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Définition: EXALTANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: EXALTANT, -ANTE, participe présent et adjectif. I.— Participe présent de exalter* II.— Emploi adjectival. [Correspond à exalter II] A.— Domaine matériel, sensible. [En parlant d'une chose concrète, d'un phénomène sensible] Qui porte à un très haut degré d'intensité, qui développe fortement la vitalité, les facultés sensibles, l'énergie, l'activité, etc. La musique exerce sur mes nerfs une action en même temps exaltante et sédative (GEORGES DUHAMEL, Les Maîtres, 1937, page 224 ). Elle se repaissait avec une inconscience animale de l'air vif et exaltant (JULIEN GRACQ, Au château d'Argol, 1938, page 71 ). La matière (...) c'est l'allégresse physique, le contact exaltant, l'effort virilisant, la joie de grandir (...). Par la matière, nous sommes alimentés, soulevés, reliés au reste, envahis par la vie (PIERRE TEILHARD DE CHARDIN, Le Milieu divin, 1955, page 122 ). B.— Domaine moral, en général [En parlant d'une chose généralement abstraite, plus rarement d'une personne] 1. Domaine idéologique, intellectuel, etc. Qui stimule la curiosité intellectuelle, l'activité mentale, qui développe fortement la réflexion. Athéisme. Il n'est pas une des influences, exaltantes et émancipatrices, qui ne devienne inhibitrice à son tour. Du besoin de changer de guide (ANDRÉ GIDE, Journal, 1929, page 905 ). Trouver (...) un motif exaltant de vivre (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 33 ). La contradiction l'a obligé à une exaltante remise en question, il se perçoit sensible, nerveux, les mots lui viennent aisément, il est au degré de chaleur où l'expression prend un tour oratoire (ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 172) : Ø 1. J'avais lu ses romans et je ne les avais guère aimés; j'attendais qu'ils me délivrent quelque message exaltant, et ils me parlaient de gens quelconques, de sentiments frivoles, d'un tas de choses qui ne me semblaient pas essentielles. Quant à ses cours, ils étaient intéressants d'accord, mais enfin il ne disait rien de génial... SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 44. 2. Domaine affectif. Qui inspire des impressions, des sentiments très vifs. On était las de vibrer. On avait trop reçu de chocs, de nouvelles exaltantes ou écrasantes (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 239) : Ø 2. Il y a la Vénus adorable par la lassitude qu'elle éprouve et qu'elle donne, il y a la Vénus excitante de l'âme par l'amour, la Vénus défaillante et la Vénus exaltante. (...) Amour est le moyen de l'immortalité. Toute cette force que vous suscitez et qui demande à ne point mourir. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 3, 1902-04, page 128. — En particulier. [En parlant d'une chose concrète, d'un spectacle de la nature] Qui suscite l'admiration, l'enthousiasme. Aujourd'hui, le coeur las et blessé par le feu, Je vous bénis encor, ô brasier jaune et bleu, Exaltant univers dont chaque élan m'enivre! (ANNA DE NOAILLES, Les Éblouissements, 1907, page 5 ). C'est un spectacle incroyablement exaltant La première fois que je suis monté tout seul ici, j'ai ressenti un si grand enthousiasme, j'étais soudain si content, si clair (GEORGES DUHAMEL, Combat contre les ombres, 1939, page 76 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 244. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 94, b) 182; XXe. siècle : a) 360, b) 642. Forme dérivée du verbe "exalter" exalter EXALTER, verbe transitif. I.— [L'action reste extérieure à l'objet] A.