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16 Tess se sentait nerveuse quand elle franchit le seuil de la maison de Michelle.

Publié le 06/01/2014

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16 Tess se sentait nerveuse quand elle franchit le seuil de la maison de Michelle. Elle avait laissé Alex à l'hôtel avec Julia, dessinant sur la petite table du salon de la suite. Comme Reilly avait besoin de se rendre à L.A., il l'avait fait escorter par deux types de la police de San Diego. C'était étrange pour elle de se retrouver là. A plusieurs égards. Etrange d'être dans la maison vide de uelqu'un qui venait de se faire assassiner. Cela pesait lourdement sur elle et rendait son pas hésitant. Etrange aussi d'être dans la maison de l'ex de Reilly, la maison de la mère de son fils. Tess se sentait dans la peau d'une intruse, d'une sorte de parasite grignotant la carcasse de la morte. C'était absurde, bien sûr : Tess se répétait que Michelle lui aurait probablement été reconnaissante qu'elle ouvre ainsi son coeur à Alex. Et cependant elle n'arrivait pas à chasser son malaise. Elle ne comptait pas rester longtemps. Elle prendrait simplement ce qui, selon elle, pouvait aider Alex, puis elle repartirait. La respiration oppressée, elle contourna la tache de sang sur le sol pour passer dans la salle de séjour, où des photos encadrées posées sur une étagère attirèrent son attention. Elle s'en approcha, presque avec solennité, s'arrêta sur une photographie d'Alex en compagnie d'une brune qui devait être Michelle puisqu'elle figurait aussi sur plusieurs autres photos. C'était la première fois qu'elle voyait à quoi Michelle ressemblait. Elle la trouva plus que séduisante. Il y avait en elle quelque chose d'extrêmement attirant, un magnétisme qui brillait dans ses yeux et rayonnait des photos. Cela fit naître chez Tess un nouveau noeud de sentiments contradictoires : une tristesse profonde et sincère, une empathie mêlée d'un soupçon de jalousie. Tess prit deux photos sur lesquelles Alex et Michelle arboraient des sourires éclatants et les glissa avec précaution dans l'un des deux sacs à linge de l'hôtel qu'elle avait emportés. Elle savait qu'Alex se sentirait mieux de les avoir. Puis elle explora lentement la maison en tâchant de se faire une idée du genre de femme que Michelle avait été et de la vie qu'Alex avait menée. Elle inspecta la cuisine, examina les dessins d'enfant ur les murs et la porte du réfrigérateur, regarda même à l'intérieur pour voir ce que Michelle y rangeait, ce u'Alex avait l'habitude de manger. En refermant le frigo, elle jeta un coup d'oeil au jardin de derrière à travers les portes-fenêtres et quelque hose retint son regard. Des petites taches de couleur, sur la pelouse. Des jouets d'Alex. Elle sortit et un sourire oux-amer creusa des fossettes dans ses joues. Les petites figurines Ben 10 qu'Alex avait réclamées étaient ncore là, personne n'y avait touché. Tess savait que c'était bien ça parce qu'Alex lui avait montré des images u'il avait fait apparaître sur le petit écran de son bracelet Omnitrix ; elle avait fait une recherche sur Internet et emandé à Alex de les lui désigner. Elle imagina l'enfant en train de jouer sur la pelouse quand les tueurs vaient fait irruption, sentit son coeur se serrer en voyant par la pensée Michelle et Alex se mettre à courir pour eur échapper. Secouant la tête pour chasser cette image, elle ramassa les jouets et retourna à l'intérieur. Elle visita la chambre de Michelle puis son bureau, se surprit à examiner les étagères pour se faire une idée de Michelle, de ce qui l'intéressait. Une tâche écrasante l'attendait. Puisque Alex faisait désormais partie de sa vie, elle lui devait d'essayer d'en savoir le plus possible sur sa mère. Par exemple en passant plus de temps dans cette maison, en parlant aux amis et aux parents de Michelle. Pas maintenant, toutefois. C'était encore trop tôt. Son regard se porta sur le bureau où avait dû se trouver, selon Reilly, l'ordinateur portable disparu. Le bureau était bien rangé, avec deux piles de papiers et de factures de chaque côté de l'espace central vide. Tess allait s'éloigner lorsqu'elle remarqua un dessin dépassant d'un des deux tas. Elle l'en extirpa. Encore une oeuvre d'Alex. Elle représentait deux personnages, de chaque