire technique du bâtiment et des travaux publics (MAURICE BARBIER, ROGER CADIERGUES) 1963). b) Par analogie. CRÉATION LITTÉRAIRE : Ø 21. Sur un grand nombre de sujets, il [Barrès] avait des enveloppes, des chemises jaunes, vertes ou rouges, contenant des brouillons, des amorces de développements, une page à demi rédigée... JÉRÔME THARAUD, Mes années chez Barrès, 1928, page 96. Ø 22. Je n'étais même pas sans me féliciter d'avoir dès maintenant, avec mes petits poèmes en prose redevenus disponibles, l'amorce d'un autre recueil qui ne demanderait qu'à se compléter. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 96. 3. Par extension. Tout élément constituant le début d'un produit (généralement en forme de bande). — CINÉMA. Élément de film ne comportant pas d'impression, collé au début d'une bobine : Ø 23. L'amorce, placée au début de la bande [cinématographique] sert (...) à amorcer le film sur l'appareil projecteur,... RAOUL MARQUIS, DIT HENRI DE GRAFFIGNY, Cours de cinématographie, 1923, page 164. Ø 24. Les trois bandes, paroles, musique et effets, devant être synchrones, le monteur les munira, comme nous l'avons déjà dit, de bouts de pellicule voilée, appelés amorces de mélange. Le Montage du film (la mise au point du montage avant le mixage, École technique du cinéma par correspondance, cours no. 14, 1945, page 40. Remarque : Attesté dans Grand Larousse encyclopédique en dix volumes et Cinéma 1968. — ÉLECTRONIQUE. Amorce d'une bande magnétique. Partie de ruban dépourvue de couche magnétique. Remarque : Attesté dans Grand Larousse encyclopédique en dix volumes et GLOSSAIRE DES TERMES DE PRESSE (BERNARD VOYENNE) 1967. — JOURNALISME. " Début à la une d'un article trop long pour y figurer tout entier. " (Glossaire des termes de presse (BERNARD VOYENNE) 1967). DÉRIVÉS : Amorce-siphons, substantif masculin. en technologie. Instrument utilisé pour la mise en action d'un siphon (Raymond Brunet, Le Matériel vinicole et les soins à donner au vin, 1925, page 479). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 233. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 234, b) 238; XXe. siècle : a) 219, b) 531. Forme dérivée du verbe "amorcer" amorcer AMORCER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— PÊCHE, capture d'animaux divers. 1. [L'objet désigne une chose] Garnir d'amorce. a) Garnir un engin de pêche (ligne, hameçon, filet, etc.) d'amorce ou d'appât. Amorcer un hameçon (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1. On la [la langouste] capture au piège, au moyen de paniers circulaires en osier, construits sur le principe des nasses et amorcés avec des viandes de boucherie. HENRI COUPIN, Animaux de nos pays, Dictionnaire pratique, 1909, page 403. Ø 2. Il les accompagnait parfois à la moisson, ou, pendant leurs heures de loisir, à la pêche aux écrevisses. Rien ne l'amusait comme d'amorcer les balances [d'écrevisse] , de les placer aux endroits propices :... MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 95. b) Amorcer l'eau; absolument amorcer. Jeter de l'amorce dans l'eau pour attirer le poisson : Ø 3. Les pêcheurs (...) savent que l'amorce se subdivise en amorçage de fond et en amorçage d'excitation. Encore faudrait-il amorcer le fond et la surface pour obtenir l'excitation nécessaire des fonctions alimentaires des poissons. Dictionnaire de la pêche (MICHEL POLLET) 1970, au mot amorce. Remarque : Attesté dans Nouveau Larousse illustré, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et Grand Larousse encyclopédique en dix volumes qui le donne comme intransitif en ce sens. 2. [L'objet désigne un animal] Attirer avec de l'amorce. Amorcer des poissons, des oiseaux (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 4. Je délivrai les abeilles « amorcées », et bientôt mon cabinet de travail fut envahi par la foule bourdonnante à laquelle elles avaient enseigné, selon leur méthode habituelle, le chemin du trésor. MAURICE MAETERLINCK, La Vie des abeilles, 1901, page 121. Remarque : Attesté dans tous les dictionnaires généraux. — Au figuré. [L'objet désigne une personne ou la personnalité humaine] Attirer, séduire quelqu'un par quelque chose qui flatte l'esprit, le coeur ou les sens. Se laisser amorcer au gain, être amorcé par le gain (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 5.... il [M. Livet] ouvrit un autre volume de poésies de ce temps-là, les oeuvres de Saint-Amand, et il se sentit au contraire amorcé, affriandé. