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Bizarre (anthologie poétique sur le thème)

Publié le 03/11/2011

Extrait du document

Le beau est toujours bizarre.

BAUDELAIRE

Etant donné un mur, que se passe-t-il derrière?

JEAN TARDIEU

Petits poèmes et travaux pratiques.

J'étals autrefois bien nerveux. Me voici sur une nouvelle vole.

Je mets une pomme sur ma table. Puis je me mets

dans cette pomme. Quelle tranquilllté !

HENRI MICHAUX

Une fourmi parlant français,

Parlant latin et javanais,

Ça n'existe pas, ça n'existe pas.

Eh ! pourquoi pas ?

ROBERT DESNOS

« cette construction penchée sur sa vieillesse et les moindres détails de son architecture intérieure.

Quelquefois, la grille d'un guichet s'élevait sur elle-même en grinçant, comme par l'impulsion ascendante d'une main qui violentait la nature du fer: un homme présentait sa tête à l'ouverture dégagée à moitié, avançait ses épaules, sur lesquelles tombait le plâtre écaillé, faisant suivre, dans cette extraction laborieuse, son corps couvert de toiles d'araignées.

Mettant ses mains, ainsi qu'une couronne, sur les immondices de toutes sortes qui pressaient le sol de leur poids, tandis qu'il avait encore la jambe engagée dans les torsions de la grille, il reprenait ainsi sa posture naturelle, allait tremper ses mains dans un baquet boiteux, dont l'eau savonneuse avait vu s'élever, tomber des générations entières, et s'éloignait ensuite, le plus vite possible, de ces ruelles faubouriennes, pour aller respirer l'air pur vers le centre de la ville.

Lorsque le client était sorti, une femme toute nue se portait au dehors, de la même manière, et se dirigeait vers le même baquet.

Alors, les coqs et les poules accouraient en foule des divers points du préau, attirés par l'odeur séminale, la renversaient par terre, malgré ses efforts vigoureux, trépignaient la surface de son corps comme un fumier, et déchiquetaient, à coup de bec, jusqu'à ce qu'il sortit du sang, les lèvres flasques de son vagin gonflé.

Les poules et les coqs, avec leur gosier rassasié, retournaient gratter l'herbe du préau ; la femme devenue propre, se relevait tremblante, couverte de blessures, comme lorsqu'on s'éveille après un cauchemar.

Elle laissait tomber le torchon qu'elle avait apporté pour essuyer ses jambes ; n'ayant plus besoin du baquet commun, elle retournait dans sa tanière, comme elle en était sortie, pour attendre une autre pratique.

A ce spectacle, moi aussi, je voulus pénétrer dans cette maison! J'allais descendre du pont, quand je vis, sur l'enta­ blement d'un pilier, cette inscription, en caractères hébreux : • Vous qui passez sur ce pont, n'y allez pas.

Le crime y séjourne avec le vice ; un jour, ses amis attendirent en vain un jeune homme qui avait franchi la porte fatale.

» La curiosité l'emporta sur la crainte ; au bout de quelques instants, j'arrivai devant un guichet, dont la grille possédait de solides barreaux, qui s'entre-croisaient étroitement.

Je voulus regarder dans l'intérieur, à travers ce tamis épais.

D'abord, je ne pus rien voir ; mais je ne tardai pas à distinguer les objets qui étaient dans la chambre obscure, grâce aux rayons du soleil qui diminuait sa lumière et afiait bientôt disparaître à l'horizon.

La première et la seule chose qui frappa ma vue fut un bâton blond, composé de cornets, s'enfonçant les uns dans les autres.

Ce bâton se mouvait! Il marchait dans la chambre! Ses·secousses étaient si fortes que le plancher chancelait;. »

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