Devoir de Philosophie

Définition: CHANCE, substantif féminin.

Publié le 10/11/2015

Extrait du document

Définition: CHANCE, substantif féminin. I.— JEUX DE HASARD. A.— Vieux. Coup de dé; point(s) que donne un dé en tombant Donner la chance, livrer (la) chance. Amener sa chance (Dictionnaire de l'Académie française. 1878). — Par métonymie. Sorte de jeu de dés. Jouer à la chance (Dictionnaire de l'Académie Française). Les transitions du récit (...) paraissaient abandonnées au caprice de la parole comme une chance du jeu de dé (CHARLES NODIER, Smarra ou Les Démons de la nuit, 1821, page 20 ). — Par métaphore. Si du dé fatal la chance fut perfide (ABBÉ JACQUES DELILLE, L'Homme des champs ou les Géorgiques françaises, Premier chant, 1800, page 54 ). B.— Théorie des chances. Calcul des probabilités appliqué aux jeux de hasard (Confer Auguste Comte, Cours de philosophie positive, tome 4, 1839-42, page 331). · Calculer les chances : Ø 1. Les jeux de bourse, l'agiotage sur les fonds publics pouvaient en effet me conduire à un retour de fortune. Il suffisait pour cela de bien calculer les chances et de prévoir les résultats des événements. LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 401. C.— Jouer sa chance Essayer de gagner au jeu de dés; par extension à n'importe quel jeu. — Par métaphore. On ne peut dire qu'Édouard Drumont négligea de jouer sa chance, pour employer l'argot du sport (GEORGES BERNANOS, La Grande peur des Bien-Pensants, 1931, page 208) : Ø 2. Échoués, à quatre mille mètres d'altitude, sur un plateau aux parois verticales, son mécanicien et lui [Mermoz] cherchèrent pendant deux jours à s'évader. Ils étaient pris. Alors, ils jouèrent leur dernière chance, lancèrent l'avion vers le vide,... ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, page 155. · Expression. Mener jusqu'au bout ses chances : Ø 3.... j'avais en face de moi, fermé, désinvolte et tendu, le joueur de poker décidé à mener jusqu'au bout ses chances. JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, page 136. II.— Tour favorable ou défavorable, mais de soi imprévisible et livré au hasard, que peut prendre ou que prend effectivement une situation ou un événement; issue heureuse ou malheureuse d'une situation donnée. Synonymes : éventualité, hasard : Ø 4. Ses camarades (...) ne comprenaient pas pourquoi, avant le combat, il paraissait espérer quelque chose, et ne devinaient point que d'Auverney, de toutes les chances de la guerre, ne désirait que la mort. VICTOR HUGO, Bug-Jargal, 1826, page 16. Ø 5.... les vicissitudes de ma jeunesse n'avaient pas été assez nombreuses et assez variées pour me fournir l'occasion d'embrasser sous tous les aspects toutes les chances d'une existence complète. Je regrettais de n'avoir éprouvé ni assez de malheurs, ni surtout assez de prospérités pour être sûr de ma résolution dans tous les événements de la vie. CHARLES NODIER, La Fée aux Miettes, 1831, page 151. A.— Au singulier. 1. Puissance (cachée) qui est censée orienter à son gré le cours des événements dans un sens favorable ou défavorable. Synonyme : fortune : Ø 6.... j'ai vu, depuis vingt ans, le monde par son envers, dans ses caves, et j'ai reconnu qu'il y a dans la marche des choses une force que vous nommez la providence, que j'appelais le hasard, que mes compagnons appellent la chance. HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, page 642. — [Le caractère favorable ou défavorable est précisé par un adjectif qualificatif] Bonne, mauvaise chance; souhaiter bonne chance à quelqu'un. Quelle bonne chance vous amène? Seigneur Hérode, dit l'hôtelier (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 183 ). C'est la mauvaise chance qui me poursuit encore; le Guignon, chanté par Mallarmé (VALÉRY LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, page 16 ). — Emploi exclamatif. Bonne chance! Mille amitiés, bonne chance, bon succès (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1832, page 173 ). 2. [La chance est considérée comme une force favorable] Faveur accordée par le sort, condition d'une personne favorisée par le sort. a) [La chance est présentée comme une allégorie] — Courant. [Par référence aux dés qui changent de face (confer supra I) ou à la roue de la Fortune*, qui en tournant, présente en bas ce qui était d'abord en haut] La chance tourne (contre lui). La bonne chance l'abandonne. La chance a tourné, j'ai été pris (MAURICE BARRÈS, Un Homme libre, 1889, page 226 ). — [Par allégorie et personnification (confer la Fortune personnifiée)] Littéraire. La chance ne lui sourit pas (EUGÈNE DABIT, L'Hôtel du Nord, 1929, page 55 ). · [Par référence à la représentation familière de la Fortune-chance, qu'il faut savoir prendre au passage] Dans un geste terrible de cow-boy, (...) attraper la chance d'un seul coup (JEAN COCTEAU, Poèmes, 1916-23, page 234 ). b) [La chance est considérée comme une faveur ou un ensemble de conditions favorables attachées à une personne] Issue heureuse d'une situation, bonheur inespéré accordé par le sort. Synonyme familier : veine. Je suis un homme plein de chance! (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, 1870, page 353 ). Qu'avez-vous fait au bon Dieu pour mériter pareille chance? (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 63 ). Je n'ai pas seulement de ligne de chance dans la main (GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 617 ). — Par antiphrase. Issue défavorable, malchance. Dans l'expression familière : voilà bien ma chance! (confer Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, tome 1, 1868, page 66). Voilà une fois de plus ma malchance habituelle. — Ironique. Je ressemble à ma mère. « Si la chance des chances, c'est d'avoir pas de chance, qu'elle me disait, je suis servie! » (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1253 ). 