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 12, 1851-1862, page 174. Ø 6. Je répugne à cajoler, à piquer, à amorcer l'étudiant; je ne m'occupe jamais de lui plaire, mais seulement de l'instruire,... HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 153. Ø 7. J'ai d'abord voulu faire l'Anglais, ne pas répondre. Puis, amorcé, amadoué, [...] j'aurais bien voulu accabler de questions le guide. JULES RENARD, Journal, 1904, page 906. — Vieux, langage des corsaires " attirer par diverses manoeuvres dites ruses de guerre, un ennemi inférieur. " (Dictionnaire de marine (JEAN-BAPTISTE PHILIBERT WILLAUMEZ), 1831). B.— PYROTECHNIE. Mettre une amorce. Amorcer un canon, un fusil, un pistolet; absolument, antonyme : désamorcer : Ø 8. Il amorçait le pistolet et ajoutait de la poudre à celle qui était déjà dans le bassinet. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 37. Ø 9. Là, reposaient les armes du chef, ses fusils chargés et amorcés,... JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 3, 1868, page 163. Ø 10. Vous pensez si chacun de nous se dépêchait d'écouvillonner, de charger, de refouler et d'amorcer;... ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, 1870, page 218. C.— Par analogie. [L'objet désigne une chose sur laquelle s'exerce une action initiale] 1. Soumettre une chose (machine...) à une action initiale particulière pour en assurer le fonctionnement continu. a) TECHNOLOGIE. Amorcer une pompe. Verser de l'eau dans le haut d'une pompe, pour que, grâce à cet apport initial, elle puisse ensuite déverser régulièrement l'eau qu'elle aspire : Ø 11.... pour la conduite des pompes centrifuges [on doit] amorcer la pompe, c'est-à-dire remplir d'eau la pompe et sa tuyauterie d'aspiration... RENÉ CHAMPLY, Nouvelle encyclopédie pratique, tome 1, 1927, page 221. · Amorcer un siphon. Y faire le vide pour le remplir d'un liquide et permettre à celui-ci de s'écouler régulièrement (confer amorce-siphons) : Ø 12. Pour se servir d'un siphon, il faut l'amorcer. JEAN-BAPTISTE DESCHAMPS D'AVALLON, Compendium de pharmacie pratique, 1868, page 114. Ø 13. Comme ces vases qui se remplissent goutte à goutte et qu'un siphon brusquement amorcé tarit d'un seul coup, Ferdinand épanchait ainsi d'étonnantes réserves de rancune et de revendications. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 137. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux. b) Autres domaines. — CHIMIE. Mettre un élément de substance cristallisée dans une solution saturée ou sursaturée afin de produire ou d'accélérer la cristallisation. Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE DE LA CHIMIE ET DE SES APPLICATIONS (CLÉMENT DUVAL, Raymonde Duval, Roger Dolique) 1959 et Grand Larousse encyclopédique. — ÉLECTRICITÉ. · " Faire passer une machine, un phénomène, du régime initial de repos au régime permanent. " (Dictionnaire encyclopédique Quillet, 1965). · Mettre en marche un arc électrique : Ø 14. On arrive très bien à amorcer et à maintenir un arc avec une différence de potentiel ne dépassant pas 2 volts pour une intensité de 2 ampères. JEAN ESCARD, Les Lampes électriques, 1912, page 78. — MÉCANIQUE. Dans une machine à vapeur, manoeuvrer le volant avec la main afin de permettre d'emmagasiner assez d'énergie pour que le mouvement soit transmis et le va-et-vient des tiroirs assuré. Remarque : Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique. · Amorcer un moteur Diesel. " Déclencher le mécanisme des soupapes d'amorçage. " (Dictionnaire général de la langue française au Canada (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957). c) Par extension. Soumettre une chose (autre qu'une machine) à une action qui engage et effectue sur cette chose une opération progressive. — CHIMIE. Tremper une lame de cuivre dans un bain d'or, d'argent ou de platine pour la plaquer d'un de ces métaux. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter). — SOUDURE. Aplatir l'extrémité d'un morceau de fer de façon à lui donner la forme d'un coin. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré. — Argot. S'apprêter à voler : Ø 15. Amorce le rifflard! Vole le bourgeois. (M.S. 1830 [= ms Jacquinot, 1820-1840] ). LORÉDAN LARCHEY, Dictionnaire historique d'argot, Nouveau supplément, 1889, page 7. 