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Définition et usage du mot: BÊTE2, adjectif.

Publié le 03/11/2015

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Définition et usage du mot: BÊTE2, adjectif. A.— [En parlant d'une personne ou de son comportement] Qui manque d'intelligence. 1. [En parlant d'une personne] : Ø 1.... je ne sais pas si je suis bête ou spirituel, bon ou mauvais, avare ou prodigue. Comme tout le monde, je flotte entre tout cela;... GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1846, page 387. 2. [En parlant de la physionomie, du comportement (d'une personne), et particulier de ses propos] : Ø 2. C'était M. le comte Sosthène de La Rochefoucauld. Il est difficile d'avoir l'air plus bête et plus sot que cet homme. ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1825, page 245. SYNTAXE : Un propos bête (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932, Dictionnaire universel de la langue fran.aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845), une conduite bête (Ibidem, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT)), voilà une réponse bien bête (Dictionnaire de l'Académie Française 1835-1932), exclamations bêtes (E. et JULES DE GONCOURT, Journal, 1872, page 917), questions bêtes (ZOLA, Nana, 1880, page 1301), éclats de rire bêtes (ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 158). — Spécialement. L'âge bête. Moment de l'adolescence où le sujet traverse une crise d'originalité juvénile et où se forme son caractère : Ø 3. Il y a dans l'âge de l'homme et de l'enfant un certain moment de transition qu'on appelle l'âge bête. Eh bien, l'an 1817 répondait assez fidèlement, du moins dans les choses de la littérature et du goût, à ce premier âge intermédiaire et gauche. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 11, 1863-69, page 418. — Pas si bête! · [En parlant d'une personne] Je ne suis pas assez bête pour commettre une faute. Il voulait m'entraîner à faire un mauvais marché, mais pas si bête! (Dictionnaire de l'Académie française 1835-1932, Larousse du 19e. siècle. ) : Ø 4.... mademoiselle veut-elle que je revienne? — Je te le dirai d'ici à un mois; mais pas de bavardages, ne parle de moi à personne. — Oh! Pas si bête, s'écria Jean Berville. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lamiel, 1842, page 139. · [En parlant d'un comportement] Que je te donne de l'argent, pas si bête! (Larousse du 19e. siècle. ). 3. Par extension et par exagération. a) Vieilli. Ignorant : Ø 5.... de tout temps on les fâcha [les Français] en leur parlant musique; c'est le seul article sur lequel ils soient bêtes. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Rome, Naples et Florence, tome 2, 1817, page 234. b) Déraisonnable. Suis-je bête de pleurer ainsi! (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ) ) : Ø 6. Mon Dieu, suis-je bête d'aimer comme cela les gens et de m'être attachée à vous plus qu'à Cibot! HONORÉ DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 140. c) Maladroit : Avoir des doigts bêtes; être bête de ses mains : Ø 7.... le caporal Salavert qui a la juste réputation de n'être pas bête de ses mains, adapte une bougie dans la suspension qu'il a fabriquée avec une boîte de camembert et du fil de fer. HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 191. d) Étourdi. Comme je suis bête d'avoir oublié cela! (Larousse du XXe. siècle, Grand Larousse encyclopédique en dix volumes. ). e) Rester bête. Être stupéfait, rester déconcerté. Je reste bête (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 243 ). f) Bon à l'excès, dupe : Ø 8.... je voudrais faire de toi quelque chose de tout à fait à part, ni ami, ni maîtresse; cela est trop restreint, trop exclusif; on n'aime pas assez son ami, on est trop bête avec sa maîtresse. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1846, page 343. 4. Locutions et proverbes. a) Bête comme. — Bête comme + substantif désignant un animal. Bête comme un âne Si c' est gentil, d' abuser de cet innocent, parce qu' il est fort et bête comme un âne! (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 353 ). Bête comme un dindon [Il avait] l' air orgueilleux comme un paon, bête comme un dindon (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, tome 1, 1869, page 94 ). Bête comme un mouton. S'ils étaient bêtes comme des moutons (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 157 ). Bête comme une oie. Une petite femme bête comme une oie (HONORÉ DE BALZAC, La Maison Nucingen, 1838, page 651 ). — Bête comme + substantif désignant un objet. Bête comme une bûche. je reste là devant, froid comme un marbre et bête comme une bûche. (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1857, page 49 ). Bête comme un chou Sans compter qu' elle est bête comme un chou! (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, tome 1, 1869, page 209 ). (Le plus souvent en parlant d'une situation, d'une idée). C'est bête comme chou. C'est simple comme tout, c'est enfantin. Inès. — Vous allez voir comme c'est bête. Bête comme chou! (JEAN-PAUL SARTRE, Huis-clos, 1944, page 133 ). Bête comme une cruche. Bête comme un panier. Une grande fille enfarinée, bête comme un panier (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la place, 1908, page 680 ). Bête comme un pot. Il me semble que je deviens bête comme un pot (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1850, page 186 ). — Bête comme + substantif désignant une partie du corps. Bête comme ses pieds. Une femme bête comme ses pieds (JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, page 225 ). — Bête comme + expression formulaire machinale. Bête comme bonjour et bonsoir (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 248 ). Remarque : Cette expression s'emploie généralement pour caractériser une idée une situation. b) Bête à + verbe. Bête à manger du foin. M. de Renneville cousin des Monval, était beau et bête à manger du foin (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 2, 1836, page 262 ). Bête à manger de l'herbe (Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite George Sand, Correspondance, tome 3, 1812-76, page 367). Bête à pleurer (Romain Rolland, Jean-Christophe, Le Matin, 1904, page 144). B.— [En parlant d'inanimés abstraits] 1. Manifestant un manque d'intelligence. Comme l'article de Pelletan est bête! (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 261 ); des romans bêtes (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 195 ). — Familier. · [La tournure une bête de..., un bête de... met en valeur le substantif qualifié] Cette bête de pièce (ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, 1877, page 133 ). · Emploi comme substantif. C'est d'un bête! Cela est d'une bêtise inimaginable. 2. Par extension. a) Se dit d'un événement regrettable, dont on comprend mal le sens. Accident bête, mort bête (Grand Larousse de la langue française en six volumes) : Ø 9. Il y a une espèce de grand hasard bête qui nous fait naître, qui nous fait mourir; il y a le noir avant, il y a le noir après... MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 173. b) Banal, conventionnel, sans originalité : Ø 10. Elle [Thérèse] considérait d'un oeil hostile cette écriture bête [de sa fille] . La forme allongée de l'enveloppe, aussi, était bête, et la couleur améthyste du papier, et jusqu'à l'encre rouge : oui, il n'était rien là qui ne fût signe de niaiserie. FRANÇOIS MAURIAC, La Fin de la nuit, 1935, page 118. — Spécialement. dans le domaine artistique. L'art bête et abominable des architectes parisiens de l'Empire et de la Restauration (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 241 ); un grand vase de terre cuite classiquement bête (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 171 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 11 607. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 6 214, b) 21 140; XXe. siècle : a) 25 529, b) 13 378. DÉRIVÉS : 1. Bêterie, substantif féminin. rare. Bêtise. Quel crime pouvait-on bien entendre par stupre! Sacrilège, bêterie, magie noire! (PAUL-JEAN TOULET, Comme une fantaisie, 1918, page 41 ). Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892. 2. Bêtet, substantif masculin. Se dit de " tout être animé, effrayant ou comique " (A. Lefebvre dans le Dictionnaire des mots sauvages (MAURICE RHEIMS) 1969). Je la tuerai sous mes pieds comme un bêtet! (PAUL CLAUDEL, La Jeune fille Violaine, 1re. version, 1892, IV, page 547 ). 3. Bêtir, verbe intransitif, rare. Devenir bête. Augustine qui bêtissait en grandissant (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 643 ). 4. Bêtot, -ote, substantif et adjectif. Synonyme : adouci de bête ou bêta. Ses grandes compositions sont bêtotes et veulement peintes (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 272 ). En interjection adressée à une personne, bêtot a une nuance affective (confer Edmond et Jules de Goncourt, Renée Mauperin, 1864, page 322).

« CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 11, 1863-69, page 418.

? Pas si b?te! ? [En parlant d'une personne] Je ne suis pas assez b?te pour commettre une faute.

Il voulait m'entra?ner ? faire un mauvais march?, mais pas si b?te! (Dictionnaire de l'Acad?mie fran?aise 1835-1932, Larousse du 19e.

si?cle.

)?: ? 4....

mademoiselle veut-elle que je revienne? ? Je te le dirai d'ici ? un mois; mais pas de bavardages, ne parle de moi ? personne. ? Oh! Pas si b?te, s'?cria Jean Berville. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lamiel, 1842, page 139.

? [En parlant d'un comportement] Que je te donne de l'argent, pas si b?te! (Larousse du 19e.

si?cle.

).

3.

Par extension et par exag?ration.

a) Vieilli.

Ignorant?: ? 5....

de tout temps on les f?cha [les Fran?ais] en leur parlant musique; c'est le seul article sur lequel ils soient b?tes. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Rome, Naples et Florence, tome 2, 1817, page 234.

b) D?raisonnable.

Suis-je b?te de pleurer ainsi! (Dictionnaire de la langue fran?aise (?MILE LITTR?) )?: ? 6.

Mon Dieu, suis-je b?te d'aimer comme cela les gens et de m'?tre attach?e ? vous plus qu'? Cibot! HONOR? DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 140.

c) Maladroit?: Avoir des doigts b?tes; ?tre b?te de ses mains?: ? 7....

le caporal Salavert qui a la juste r?putation de n'?tre pas b?te de ses mains, adapte une bougie dans la suspension qu'il a fabriqu?e avec une bo?te de camembert et du fil de fer. HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 191.

d) ?tourdi.

Comme je suis b?te d'avoir oubli? cela! (Larousse du XXe.

si?cle, Grand Larousse encyclop?dique en dix volumes.

).

e) Rester b?te.

?tre stup?fait, rester d?concert?.

Je reste b?te (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 243 ).. »

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