— Domaine spatial, peu fréquent. Porter vers le haut (dans l'espace), élever très haut. Exalter haut. Et les Dieux, à la proue héroïque exaltés (PAUL VALÉRY, Album de vers anciens, 1900, page 76 ). On l'a crucifié [saint Pierre] la tête en bas, vers le ciel sont exaltés les pieds apostoliques (PAUL CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, page 403 ). — Emploi pronominal passif. Être porté vers le haut. Rossignol (...) Tout près du seringa jaillissant, dont la fleur S'exalte et luit ce soir aussi haut que votre arbre? (ANNA DE NOAILLES, Les Éblouissements, 1907, page 205 ). Nous remontions le Salat qui dévalait à grand bruit et s'exaltait par endroits contre d'énormes barrages de rochers (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 102 ). — Par métaphore. Crucifier l'argent? Mais quoi! c'est l'exalter sur la potence, ainsi qu'un voleur; c'est le dresser, le mettre en haut, l'isoler du Pauvre (LÉON BLOY, Le Salut par les Juifs, 1892, page 51 ). · Emploi pronominal passif : Ø 1. Plus les sens deviennent prodigues et faciles, plus l'amour se contient, s'appauvrit ou fait l'avare : quelquefois il s'en dédouble nettement, et rompant tout lien avec eux, il se réfugie, se platonise et s'exalte sur un sommet inaccessible, tandis que les sens s'abandonnent dans la vallée aux courants épais des vapeurs grossières. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 1, 1834, page 63. B.— Au figuré. domaine moral, en général. 1. [Le complément d'objet direct désigne une personne] Porter quelqu'un à un rang très haut (dans la hiérarchie des valeurs sociales ou individuelles). On a vu, à des époques différentes, les cabales exalter Pradon et dénigrer Racine; s'élever contre l'antimoine et préconiser le système de Law; poursuivre Voltaire et canoniser le diacre Pâris (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 2, 1812, page 193 ). Je vous sais gré d'exalter l'individu si rabaissé de nos jours par la démocrasserie (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1866, page 88 ). La mère estime qu'elle s'est acquis des droits sacrés par le seul fait d'enfanter... En exaltant son fruit, c'est sa propre personne qu'elle porte aux nues (SIMONE DE BEAUVOIR, Le Deuxième sexe, tome 2, 1949, page 410 ). — Emploi pronominal réfléchi, rare. Se glorifier soi-même. Cette littérature leur apparaît le mandataire de leur génération, en sorte qu'en l'exaltant ils s'exaltent eux-mêmes; celui qui la ravale leur semble un ennemi personnel (JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure, 1945, page 206 ). 2. [Le complément d'objet direct désigne une chose, généralement abstraite] Rendre honneur à, donner beaucoup d'importance, de valeur à, louer. Je m'occupais (...) d'exalter l'inculture et d'en dresser l'apologie (ANDRÉ GIDE, L'Immoraliste, 1902, page 418 ). Dans les salles d'attente de troisième classe, les compagnies de chemins de fer ont cette délicatesse suprême d'exalter les vertus du cinzano au lieu de vanter les sites alpestres et méditerranéens (MARCEL AYMÉ, Brûlebois, 1926, page 146 ). Saint Paul condamne la chair et exalte l'état de virginité (ÉTIENNE GILSON, L'Esprit de la philosophie médiévale, tome 1, 1931, page 111 ). 3. Domaine religion, rare (sans doute par référence à l'emploi I C de exaltation). Élever en gloire, célébrer, prôner. Elle ne pourrait être à la fois sainte et républicaine. Du jour où Rome l'exalta sur les autels et dans sa hiérarchie canonique, Jeanne devint suspecte aux libres penseurs (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 12, 1919-20, page 163 ). II.— [L'action affecte l'objet dans ses caractères propres] A.— Domaine matériel, sensible. Porter (quelque chose) à un très haut degré d'intensité, développer, mettre en valeur fortement ses qualités essentielles. On a cherché à accélérer la pourriture des pâtes, et à l'exalter même, avec des eaux marécageuses (ALEXANDRE BRONGNIART, Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie, , tome 1, 1844, page 117 ). La neige, demeurée sur les toits, exalte la lumière et la lumière exalte la chaux de la cellule qui semble plus blanche encore (HERVÉ BAZIN, Lève-toi et marche, 1952, page 141 ). La couleur (...) joue un rôle plastique, dans la mesure où elle sert à souligner, à qualifier les formes; elle joue un rôle pictural dès l'instant où elle devient solidaire de la pâte pour exalter ses effets (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 76) : Ø 2. Ces parfums froids, flottant sur les jardins, apparaissaient dans toute la distinction de leurs détails et de leurs composantes, exaltés contre la fraîche immobilité du crépuscule. Tout prenait une netteté reposée. Tout ce qu'on goûtait se goûtait mieux. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 83. — Emploi pronominal réfléchi ou passif. Prendre une intensité accrue, être nettement dégagé. L'odeur du seringa s'exalte dans l'air chaud (FRANCIS JAMMES, Clairières dans le ciel, 1906, page 82 ). L'effet qu'il [un tableau] produit dépend du ton de la tenture sur laquelle il se détache : suivant qu'il apparaît sur un fond de tonalité chaude ou amortie, sa couleur s'exalte ou s'affadit (LOUIS RÉAU, Archives, bibliothèques, musées, 1909, page 40 ). Sa voix [de Pierre] se hausse, s'exalte pour ne plus entendre le martèlement des pas et le bruit des tanks (JEAN-PAUL SARTRE, Les Jeux sont faits, 1947, page 167 ). — BIOLOGIE, PHYSIOLOGIE. [Le complément d'objet direct désigne un (système d')organe(s), une fonction, une substance, etc.] Augmenter l'activité, intensifier les propriétés de Exalter l'énergie, la vie. Ils exaltent la sensibilité de cette partie, dont la peau (...) devient susceptible des plus vives impressions, et qui, fortement excitée par les frottements du coït, exalte à son tour la sensibilité des autres organes de la génération (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 5, 1805, page 84 ). Ici la sensibilité propre de la fibre nerveuse n'est pas exaltée pour la perception des impressions les plus délicates; elle est plutôt émoussée, affaiblie par des organes protecteurs (AUGUSTIN COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, 1851, page 160 ). Qu'elles aient exalté la faculté de cicatrisation, ou diminué l'action frénatrice du sérum (JEAN ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, page 129 ). · Emploi pronominal passif. Devenir plus actif, plus intense, plus virulent. L'appareil nutritif s'émeut tout entier : l'estomac devient sensible; les sucs gastriques s'exaltent (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 59 ). La virulence du virus rabique s'exalte quand on passe de lapin à lapin, de cobaye à cobaye. Lorsque la virulence est exaltée et fixée au maximum sur le lapin, elle passe exaltée sur le chien et elle s'y montre beaucoup plus intense que la virulence du virus rabique du chien « à rage des rues » (LOUIS PASTEUR, Recueil de travaux, 1884, page 392 ). B.— Domaine moral, en général. 1. [Le complément d'objet direct désigne une personne] a) Domaine éthique, religion, philosophie, politique, idéologique. Inspirer des sentiments élevés, nobles; porter aux réflexions métaphysiques, aux grandes émotions spirituelles, aux opinions extrêmes; développer l'ardeur à convaincre, combattre. Cette continence qu'on vous impose, à vous autres prêtres, influence votre vision du monde, l'exalte et la spiritualise (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 73 ). C'est vous qui avez exalté les courages, sanctifié l'effort, cimenté les résolutions. Vous fûtes les inspirateurs de tous ceux et de toutes celles qui ont triomphé du désespoir et lutté pour la patrie (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 501 ). — Emploi pronominal passif. Devenir supérieur, se perfectionner, se quintessencier, etc. J'ai retrouvé l'instinct animal pour qu'il s'exalte et s'ennoblisse et qu'il devienne enthousiasme. J'ai gagné les régions supérieures enchaîné dans la grappe humaine (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 6, 1907-08, page 230 ). — Péjoratif. Rendre fanatique; faire dépasser la mesure. Foi que, sans interruption aussi, les prophètes avaient exaltée en eux et portée à un haut degré de fanatisme (PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 732 ). Natacha est victime des mauvais livres qui ont exalté la cervelle de tous ces pauvres enfants révoltés (...) elle divague, et je me suis dit plus d'une fois qu'avec des idées pareilles sa place n'était point dans notre salon, mais derrière une barricade (GASTON LEROUX, Rouletabille chez le tsar, 1912, page 39 ). b) Domaine affectif, intellectuel, artistique. Inspirer des idées, des impressions, des sentiments très vifs; porter à un très haut degré d'émotion sentimentale, d'activité mentale. Exalter l'imagination, l'orgueil, la personnalité, les sentiments; l'amour, la solitude exalte. Ses premiers effets [de l'opium] sont toujours de stimuler et d'exalter l'homme, cette élévation de l'esprit ne durant jamais moins de huit heures (CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels, 1860, page 412 ). L'enfant n'est plus exalté par des récits de bataille, mais n'est remué, intéressé que par des livres de science (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1884, page 380 ). La rencontre d'une femme, aimée autrefois, l'exalte et le bouleverse jusqu'à l'affoler (PAUL BOURGET, Nouveaux Essais de psychologie contemporaine, préface. 