2. [L'objet désigne l'aboutissement ultime d'une opération] a) Domaine concret Commencer une opération continue dont l'aboutissement sera une chose à réaliser (désignée par le complément d'objet). — ARCHITECTURE. Commencer le comble d'un bâtiment. Remarque : Attesté dans Nouveau Larousse illustré. · Terminer le comble d'un bâtiment. Remarque : Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse). — PONTS ET CHAUSSÉES. Commencer à percer une rue ou une route. Remarque : Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Dictionnaire de l'Académie Française tome 1 1932, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique. — TECHNOLOGIE. Commencer à percer dans un morceau de fer ou de bois, un trou qui sera achevé avec une tarière : Ø 16. Dans le bois..., tout au moins pour les petites vis, on ne taraude pas à l'avance le logement de la vis, on l'amorce seulement à la vrille... PIERRE GORGEU, Machines-outils, 1928, page 41. b) Par extension. [L'aboutissement de l'opération est une action] — MARINE. Commencer une manoeuvre. Remarque : Attesté dans GLOSSAIRE DES TERMES DE MARINE (JULIEN LE CLÈRE) 1960. — Langue commune. Amorcer un geste, un mouvement, etc. Ø 17. Les Hollandais, du cap de Bonne-Espérance aux îles de la Sonde, se taillèrent un empire aux dépens du Portugal, tandis que, par les Antilles et la Guyane, ils amorçaient une domination des Indes occidentales;... PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 271. Ø 18. C'est [le docteur] un long personnage, fluet, la figure étroite et osseuse, le nez fortement charpenté, avec des lèvres minces sur lesquelles glisse un frêle sourire, aussitôt éteint qu'amorcé. JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Alerte en Syrie! 1937, page 78. Ø 19.... ce bédouin regarde toujours vers la droite... et voici que, sans hâte, il a amorcé un quart de tour. À la seconde même où il se présentera de face, tout sera accompli. À la seconde même où il regardera vers nous, il aura déjà effacé en nous la soif, la mort et les mirages. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, page 242. Ø 20. Lucien a le visage de plus en plus tendre, il amorce un geste tout en jetant de brefs coups d'oeil inquiets autour de lui. JEAN-PAUL SARTRE, Les Jeux sont faits, 1947, page 23. c) Domaine abstrait, notamment intellectuel. Amorcer un récit, une discussion : Ø 21. Delcrous, heureux de voir son anecdote amorcée, continua... ALPHONSE DAUDET, La Petite paroisse, 1895, page 125. Ø 22. Samedi soir j'avais relu Monsieur Croche anti-dilettante, amorcé une comparaison avec Monsieur Teste, repris des passages du numéro Debussy;... CHARLES DU BOS, Journal, février 1926, page 33. Ø 23. Il voulait parler de Jenny. Mais comment amorcer cette conversation? ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 594. II.— Emploi pronominal. A.— Vieux. [Le sujet désigne une personne] S'amorcer à quelque chose Mordre à quelque chose, s'y intéresser passionnément : Ø 24. La crainte de Henri IV, en apprenant ces ouvertures faites sans lui et sans son conseil, c'était que les Hollandais ne se laissassent leurrer par l'Espagne, qu'une fois amorcés à cette idée de paix, ils ne la voulussent à tout prix... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 10, 1851-1862, page 163. B.— [Le sujet désigne un inanimé] 1. [En parlant des tous premiers débuts] Commencer : Ø 25.... il traversa le pont au bout duquel s'amorçait la route de Port-Ballon,... JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 515. Ø 26. Ici aussi, la révolution démographique ne s'amorça qu'au début du XXe. siècle. JEAN-ALAIN LESOURD, CLAUDE GÉRARD, Histoire économique, XIXe. et XXe. siècles, tome 1, 1968, page 238. 2. S'amorcer à, sur. Prendre son commencement à, se rattacher immédiatement à quelque chose : Ø 27. Mon grand-père et M. Guizot son voisin firent tracer la route qui, s'amorçant à la Boissière sur celle de Caen à Lisieux, vint desservir le Val-Richer d'abord où le ministre d'État s'était retiré, puis La Roque. ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 394. Ø 28. On trouve cependant cinq ou six platanes à l'entrée de la ville. Ils forment une place exiguë à quoi s'amorce le raidillon qui grimpe en lacets jusqu'aux dernières terrasses. ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 85. — Par extension. Mettre en correspondance avec : Ø 29.... le funiculaire amorcé sur les express internationaux du Simplon et admis à l'accès du village éternel déversait sur son quai le flot d'arrivants,... JOSEPH PEYRÉ, Matterhorn, 1939, page 58. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 216. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 63, b) 94; XXe. siècle : a) 169, b) 710.