côté de la feuille, dessinés dans le style comiquement étrange des enfants : une dragée allongée en guise de torse, des bâtons pour les bras et les jambes, des ronds pour les mains et les pieds, des traits pour les doigts et les orteils. Tess sourit, s'apprêtait à remettre la feuille en place quand quelque chose arrêta son geste. L'un des personnages, celui de gauche, semblait tenir un objet qu'il braquait sur celui de droite. C'était difficilement identifiable, mais on aurait dit un pistolet. Le torse du personnage de gauche était coloré en sombre. Celui de droite était plus petit, les cheveux bruns, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte, comme s'il criait. Lui aussi tenait quelque chose dans la main, une sorte de minuscule bonhomme. Tess inclina le dessin vers la lumière pour mieux le voir. Le bonhomme avait sur la tête un gribouillis foncé tenant lieu de cheveux, et du vert sur les jambes. Cela parut à Tess étrangement familier, alors que l'impression générale que ce dessin lui faisait était, pour une raison ou une autre, assez troublante. Tout à coup, elle comprit. Le dessin à la main, elle retourna dans le hall, fouilla dans le sac où elle avait mis les jouets, y prit la figurine de Ben lui-même. C'était un jeune garçon brun portant un tee-shirt blanc et un pantalon cargo vert. Tess examina de nouveau le dessin et fut sûre que l'objet que le personnage de droite avait dans la main était la figurine de Ben. Ce qui signifiait que ce personnage était Alex. Mais, en ce cas, pourquoi avait-il aussi dessiné un personnage plus grand, aux vêtements sombres, pointant vers lui ce qui était peut-être une arme ? Tess sentit naître en elle un picotement d'inquiétude tandis que son imagination partait en tous sens. Elle se força à chasser son appréhension, se reprocha de s'être laissé influencer par le lieu et les circonstances. Alex était un enfant, les enfants jouent avec des pistolets. Elle voyait trop de choses dans ce dessin. Qui n'existaient pas. Elle remit la figurine dans le sac et entreprit de rassembler les affaires dont Alex et elle avaient parlé : d'autres jouets, sa couverture et son pyjama - orné de dessins de Ben, là encore -, des vêtements, sa brosse à ents Buzz l'Eclair et quelques livres d'images. Une demi-heure plus tard, Tess était de nouveau assise dans la voiture de patrouille qui la ramenait à 'hôtel. 17 Il était près de trois heures de l'après-midi quand je laissai Villaverde sur le parking jouxtant son bureau dans Aero Drive, montai dans ma LaCrosse et pris la direction du centre pour affronter d'autres regards de gros urs. Villaverde avait téléphoné de la voiture sur le chemin du retour pour expliquer à l'un des inspecteurs de la riminelle de San Diego ce que nous cherchions. L'homme aurait ainsi le temps de prendre contact avec l'ATF vant mon arrivée et de préparer les fichiers que je devais consulter. Plus j'y pensais, plus cette piste semblait constituer une véritable ouverture. Ça collait : ces types n'étaient i noirs ni latinos, et si on cherche une équipe de cogneurs blancs dans le sud de la Californie, une bande de motards offre assurément un bon point de départ. Je commençais à croire en nos chances, même si le sud de la Californie grouillait de « 1 % », nom que les OMG - pour rester dans les appellations hip - se donnaient à ux-mêmes. Je veux parler des Outlaw Motorcycle Gangs, les bandes criminelles de motards, pas du empiternel OMG, généralement suivi de quatre points d'exclamation 1 ou d'une binette souriante. La plupart d'entre eux portaient même un écusson 1 % sur leurs couleurs. Le terme était censé se référer à la déclaration faite un jour par un dirigeant d'une association nationale de motards selon qui 99 % des motards étaient des citoyens respectueux des lois. Depuis, cette association avait nié qu'un de ses membres ait jamais tenu de tels propos et nous étions nombreux à penser que c'étaient les « 1 % » eux-mêmes qui avaient inventé cette histoire et s'en servaient pour faire la pub de leurs rituels et du caractère fermé de leurs bandes. Quoi qu'il en soit, étant donné la mer de photos dans laquelle j'allais devoir patauger, la formule me semblait tout à fait inexacte, du moins en ce qui concernait la Californie du Sud. L'itinéraire pour le centre était plutôt