1885, page 225) : Ø 3. La passion peut exalter notre âme au point de nous faire croire qu'elle a la puissance de nous rendre immortels. L'amour est sans contredit ce qui donne le plus d'exaltation à l'âme : c'est une seconde création. CHARLES-JULIEN LIOULT DE CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1807, page 18. — Emploi pronominal réfléchi ou passif. Devenir plus ardent, plus passionné. Tu t'exaltes et tu ne raisonnes pas (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Pléiades, 1874, page 279 ). Si jadis je m'étais exalté en croyant voir du mystère dans les yeux d'Albertine, maintenant je n'étais heureux que dans les moments où de ces yeux (...) je parvenais à expulser tout mystère (MARCEL PROUST, La Prisonnière, 1922, page 75 ). Une passion à son sommet s'exalte des plus grands obstacles. À son déclin, le plus petit obstacle la fait fléchir et douter (ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 135 ). — Emploi pronominal réciproque. Se communiquer mutuellement une plus grande ardeur. Cette vie toute passionnée et idéale, où l'amour et la poésie se confondent, s'exaltent et se ravivent l'une de l'autre (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 22 ). — PSYCHOPATHOLOGIE. Surexciter l'activité psychique de façon morbide. L'affection mélancolique (...) où l'esprit et l'imagination, dont la sensibilité est singulièrement augmentée et exaltée, sont encore plus malades que le corps (ÉTIENNE-LOUIS GEOFFROY. Manuel de médecine pratique, 1800, page 485 ). · Emploi pronominal passif. Être affecté d'une surexcitation morbide. Son amour s'exalta, il devint fou, et parla de se brûler la cervelle (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 21 ). Cette imagination d'homme du nord, triste et rêveuse (...) s'exalta peu à peu jusqu'au délire; il fut obsédé par des pensées de mort violente (AUGUSTIN THIERRY, Récits des temps mérovingiens, tome 1, 1840, page 127 ). 2. [Le complément d'objet direct désigne un aspect du comportement humain] Donner plus de vivacité à l'expression. L'effort de sa posture scabreuse et peut-être aussi la peur des blessures faisaient affluer sous ses joues un sang chaleureux et foncé qui exaltait encore l'éclat de ses yeux ouverts (PIERRE LOUÿS, Aphrodite, 1896, page 144 ). — Emploi pronominal réfléchi. S'exprimer avec une force, une violence accrue. Ils voyaient rouge, ils s'exaltaient jusqu'à la rage. C'étaient des scènes atroces, des étouffements, des coups, des cris ignobles, des brutalités honteuses. D'ordinaire, Thérèse et Laurent s'exaspéraient ainsi après le repas (ÉMILE ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 191 ). Remarque : La documentation atteste a) Exaltable, adjectif, rare. Qui peut s'exalter. L'essentiel, pour faire la conquête d'une Italienne, c'est d'avoir l'âme exaltable (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Promenade dans Rome, tome 1, 1829, page 78). b) Exaltateur, substantif masculin Personne qui exalte. Il fut un magnifique exaltateur, un créateur d'énergies françaises (MAURICE BARRÈS, Scènes et doctrines du nationalisme, tome 1, 1902, page 243). Les héros aussi servent de modèles et d'exaltateurs. Tous communiquent à l'homme une force (IDEM, Cahiers, tome 11, 1914-18, page 329). c) Exaltatif, ive, adjectif. Qui exalte. Les chutes s'effritent en ruines Qui s'illuminent En obsèques exaltatives (ÉMILE VERHAEREN, Les Villes tentaculaires, 1895, page 160). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 280. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle a) 1 320, b) 1 063; XXe. siècle : a) 2 523, b) 2 229.

