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Achmed Sukarno (Histoire)

Publié le 22/02/2012

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"Il aime son pays, il aime son peuple, il aime les femmes, il aime l'art et mieux que tout, il s'aime lui-même." Ainsi Sukarno se présentait-il lui-même. Sa vie est indissociable de l'histoire de son pays, l'Indonésie. Nationaliste ardent, "romantique de la Révolution" mais aussi homme d'État, Sukarno ne saurait en effet être réduit au play-boy ou au mégalomane qu'une certaine presse occidentale s'est plu à voir en lui. Il est né le 6 juin 1901 à Surabaya, dans l'île de Java, fleuron de ce qui était alors les Indes néerlandaises. Son père, modeste instituteur, était de petite noblesse javanaise, sa mère était balinaise. Après une enfance baignée de culture traditionnelle, de spectacles d'ombres du wayang, où il puisera une partie de son inspiration, il fréquente une école primaire hollandaise, privilège certes, mais aussi source d'humiliations. A quinze ans, il part pour Surabaya. Il va y suivre les cours du lycée. Chez le président du parti musulman Sarekat Islam, Tjokroaminoto, dont il est le pensionnaire, il rencontre les grandes figures du mouvement nationaliste naissant. Il lit beaucoup (des biographies, Rousseau, Hegel, des auteurs marxistes) et manifeste déjà ses dons d'orateur. A vingt ans, Sukarno s'inscrit au collège technique de Bandoeng, dont il sortira avec le titre d'ingénieur. A la différence de bien des membres de la future classe politique du pays, qui s'en vont aux Pays-Bas, il n'aura pas d'expérience européenne.
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« remplacer la démocratie "à l'occidentale" par une "démocratie dirigée", fondée sur le gotong rojong et mieuxadaptée, juge-t-il, à l'identité indonésienne.

Depuis longtemps, il soutient que la démocratie politique est uneduperie si elle ne s'accompagne d'une démocratie économique.

Mais sa volonté d'associer les Communistes à la vienationale lui vaut l'hostilité des Musulmans et de certains chefs militaires.

Des rébellions locales et sporadiques sedéveloppent en véritable guerre civile.

Grâce à l'état d'urgence, l'armée, demeurée fidèle, élargit ses pouvoirs,constituant bientôt un troisième pôle d'influence face à Sukarno et à la gauche.

En juillet 1959, Sukarno décrète,avec l'appui de l'armée, le retour à la constitution de 1945 de type présidentiel.

Il apparaît alors comme le pivot dela vie politique nationale, arbitrant entre l'armée (anticommuniste) et les forces de gauche. "Porte-parole du peuple" tout entier, il veut en demeurer l'inspirateur.

Il soutient que "la révolution n'est pas encorefinie", il anime, provoque, vocifère.

Il se fait surtout l'apôtre d'une alliance des forces nationalistes, religieuses etcommunistes (NASAKOM). Sur le plan international, il s'est affirmé, depuis la Conférence de Bandoeng de 1955, comme une des grandes voixdu Tiers Monde.

Avec Tito, Nasser, Nehru, il anime les conférences des pays non alignés.

Sa silhouette vareused'uniforme aux multiples décorations, son pitji (sorte de fez) noir sur la tête est bien connue sur la scène mondialeoù l'Indonésie s'est taillée une place de choix.

La rébellion militaire maîtrisée, Sukarno mène la lutte anti-impérialistesur plusieurs fronts : contre les Pays-Bas d'abord, qu'il force (grâce à l'ONU et aux États-Unis) à lui abandonnerl'Irian occidental (1962) ; contre la Malaisie ensuite, qu'il "confronte" à partir de 1963.

Il envoie "au diable" l'aideaméricaine (1964). Mais la lutte contre un adversaire extérieur ne suffit plus à assurer l'unité populaire.

D'autant que l'intendance nesuit pas.

Sukarno ne s'intéresse guère aux problèmes économiques, qu'il abandonne à ses ministres.

L'inflationgalope, le développement s'enlise et en 1964, le problème de la terre suscite des troubles sociaux dans lescampagnes surpeuplées de Java.

L'idéal populiste du NASAKOM n'a pu se traduire dans les faits.

La "confrontation"avec la Malaisie, soutenue par Londres et Washington, isole l'Indonésie et Sukarno.

Son rapprochement croissantavec la Chine de Mao, sa décision de quitter l'ONU (janvier 1965) aggravent la tension. C'est dans cette atmosphère lourde qu'éclate "l'affaire du 30 septembre" 1965.

Ce putsch manqué d'un grouped'officiers "progressistes" est l'occasion pour l'armée, depuis longtemps inquiète de l'orientation imprimée à larévolution, de s'emparer du pouvoir et d'éliminer les communistes de la scène politique par une vague de massacresqui feront près d'un million de morts.

Sukarno s'efforce en vain de maintenir la barre à gauche : c'est un nouvelhomme fort, le général Suharto, qui a désormais l'initiative.

Sukarno est méthodiquement discrédité par les scandalesque révèlent les procès intentés à ses anciens ministres.

On en vient à lui demander des comptes sur sa gestionpassée du pays.

Lui qui avait été nommé président à vie en 1963 se voit obligé de céder ses pouvoirs à Suharto(1966).

Isolé et gardé à vue pendant quatre ans dans sa maison de Bogor, malade, il meurt le 21 juin 1970, augrand soulagement de ceux qui continuaient de redouter son influence charismatique.

Avec lui a disparu une grandefigure du nationalisme asiatique, l'homme qui a littéralement créé l'Indonésie indépendante.. »

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