« jamais prendre aux amorces du pr?sent ni aux leurres d'aucun attachement... HONOR? DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 682.

? 5.

Il [Gavarni] conna?t, comme Marivaux, toute la puissance de la r?ticence, qui est ? la fois une amorce et une flatterie ? l'intelligence du public. CHARLES BAUDELAIRE, Curiosit?s esth?tiques, 1867, page 198.

? 6.

De toutes les attractions, la plus puissante pour l'humanit? primitive a probablement ?t? celle exerc?e par la p?che.

(...).

Les ressources nourrici?res de la mer ont ?t? l'amorce par laquelle le terrien qu'est l'homme a ?t? attir? vers cet ?l?ment ?tranger auquel il s'est habitu?, dont il est devenu l'h?te et pour ainsi dire le commensal. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de g?ographie humaine, 1921, page 264.

? En particulier, dans la langue ?rotique?: ? 7.

Elle lui jeta un de ces coups d'oeil que les femmes nomment une amorce. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, page 223.

Remarque?: Syntagmes rencontr?s (surtout en po?sie) douce amorce, mielleuse ? , perfide ? , trompeuse amorce.

B.? Par extension.

Ce qui permet de d?clencher une op?ration (g?n?ralement difficile) ou en commande la suite.

1.

PYROTECHNIE.

Ce qui fait exploser une charge.

a) Poudre ? canon ou pulv?rin que l'on mettait dans le bassinet d'un fusil, ou sur la lumi?re d'un canon pour faire partir un coup.

(L') amorce (est bien) s?che; (l') amorce (est) mouill?e?: ? 8....

tout ? coup, il s'arr?te, descend de cheval, renouvelle l'amorce de sa carabine et de ses pistolets,... HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, De l'Amour, 1822, page 250.

? 9....

l'amorce ?tait mouill?e, le fusil fit long feu. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 280.

b) Petite quantit? d'explosif puissant d?tonant ? la percussion et provoquant la d?flagration de la charge. »

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