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L'acte et la puissance

Publié le 10/06/2012

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Les Éléates et spécialement PARMÉNIDE D'ÉLÉE et XÉNOPHANE, réfléchissant sur les spéculations des premiers physiologues, virent parfaitement qu'aucun principe premier ne peut se diviser par lui-même et par conséquent ne peut être à lui seul une explication du divers et du multiple. En effet, un élément simple, tel que le supposaient les physiologues, ne peut être limité et divisé que par un autre élément: si l'on admet avec THALÈS que l'élément primordial, unique et simple, est l'eau, il faut en conclure que l'univers est une immensité liquide (c'était là d'ailleurs ce qu'ANAXIMANDRE objectait à la théorie de THALÈS)...

« giques), imaginent que les divers corp::; sont faits d'une sqbstance unique qui demeure identiquement la même sous les changements qui affectent les choses corporelles.

Pour THALÈs DE MILET, cette substance unique, c'est l'eau ; pour ANAXIMÈNE, c'est l'air ; pour HÉRACLITE, le feu ; pour ANAXIMANDRE, l'indéterminé ou i7.1tetpov, en lequel se réunissent tous les contraires 1 .

Ces différentes doctrines pourraient se définir comme un monisme matérialiste 2 • 189 2.

Héraclite.

- HÉRACLITE; qui dépend des Ioniens, est telle­ ment frappé par le changement universel qu'il fait du devénir l'es­ sence ~me des choses.

(Cf.

BuRNETT, L'Aurore de la Philosophie grecque, p.

152, fragments 32, 39, 41-42, 57.) -Que le changement soit l'essence même des choses, cela implique que sous le changement il n'y a rien de permanent,·et par suite, que ce qui est, en même temps n'est pas, puisque rien n'est jamais identique à soi-même.

Il est désormais impossible de rien affirmer ni de rien nier des choses : tout est wai et tout est faux à la fois, (Cf.

ARISTOTE, Métaphys., 1010 a 13.) 3.

Démocrite.

- DÉMOCRITE essaie· de discerner dans le flux des phénomènes quelque élément fixe : cet élément ou principe de per­ manence au sein du devenir, c'est, selon DÉMOCRITE, la pure quantité géométrique, conçue comme dépourvue de toute qualité et simplement extensive.

Aussi pour lui tout s'explique par le plein (qui est l'être corporel, dit-il) et le vide (qui est un néant de corps).

Le plein est morcelé en fragments indivisibles (atomes), séparés par le vide et éternellement mobiles.

4.

Anaxagore.

- Avec Anaxagore, la solution du problème du changement fait un pas important et ARISTOTE écrit de lui qu'il parut« comme un homme à jeun au milieu d'hommes ivres».

(!4é- {1) ARISTOTE, soucieux de noter chez ses prédécesseurs tout ce qui pouvait faire pressentir Ses doctrines, remarque que la théorie d'ANAXIMANDRE sur l' &.7tetpov était une.

ébauche de sa propre théorie de la matière première.

Il semble en effet qu'ANAXIMANDRE ait fait le raisonnement suivant : si le corps primordial est un et simple, il est in fini et dès lors il est impossible de concevoir qu'il existe des éléments hétérogènes en opposition mutuelle.

L'élément primordial doit donc être quelque chose d'antérieur aux éléments en lutte dans la nature et c'est de lui que ceux-ci tirent leur origine et en lui qu'ils viennent se résoudre.

De lui-même,le pri_ncipe primordial doit donc être un indéterminé (ARISTOTE, Phys.

204 b 22).

(2) En même temps que les Ioniens, les PYTHAGORICIENS recherchent le principe des choses.

Mais au lieu de mettre au principe des choses une matière première commune sensible, ils y placent une matière non-sensible, le nombre, sous ses deux formes de pair (limité) et d'impair (illimité).

Il y a dans cette théorie, comparée à celle des Ioniens, une manière de progrès, car elle n'est plus essentiellement monistique, mais dualiste et l'on peut y découvrir un pressentiment de la théorie de la matière et de la forme, de la puissance et de l'acte, l'impair étant l'infini (ou puissance) et le pair 11' fini ou l'achevé (acte).. »

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