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Définition & usage: ARRÊT, substantif masculin.

Publié le 27/10/2015

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Définition & usage: ARRÊT, substantif masculin. I.— Emploi actif. A.— Action d'arrêter, de s'arrêter, d'interrompre un mouvement (au propre ou au figuré). 1. [En parlant d'une personne ou d'une chose] Action d'arrêter, de s'arrêter; résultat de cette action. a) Fait d'interrompre un mouvement : Ø 1. Il y a un imbécile de père, qui dépose d'une voix lente et basse, avec des silences réfléchissants et vides, où il polit vaguement de son gant la barre du tribunal, des absences d'une mémoire qui semble avoir sombré dans son chagrin, des arrêts de voix, où l'homme se passe lentement la main sur la figure et devant les yeux pour en chasser quelque chose, des Ah! aux demandes du président, qui sont comme des réveils en sursaut à un coup qu'on lui frapperait au coeur. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1869, page 503. · Point d'arrêt. Le lieu où l'on s'arrête, le point de repos : Ø 2. Une voie ferrée est fixe par définition; le train est rivé à un parcours fixe et à des stations fixes; aux points d'arrêt il faut décharger et transborder les marchandises :... JEAN BRUNHES, La Géographie humaine, 1942, page 114. — Par extension. Temps pendant lequel quelque chose est suspendu, arrêté, interrompu : Ø 3. Après un arrêt de quelques jours chez nos parentes de Saint-Pierre-d'Oléron (ma grand'tante Claire et les deux vieilles demoiselles ses filles), nous étions allés demeurer tous trois seuls à la Grand'Côte,... JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, page 84. · Sans arrêt. De manière continue, sans interruption : Ø 4. Les amants qui d'habitude se disent adieu, au seuil de la mort, sont destinés à se revoir sans arrêt, à se heurter sans fin dans la vie future, à se coudoyer sans répit, à se pénétrer sans répit, puisqu'ils seront des ombres dans le même domaine. Ils se quittent pour ne plus se quitter. JEAN GIRAUDOUX, Ondine, 1939, III, 6, page 218. · Temps d'arrêt. Courts intervalles ou repos observés entre certains mouvements qui doivent s'exécuter avec précision et régularité. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle ainsi que dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes et DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. — Au figuré ou dans un domaine abstrait. Interruption limitée dans le temps, suspension, rupture dans la continuité : Ø 5. Ici une arcade soutenue par des colonnes marque, dans la longue galerie, une sorte de temps d'arrêt. THÉOPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, page 102. · MUSIQUE. Point d'arrêt. Synonyme : point d'orgue (Dictionnaire général de l'art musical (PAUL ROUGNON) 1935). — Lieu où l'on s'arrête, en particulier, où s'arrête régulièrement un véhicule de transport en commun, station d'autobus ou de tramway. Arrêt d'autobus (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 93 ). — Au figuré, vieilli. [En parlant d'un homme] Léger, volage, sur lequel on ne peut compter. Il n'a point d'arrêt, c'est un esprit sans arrêt. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle. — Spécialement. — ÉQUITATION. Action du cheval quand il s'arrête; action de la main pour arrêter le cheval. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. · Action de la main pour ralentir le mouvement sans le faire cesser. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle ainsi que dans Dictionnaire de l'Académie Française 1932. — ESCRIME. Coup d'arrêt. " Coup pris sur une manche avec opposition. " (Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842). Remarque : Attesté également dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle ainsi que dans Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. — Au figuré : Ø 6. Stratégie de représailles massives. Le 12 mars 1947, la doctrine Truman remplace la politique d'apaisement de Roosevelt. Les menaces graves sur la Grèce et la Turquie ont, à la fin, ouvert les yeux des Américains, sinon encore ceux des Européens. Elle marque un coup d'arrêt certain à l'expansion soviétique. GÉNÉRAL PIERRE BILLOTTE, Considérations stratégiques, 1957, page 4203. — VÉNERIE. "... Action d'un chien couchant qui s'arrête quand il sent la perdrix ou quelqu'autre gibier. " (Traité général des Eaux et Forêts - Chasses et pêches (JACQUES-JOSEPH BAUDRILLART) 1834) : Ø 7. Le chien porte un grelot d'un son léger. Doux assez pour ne point donner trop tôt l'éveil à l'oiseau, clair assez