« tout seul ici, j'ai ressenti un si grand enthousiasme, j'étais soudain si content, si clair (GEORGES DUHAMEL, Combat contre les ombres, 1939, page 76 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 244.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 94, b) 182; XXe. siècle : a) 360, b) 642. Forme dérivée du verbe "exalter" exalter EXALTER, verbe transitif. I.— [L'action reste extérieure à l'objet] A.— Domaine spatial, peu fréquent.

Porter vers le haut (dans l'espace), élever très haut.

Exalter haut.

Et les Dieux, à la proue héroïque exaltés (PAUL VALÉRY, Album de vers anciens, 1900, page 76 ).

On l'a crucifié [saint Pierre] la tête en bas, vers le ciel sont exaltés les pieds apostoliques (PAUL CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, page 403 ). — Emploi pronominal passif.

Être porté vers le haut. Rossignol (...) Tout près du seringa jaillissant, dont la fleur S'exalte et luit ce soir aussi haut que votre arbre? (ANNA DE NOAILLES, Les Éblouissements, 1907, page 205 ).

Nous remontions le Salat qui dévalait à grand bruit et s'exaltait par endroits contre d'énormes barrages de rochers (JEAN- GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 102 ). — Par métaphore.

Crucifier l'argent? Mais quoi! c'est l'exalter sur la potence, ainsi qu'un voleur; c'est le dresser, le mettre en haut, l'isoler du Pauvre (LÉON BLOY, Le Salut par les Juifs, 1892, page 51 ). · Emploi pronominal passif : Ø 1.

Plus les sens deviennent prodigues et faciles, plus l'amour se contient, s'appauvrit ou fait l'avare : quelquefois il s'en dédouble nettement, et rompant tout lien avec eux, il se réfugie, se platonise et s'exalte sur un sommet inaccessible, tandis que les sens s'abandonnent dans la vallée aux courants épais des vapeurs grossières. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 1, 1834, page 63. B.— Au figuré.

domaine moral, en général. 1.

[Le complément d'objet direct désigne une personne] Porter quelqu'un à un rang très haut (dans la hiérarchie des valeurs sociales ou individuelles).

On a vu, à des époques différentes, les cabales exalter Pradon et dénigrer Racine; s'élever contre l'antimoine et préconiser le système de Law; poursuivre Voltaire et canoniser le diacre Pâris (VICTOR- JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 2, 1812, page 193 ).

Je vous sais gré d'exalter l'individu si rabaissé de nos jours par la démocrasserie (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1866, page 88 ).

La mère estime qu'elle s'est acquis des droits sacrés par le seul fait d'enfanter...

En exaltant son fruit, c'est sa propre personne qu'elle porte aux nues (SIMONE DE BEAUVOIR, Le Deuxième sexe, tome 2, 1949, page 410 ). — Emploi pronominal réfléchi, rare.

Se glorifier soi-même. Cette littérature leur apparaît le mandataire de leur génération, en sorte qu'en l'exaltant ils s'exaltent eux- mêmes; celui qui la ravale leur semble un ennemi personnel 2. »

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