3. Locutions. a) Par chance. Par bonheur. b) Courant. Avoir de la chance, n'avoir pas de chance. Avoir la chance de + infinitif. Communément l'envieux se dit que l'autre a de la chance et que lui-même n'en a point (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1935, page 1288 ). Aurai-je la chance de vous trouver à Paris vers le milieu d'août? (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1867, page 118 ). c) C'est une chance que. Une chance qu'il a l'air bon papa (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 220 ). d) Conter sa chance. Maheu (...) lui contait sa chance, une truite superbe pêchée et vendue trois francs (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1335 ). e) Porter chance (rare). Porter bonheur. f) Un coup de chance, un coup de génie, un de ces hasards prodigieux (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, page 203 ). g) Populaire, familier, Par antiphrase. Une chance de cocu (EUGÈNE DABIT, L'Hôtel du Nord, 1929, page 56 ). Une chance exceptionnelle. h) Familier. [En s'adressant à quelqu'un] Au petit bonheur la chance. Si par un bonheur, qui à vrai dire, n'est que peu certain, le sort est favorable... Au petit bonheur la chance, on aviserait (JEAN GIONO, Un de Baumugnes, 1929, page 91 ). B.— Au singulier ou au pluriel. Événement, éventualité, favorable ou défavorable, pouvant se produire. 1. [L'option est précisée par un élément de syntagme] a) [Cet élément est un adjectif épithète] Adieu. Écrivez-nous toutes vos chances, bonnes ou mauvaises (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1836, page 225 ). b) [Cet élément est un adjectif ou un complément de nom, de coloration souvent péjorative] Synonyme moderne : plus usuel risque : Ø 7.... il [Nicolas de Russie] peut être assassiné par quelqu'un de son armée (...) il court la chance des conspirations de casernes, des révoltes de régiments (...) des maladies brusques et obscures, des coups terribles... VICTOR HUGO, Napoléon le Petit, 1852, page 215. Ø 8. En cinq ans, elle [Emma] ne vit pas un seul homme. Elle avait accepté de franc jeu la chance d'une réclusion éternelle. ERNEST RENAN, Feuilles détachées, 1892, page 33. Ø 9. Poincaré (...) a conçu et exécuté une politique qui, loin d'écarter les chances de guerre, n'a fait que les accroître! ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 140. — Vieilli. Avoir chance de + infinitif. Risquer de : Ø 10. D'ordinaire, dans la conversation, le sujet m'importe peu; un petit comme un grand me trouve bien disposé, mais je veux qu'on le traite à mon goût, qui n'est pas bien relevé : les moindres esprits peuvent le satisfaire; les plus considérables ont chance de le blesser horriblement. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 551. — Emploi absolu, au pluriel, rare, vieilli. Risques, dangers. Une besogne de tyran, entouré de chances, de précautions, de terreurs (VICTOR HUGO, Angelo, tyran de Padoue, 1835, page 15 ). Et ta soif de l'or t'a empêché de calculer les chances auxquelles tu exposais ta tête, en l'engageant dans une négociation (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Catherine Howard, 1834, I, 5, page 226 ). c) [L'adjectif épithète ou le complément indiquent une chance favorable, mais dans un contexte négatif ou limitatif qui annule ou réduit la probabilité d'une issue heureuse] Il était donc alors amoureux sans chances de réussite (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 105) : Ø 11. Peut-être trouverons-nous sur son parcours les naufragés du Britannia. — Faible chance! répondit le major. — Si faible qu'elle soit, reprit Paganel, nous ne devons pas la négliger. JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 1, 1868, page 83. — Vieilli. · Avoir grand'chance : Ø 12. Non, dit-il [Émile Barrel] au sous-préfet Rateau qui dégustait sa chartreuse, de la vraie s'il vous plaît, M. Delangle n'a pas grand'chance, entre nous, les probabilités sont pour le ballotage, et Barbentane au second tour. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 144. · Avoir chance de + infinitif : Ø 13. M. de Charlus m'avait distrait de regarder si le bourdon apportait à l'orchidée le pollen qu'elle attendait depuis si longtemps, qu'elle n'avait chance de recevoir que grâce à un hasard si improbable qu'on le pouvait appeler une espèce de miracle. MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 628. 2. Possibilité réelle ou probabilité de succès (confer aussi supra I B, C). a) Au singulier [Chance est le plus souvent accompagné d'un adjectif possessif, l'idée dominante étant celle de possibilité réelle] : Ø 14.... c'était pauvrement penser de la France, de ses ressources naturelles et de ses destinées providentielles, que d'estimer qu'un parti, si utile qu'on le juge, est sa dernière chance de salut, ou son unique moyen de salut, bref est nécessaire à sa vie d'une nécessité de moyen. JACQUES MARITAIN, Primauté du spirituel, 1927, page 93. Ø 15. Ce qu'ils me disaient mes dabes, en somme c'était bien raisonnable... que j'étais dans l'âge décisif pour fournir mon effort suprême... forcer ma chance et mon destin... que c'était le moment ou jamais pour orienter ma carrière... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 354. Ø 16. Il me dit — en faisant semblant de plaisanter — qu'il regrette presque maintenant de ne pas avoir tenté sa chance aux élections qui viennent d'avoir lieu; qu'il avait une occasion (...) et qu'il aurait peut-être risqué le coup s'il avait pu supposer que l'affaire d'Amérique ne marcherait pas. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 115. — Locution. Donner sa chance à quelqu'un. Lui donner la possibilité de tenter quelque chose et d'y réussir. Tenter sa chance (supra exemple 16). Jouer sa chance (supra I C). Jouer sa dernière chance (supra exemple 2). Forcer sa chance (supra exemple 15). · Au pluriel, rare. Mener jusqu'au bout ses chances : (supra exemple 3). b) Au pluriel. [L'idée dominante est celle de probabilité] Probabilité avec laquelle un événement peut se produire (supra I B). L'affaire est en bon train et a quatre-vingt-dix-neuf chances sur cent de réussir (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1854, page 38 ). — Locution. Il y a des (de grandes) chances (pour) que + subjonctif ou indicatif présent ou futur (confer Eugène Delacroix, Journal, 1856, page 240) par ellipse, familier. Y'a des chances! Cela est tout à fait probable (Confer Georges Courteline, Le Train de 8 h 47, 1888, II, 3, page 120).