pour permettre de suivre la quête et de saisir l'arrêt. On va, de sentier en sentier, à pas étouffés. Autour de vous, devant vous, le chien bat les taillis. Il disparaît, il reparaît; (...). Le grelot n'a cessé de résonner, et le chien, caché par un tronc, dont on ne voyait plus que le fouet, retourne sur ses pas, inquiet, affairé, en reniflant On pousse plus loin. (...) Tout à coup la quête s'anime. Le chien a un frémissement joyeux. Une odeur vivante l'attire et l'enivre. Il se faufile sous les houx, il écarte les fougères, il rampe, il se hâte vers le but flairé. Il ralentit. Et puis il steppe, il passage comme un cheval ardent et puis fait halte, suspendu sur trois pieds. Le grelot qui carillonnait s'est tu. Et c'est l'arrêt... Un roncier cache encore l'oiseau. Il a perçu le bruit du grelot, et il a fui : pas longtemps, car il a les pattes courtes; vainement, car son fumet le trahissait. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, pages 206-207. · (Être) en arrêt (devant le gibier) (Jules Renard, Poil de Carotte, 1894, page 231). se mettre en arrêt, Médor alors tomba en arrêt en me regardant (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, La Rouille, 1882, page 791 ). Tenir le gibier en arrêt. " L'empêcher de partir " (Dictionnaire encyclopédique Quillet, 1965 qui l'atteste seul). Forcer l'arrêt. S'élancer sur le gibier avant l'arrivée du chasseur ou avant commandement (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré, Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). Chien d'arrêt. Chien de chasse, qui s'arrête quand il voit ou sent le gibier, par opposition à chien courant : Ø 8.... pour en finir avec la chasse du lièvre au chien d'arrêt, disons que pour attrayante qu'elle puisse être, elle doit être pratiquée avec la plus extrême modération. Un chasseur digne de ce nom tire au déboulé, à l'arrêt de son chien, un lièvre parfois deux; il respecte les autres. FRANÇOIS VIDRON, La Chasse en plaine et au bois, 1945, page 16. — Au figuré. Tomber, rester en arrêt. S'arrêter et rester immobile devant quelque chose : Ø 9. De retour au manoir, (...) elle [Madame de Vaubert] ouvrit brusquement la fenêtre, et, comme une chatte qui guette une souris, tomba en arrêt devant le château de La Seiglière, dont la lune faisait en cet instant étinceler toutes les vitres. Malgré la fraîcheur de la nuit, elle demeura près d'une heure, accoudée sur le balcon, en contemplation muette. JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1948, page 258. b) Arrêt + de + substantif. Cessation, suspension de quelque chose. — BIOLOGIE ou PHYSIOLOGIE. Arrêt de développement. " Cessation du développement d'un ou de plusieurs éléments, lequel ne peut pas atteindre les limites ordinaires : l'assimilation ne l'emporte plus sur la désassimilation; il y a égalité entre ces deux actes élémentaires, égalité qui peut durer plus ou moins longtemps " (Dictionnaire de médecine, de chirurgie, de pharmacie, de l'art vétérinaire (ÉMILE LITTRÉ)). Confer aussi Carrel, L'Homme, cet inconnu, 1935, page 309. — LÉGISLATION DU TRAVAIL. Arrêt du Travail. " Expression qui tend de plus en plus à se substituer au mot " chômage " que la cessation du travail soit normale (congé, maladie, accidents, etc...) ou qu'elle résulte de mouvements sociaux (grèves, lock-out) ou enfin d'accidents " (Dictionnaire des sciences économiques (JEAN ROMEUF) tome 1 1956). (Confer Traité de sociologie, 1967, page 497). SYNTAXE : Arrêt du train; arrêt du coeur, de croissance, de digestion, de développement, du mouvement, de la vie; arrêt de production, du travail; arrêt brusque, brutal, complet, définitif, momentané, total; arrêts fréquents, intermittents, obligatoires, prolongés, soudains, subits, successifs, temporaires; descendre à l'arrêt, être à l'arrêt, marquer l'arrêt. 2. Action, fondée en droit, de saisir quelqu'un en le privant de la liberté de circuler. a) DROIT. rare. Saisie d'une personne. Synonyme plus usuel : arrestation : Ø 10.... la gendarmerie de Marly prévint mon oncle Charles et mon père d'avoir à passer vers trois heures de l'après-midi au Ministère de la Justice. Rebendart les convoquait. Pendant le déjeuner, Moïse arriva en automobile et nous apprit que l'ordre d'arrêt était signé. JEAN GIRAUDOUX, Bella, 1926, page 180. — Subsiste dans les expressions : · Mandat d'arrêt. " Ordre d'incarcération motivé en fait et en droit. " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). Être sous le coup d'un mandat d'arrêt : Ø 11. Un décret du nouveau pouvoir permet aux préfets d'incarcérer qui ils veulent dans leurs départements, et les préfets à leur tour envoient des mandats d'arrêt en blanc, c'est-à-dire de véritables lettres de cachet, aux sous-préfets placés sous leurs ordres. ALEXIS DE TOCQUEVILLE, Correspondance avec Henry Reeve, 1851, page 127. · Maison d'arrêt. " Prison affectée aux détenus en état de détention préventive. " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)) : Ø 12.... Greslou est aujourd'hui détenu dans la maison d'arrêt de Riom et doit comparaître aux assises de cette ville, dans la session de février, ou aux premiers jours de mars, comme accusé d'avoir empoisonné Mlle. de Jussat-Randon. PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 38. Remarque : Lorsqu'il s'agit de saisie d'argent, on ne dit plus guère que saisie-arrêt ou opposition : Ø 13.... 2. Les retenues judiciaires. — Elles peuvent être opérées par saisies-arrêts sur le traitement des fonctionnaires et sur les arrérages de leurs pensions, d'après la loi du 21 ventôse an IX (17 mars 1801), et l'article 580 du code de procédure civile; cet article fixe une quotité invariable, quelle que soit la nature ou la cause de la créance, en vertu de laquelle est opérée la saisie-arrêt. JEAN BARADAT, L'Organisation d'une préfecture, 1907, page 54. b) Au pluriel. — MILITAIRE (discipline). " Sanction disciplinaire restrictive de liberté, qui peut être infligée aux officiers et sous-officiers par la seule décision de leurs supérieurs hiérarchiques. On distingue : 1o les arrêts simples; 2o les arrêts de rigueur; 3o les arrêts de forteresse " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)); Arrêts simples " le militaire (...) fait son service mais doit garder la chambre en dehors de ce service " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)); Arrêts de rigueur ou forcés " le militaire (...) cesse son service et est enfermé dans un local spécial " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)); arrêts de forteresse "... [ils] sont subis dans une prison militaire " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)) : Ø 14. S'il y a lieu à sanctions, appliquer les sanctions réglementaires et les notifier sous la forme prescrite par les règlements. Éloigner et isoler sans délai tout individu faisant preuve d'indiscipline ou de mauvais esprit (prison, arrêts de rigueur, arrêts de forteresse). CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 434. SYNTAXE : Forcer, garder, lever les arrêts; mettre aux arrêts; jours d'arrêts. — Rare (de manière plus généralement) : Ø 15. «... le prince s'efforce de briser l'épée du maréchal et se coupe les mains. Il crie : À moi, les gardes du corps! Qu'on le saisisse! » Les gardes du corps accoururent; sans un mouvement de tête du maréchal, leurs baïonnettes l'auraient atteint au visage. Le duc de Raguse est conduit aux arrêts dans son appartement. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 624. — Vieux, par analogie. Punition infligée à l'élève d'un établissement d'enseignement : Ø 16. — Le troisième banc s'est signalé par ses vociférations, répondit le malheureux mathématicien. — Que tous les élèves du troisième banc descendent, continua le censeur, on va les conduire aux arrêts. Je faisais partie de ce troisième banc qui s'était effectivement distingué par des hurlements de cannibales. Nous descendîmes au nombre de neuf; (...) Nous traversâmes la cour, nous montâmes sept étages, on ouvrit devant nous une porte garnie de gros verrous et on nous poussa chacun dans une cellule séparée. MAXIME DU CAMP, Mémoires d'un suicidé, 1853, page 57. — Par extension. Le lieu où sont conduits les élèves punis d'arrêts : Ø 17. Joanny demanda la permission de sortir de l'étude. (...) Il y avait, au bout d'un couloir, à côté des arrêts, une salle de classe abandonnée. La porte en avait été condamnée; (...). Les plus rêveurs d'entre les gosses, le petit Camille Moûtier, par exemple, n'imaginaient pas sans frémir l'aspect de cette chambre morte. Et le voisinage des arrêts, où on n'était enfermé que dans les cas les plus graves, achevait de la rendre sacrée, dévouée aux dieux redoutables. VALÉRY LARBAUD, Fermina Marquez, 1911, pages 202-203. B.— Par métonymie. Ce qui arrête (confer arrêtoir); ce qui sert à arrêter. 1. Nom donné en général à toute pièce, tout élément naturel ou fabriqué, destiné à arrêter (un mouvement, un écoulement, etc.) avec application en chirurgie, horlogerie, serrurerie, technologie : Ø 18. [Avec le camion à benne basculante, après déchargement et dégagement de la benne] (...) il suffira que le conducteur, reprenant sa route de retour, freine légèrement (...) pour que la vitesse acquise entraînant la benne, (...) celle-ci vienne buter sur des arrêts appropriés et s'enclancher dans un dispositif spécial. JEAN CAHEN, EDMOND BRUET, Carrières, plâtrières, ardoisières, 1926, page 159. Remarque : Arrêt s'emploie seul ou bien comme complément de nom (substantif + de + arrêt) : Ø 19. Le rein est un véritable organe d'arrêt pour les staphylocoques déversés dans le torrent circulatoire. DOCTEUR MAXIME MACAIGNE (Fernand Widal, Pierre-Jean Teissier, Georges-Henri Roger, Nouveau traité de médecine, 1926, page 319 ). SYNTAXE : Clavette, cliquet, cran, freins, ligature, plaque, robinet, signal, taquet, valve, vis d'arrêt. 2. Spécialement. a) COUTURE. Point solide ou ganse placé à l'extrémité des ouvertures, afin d'empêcher que l'étoffe ou le linge ne se déchire : Ø 20. 1o. Débâtir les hauts et faire les arrêts du gousset de montre. ALPHONSE GENDRON, Le Métier de tailleur (culottières); manuel de l'apprentie culottière, 1927, page 45. — Le ou les points qui terminent une couture. (Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse) et Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). b) TECHNOLOGIE (ARMURE). · Arrêt de cuirasse. Sorte de crochet soit fixe, soit à charnières, vissé du côté droit du plastron et servant de point d'appui à la lance couchée. · Arrêt de lance. " Sorte de bracelet de cuir entourant la hampe en arrière de la main du jouteur, bracelet dont la saillie venait buter contre l'arrêt de cuirasse et s'opposait ainsi au recul de la lance. " (Dictionnaire du costume et de ses accessoires, des rames et des étoffes des origines à nos jours (MAURICE LELOIR) 1961) : Ø 21. Chaque fois que Joseph montait dans sa voiture et saisissait le volant entre ses mains gantées, il éprouvait un sentiment comparable à celui du chevalier qui, tout roide en son armure, bien calé sur son palefroi, les rênes au poing, la lance en arrêt, part pour la conquête du monde, sur le chemin des aventures. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 29. — Au figuré. Être la lance en arrêt, mettre la lance en arrêt. Être sur ses gardes, sur le qui-vive. II.— Emploi passif. Ce qui est arrêté, décidé. A.— Décision d'une autorité supérieure, comportant obligation de s'y soumettre : Ø 22. Denys d'Halicarnasse, qui avait consulté les documents originaux, dit qu'avant l'époque des Décemvirs tout ce qu'il y avait à Rome de lois écrites se trouvait dans les livres des prêtres. Plus tard la loi est sortie des rituels; on l'a écrite à part; mais l'usage a continué de la déposer dans un temple, et les prêtres en ont conservé la garde. Écrites ou non, ces lois étaient toujours formulées en arrêts très-brefs, que l'on peut comparer, pour la forme, aux versets du livre de Moïse ou aux slocas du livre de Manou. NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 242. Remarque : Dans l'exemple suivant, arrêt est synonyme de arrêté* : Ø 23.... la fermeture s'était faite quelques heures avant que l'arrêt préfectoral fût publié, et, naturellement, il était impossible de prendre en considération les cas particuliers. ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1271. B.— " Décision de toute juridiction portant le nom de Cour (Cour de cassation, Cour d'appel, Cour des Comptes, Haute-Cour de justice, Cour d'assises) et du Conseil d'État. " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). Arrêt de mort : Ø 24. 1. La Haute-Cour ne peut statuer que sur les faits dont elle est saisie par l'arrêt de renvoi; elle peut en modifier la qualification « dans les limites du Code pénal » (Art. 22). 2. Dans sa délibération la Haute-Cour vote d'abord sur la culpabilité et les circonstances atténuantes, puis sur l'application de la peine (Art. 23 et 24). 3. L'arrêt est motivé. 4. En cas de constitution de partie civile, la Haute-Cour statue sur les intérêts civils. D — Absence de toute voie de recours. L'arrêt ne peut être attaqué ni par la voie de l'appel ni par celle du recours en cassation. Le texte n'interdit pas le recours en revision, bien qu'il ne l'organise pas. GEORGES VEDEL, Manuel élémentaire de droit constitutionnel, 1949, page 550. SYNTAXE : Arrêt du Conseil de guerre, du Conseil d'État, de la Cour d'Appel, de la Cour d'Assises, de la Cour de Cassation; arrêt de réhabilitation; recueil d'arrêts; arrêt confirmatif, définitif, exécutoire, impérial, souverain; casser un arrêt, motiver, prononcer, rendre, signer, signifier, révoquer un arrêt. — Au figuré. Événement que l'on considère comme émanant d'une autorité, d'une puissance supérieure et contre lequel on ne peut rien : Ø 25. Il est vrai qu'il [le prospectus] invoquait, pour la faire venir au grand-hôtel de Balbec, non seulement « la chère exquise » et le « coup d'oeil féerique des jardins du Casino », mais encore les « arrêts de sa majesté la mode, qu'on ne peut violer impunément sans passer pour un béotien, ce à quoi aucun homme bien élevé ne voudrait s'exposer ». MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 664. SYNTAXE : Arrêt du ciel, de la conscience, du destin, de la fortune, de l'opinion, de la Providence, du sort; arrêt définitif, équitable, fatal, solennel; prononcer, rendre, signer, signifier un arrêt. 1. DROIT ANCIEN. Arrêts du Conseil. " On appelait ainsi sous l'ancienne monarchie, les décisions rendues par le conseil du roi, soit par voie de disposition générale sur des matières d'intérêt public, soit par voie de jugement sur des contestations particulières. " (Dictionnaire général d'administration (ALFRED BLANCHE) 1857). Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré. 2. DROIT. a) Vieux. Arrêt-brandon. Synonyme vieilli de saisie-brandon. b) Arrêt de doctrine, de principe. " Arrêt émanant d'une haute juridiction, spécialement du Conseil d'État ou de la Cour de Cassation, auquel les commentateurs attachent une importance particulière, en raison de la difficulté ou de la gravité de la question qu'il tranche. " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). Remarque : Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré, Grand Larousse encyclopédique. c) Arrêt d'espèce. " Arrêt inspiré par les circonstances particulières d'une affaire, plus que par des considérations purement juridiques. " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). Remarque : Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré, Grand Larousse encyclopédique. d) Arrêt de cassation. " A. Arrêt par lequel la Cour de Cassation prive d'autorité une décision en dernier ressort d'une juridiction judiciaire, et renvoie devant un nouveau juge, de même rang que le précédent, pour statuer à nouveau sur la même affaire (...) " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). Remarque : Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré. e) Arrêt de cassation. " B. Arrêt par lequel le Conseil d'État prive d'autorité une décision en dernier ressort d'une juridiction administrative et renvoie devant les mêmes juges qui statuent à nouveau sur la même affaire conformément à l'arrêt de cassation. " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). f) Arrêt de renvoi. " Arrêt par lequel une Cour de justice désigne, dans les cas prévus par la loi, la juridiction devant laquelle l'affaire sera portée. Exemple : arrêt de renvoi après cassation (...); arrêt de renvoi devant la Cour d'assises; (...) " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892. SYNTAXE : Arrêt confirmatif, contradictoire, par défaut, définitif, infirmatif, interlocutoire, préparatoire, provisoire, solennel; arrêt d'absolution, d'accord (ou d'expédient), d'admission, d'avance, de condamnation, de débet, de décharge, d'entérinement, de non-lieu, de quitus, de réformation, de rejet, de renvoi, sur requête. Remarque : On rencontre dans la documentation arrêteau, substantif masculin, synonyme dialectal de arrêt (I B 1), (COLETTE, Claudine en ménage, 1902, page 64) et arrêtement, substantif masculin, synonyme rare de arrêt (I B 2a) (Mme. ARNOU, Le Métier de tailleur, Giletière, 1952-53, page 31), dont l'emploi, peu usité d'ailleurs, en couture n'a rien de commun avec l'ancien arrêtement (« action de s'arrêter, séjour » et « arrêt, saisie, arrestation »). COMPOSÉS : Arrêt-barrage, substantif masculin. MINES (et CARRIÈRES). " Dispositif (...) [ayant] pour but de projeter instantanément, sur le front d'arrivée de la flamme d'une explosion éventuelle, une quantité suffisante d'eau ou de matière incombustibles " (Julien-Napoléon Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines,1905, page 1277). « S'agit-il de poussières? Les mesures à prendre sont : la suppression des dépôts, l'arrosage des galeries et des chantiers au moment des coups de mine, la schistification des galeries, la construction d'arrêts-barrages compartimentant la mine — ces barrages sont constitués de matières incombustibles ou d'eau. » (EUGÈNE SCHNEIDER, Le Charbon, son histoire, destin, 1945, page 257 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 590. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 990, b) 3 230; XXe. siècle : a) 3 746, b) 4 479.

« heurter sans fin dans la vie future, ? se coudoyer sans r?pit, ? se p?n?trer sans r?pit, puisqu'ils seront des ombres dans le m?me domaine.

Ils se quittent pour ne plus se quitter. JEAN GIRAUDOUX, Ondine, 1939, III, 6, page 218.

? Temps d'arr?t.

Courts intervalles ou repos observ?s entre certains mouvements qui doivent s'ex?cuter avec pr?cision et r?gularit?.

Remarque?: Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

si?cle ainsi que dans DICTIONNAIRE ALPHAB?TIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRAN?AISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclop?dique en dix volumes et DICTIONNAIRE ENCYCLOP?DIQUE QUILLET 1965.

? Au figur? ou dans un domaine abstrait.

Interruption limit?e dans le temps, suspension, rupture dans la continuit?: ? 5.

Ici une arcade soutenue par des colonnes marque, dans la longue galerie, une sorte de temps d'arr?t. TH?OPHILE GAUTIER, Guide de l'amateur au Mus?e du Louvre, 1872, page 102.

? MUSIQUE.

Point d'arr?t.

Synonyme?: point d'orgue (Dictionnaire g?n?ral de l'art musical (PAUL ROUGNON) 1935).

? Lieu o? l'on s'arr?te, en particulier, o? s'arr?te r?guli?rement un v?hicule de transport en commun, station d'autobus ou de tramway.

Arr?t d'autobus (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 93 ).

? Au figur?, vieilli.

[En parlant d'un homme] L?ger, volage, sur lequel on ne peut compter.

Il n'a point d'arr?t, c'est un esprit sans arr?t.

Remarque?: Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

si?cle.

? Sp?cialement.

? ?QUITATION.

Action du cheval quand il s'arr?te; action de la main pour arr?ter le cheval.

Remarque?: Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

et du XXe.

si?cle.

? Action de la main pour ralentir le mouvement sans le faire cesser.

Remarque?: Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

si?cle ainsi que dans Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1932.

? ESCRIME.

Coup d'arr?t.

" Coup pris sur une manche avec opposition.

" (Dictionnaire de l'Acad?mie. »

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