direct, à en croire les indications de Villaverde : prendre au sud par la 5 puis vers l'ouest par la 94. Je n'utilisais même pas le GPS intégré à la voiture. La circulation sur l'autoroute tait fluide, avec peu de véhicules sur les deux voies. Sauf imprévu, le trajet ne me prendrait pas plus d'une demi-heure. C'était oublier un peu vite que si l'homme propose l'imprévu dispose. Sa première manifestation prit la forme de deux silhouettes dans une berline marron qui semblait maintenir derrière moi une distance par trop constante. Je n'abuse pas habituellement de mon privilège de porteur d'insigne en fonçant comme un dingue sur les autoroutes pour aller récupérer mes vêtements à la teinturerie, mais cette fois-là j'étais pressé de me plonger de nouveau dans le trombinoscope pour voir s'il était d'humeur énéreuse. Je roulais probablement une vingtaine de kilomètres-heure au-dessus de la vitesse limite autorisée et la berline - un modèle japonais d'une dizaine d'années, peut-être une Mitsubishi, je n'aurais pas su le dire - restait derrière moi, en laissant cependant un intervalle de cinq ou six longueurs. Quand on roule aussi vite, eux qui vous collent au train ont du mal à garder un tampon de plusieurs véhicules entre eux et vous, et c'était e cas pour ces types. Il arrivait aussi que des chauffards prennent mon sillage en se disant qu'en cas de ontrôle de vitesse je serais l'agneau sacrificiel que les flics arrêteraient tandis qu'eux pourraient poursuivre ranquillement leur route, mais ça n'avait pas l'air d'être ce genre de situation. Mon radar interne se mit à biper, r lui accorder le bénéfice du doute ne m'avait pas trop mal réussi, au fil des ans. Je me glissai dans la voie de droite, levai légèrement le pied et, comme de juste, mes deux groupies arurent tout à coup moins pressés d'arriver on ne sait où et s'empressèrent de m'imiter. Là encore, il arrivait à ertains chauffeurs inoffensifs de faire de même, généralement parce qu'ils pensaient que je savais quelque hose qu'ils ignoraient et que je devais avoir une bonne raison de ralentir. Dans ce genre de cas, cependant, ils e maintenaient plus près de moi, alors que les deux types laissaient le même long intervalle entre nous. Ce 'était pas déterminant, mais ces deux bonshommes ne me plaisaient décidément pas. Je repris de la vitesse et changeai de voie ; eux aussi. Mon radar me vrillait les tympans. Je ressentis une petite poussée d'excitation. Si ces gars me suivaient, ils devaient faire partie de l'équipe riginelle, même si je ne voyais pas trop pourquoi ils me filaient. Je récapitulai rapidement ce que nous savions 'eux jusqu'ici. Ils avaient enlevé deux chercheurs. Ils s'en étaient pris à Michelle, par deux fois. Pourquoi me iler ? Michelle était morte. Je me demandai s'ils voulaient récupérer quelque chose que Michelle aurait détenu t qu'ils s'imaginaient peut-être en ce moment même être en ma possession. Ils avaient pris son ordinateur ortable mais n'avaient peut-être pas réussi à entrer le bon mot de passe. Il me vint tout à coup une explication lus plausible : ils ne savaient peut-être pas que Michelle était morte, ni même blessée. Du coup, ils ontinuaient à la chercher pour la contraindre à leur donner ce qu'ils voulaient d'elle. Si mon hypothèse était la onne, j'avais là une occasion d'en apprendre un peu plus sur leur compte. Je devais simplement veiller à ne as faire de conneries au moment de les agrafer. J'arrivais à la bretelle qui partait vers la droite pour rejoindre l'autoroute Martin Luther King Jr. Je la pris. La erline marron itou. Je restai sur la voie de droite. Vous pouvez imaginer ce que firent les deux types. Mon cerveau tournait à plein régime, passait en revue les choix possibles. J'étais presque sûr qu'ils me ilaient et je les voulais, ces types. A mort. Dans l'immédiat, je voyais deux problèmes à résoudre. D'abord, je

« n’existaient pas. Elle remit lafigurine danslesac etentreprit derassembler lesaffaires dontAlexetelle avaient parlé: d’autres jouets,sacouverture etson pyjama –orné dedessins deBen, làencore –,des vêtements, sabrosse à dents Buzzl’Eclair etquelques livresd’images. Une demi-heure plustard, Tess étaitdenouveau assisedanslavoiture depatrouille quilaramenait à l’hôtel.. »

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