« A.— Au singulier. 1.

Puissance (cachée) qui est censée orienter à son gré le cours des événements dans un sens favorable ou défavorable. Synonyme : fortune : Ø 6....

j'ai vu, depuis vingt ans, le monde par son envers, dans ses caves, et j'ai reconnu qu'il y a dans la marche des choses une force que vous nommez la providence, que j'appelais le hasard, que mes compagnons appellent la chance. HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, page 642. — [Le caractère favorable ou défavorable est précisé par un adjectif qualificatif] Bonne, mauvaise chance; souhaiter bonne chance à quelqu'un.

Quelle bonne chance vous amène? Seigneur Hérode, dit l'hôtelier (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 183 ).

C'est la mauvaise chance qui me poursuit encore; le Guignon, chanté par Mallarmé (VALÉRY LARBAUD, A.

O.

Barnabooth, 1913, page 16 ). — Emploi exclamatif.

Bonne chance! Mille amitiés, bonne chance, bon succès (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1832, page 173 ). 2.

[La chance est considérée comme une force favorable] Faveur accordée par le sort, condition d'une personne favorisée par le sort. a) [La chance est présentée comme une allégorie] — Courant.

[Par référence aux dés qui changent de face (confer supra I) ou à la roue de la Fortune*, qui en tournant, présente en bas ce qui était d'abord en haut] La chance tourne (contre lui).

La bonne chance l'abandonne.

La chance a tourné, j'ai été pris (MAURICE BARRÈS, Un Homme libre, 1889, page 226 ). — [Par allégorie et personnification (confer la Fortune personnifiée)] Littéraire.

La chance ne lui sourit pas (EUGÈNE DABIT, L'Hôtel du Nord, 1929, page 55 ). · [Par référence à la représentation familière de la Fortune-chance, qu'il faut savoir prendre au passage] Dans un geste terrible de cow-boy, (...) attraper la chance d'un seul coup (JEAN COCTEAU, Poèmes, 1916-23, page 234 ). b) [La chance est considérée comme une faveur ou un ensemble de conditions favorables attachées à une personne] Issue heureuse d'une situation, bonheur inespéré accordé par le sort.

Synonyme familier : veine.

Je suis un homme plein de chance! (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN- CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, 1870, page 353 ). Qu'avez-vous fait au bon Dieu pour mériter pareille chance? (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 63 ).

Je n'ai pas seulement de ligne de chance dans la main (GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 617 ). — Par antiphrase.

Issue défavorable, malchance.

Dans l'expression familière : voilà bien ma chance! (confer Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, tome 1, 1868, page 66). Voilà une fois de plus ma malchance habituelle. — Ironique.

Je ressemble à ma mère.

« Si la chance des chances, c'est d'avoir pas de chance, qu'elle me disait, je suis servie! » (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1253 ). 3.

Locutions. a) Par chance.

Par bonheur. 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles