Boileau sur l'art d'écrire - extrait de "L'art poétique"
Publié le 20/02/2011
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Boileau écrit en 1674 un manifeste de l'écriture classique où il reprend les règles essentielles déjà énoncées par les écrivains du XVIIème. Cette mise en forme de l'idéal classique se fera dans une forme pure, mesurée, didactique. Au chant I de ce code esthétique que représente son grand poème, Boileau exposent les principes majeurs d'une écriture poétique où la clarté des idées doit rimer avec la pureté de la langue et la qualité du travail stylistique.
«
s'accorde avec la rime » (v.2).« Aimez donc la raison » (v.11).
Cela nous ramène avec le précepte essentiel de l'art poétique, « Ce que l'onconçoit bien s'énonce clairement ».
(v.29)
B- Refus de la surcharge et de l'excèsLe classicisme est en réalité un art de la mesure qui manifeste le souci de la clarté et du bon sens.
L'écrivain doitrejeter l'excès, l'outrance et l'abondance.
La fougue et les excès en général sont vivement critiqués ainsi que lesuggère l'impératif, « évitons les excès » (v.17).
L'écriture poétique ne trouve sa réalisation que la voie de la raison,« la raison pour marcher n'a souvent qu'une voie » (v.22).
Le refus de la démesure, des extrêmes est au c½ur de lapensée théorique de Boileau.
La beauté réside dans la rigueur et l'équilibre.
Il s'agit pour l'écrivain d'être d'abord unbon artisan plutôt qu'un artiste passionné.
La métaphore finale du « métier » (v.48), ici le métier à tisser, insiste surl'aspect artisanal et la rigueur du travail poétique.Entre le trop et le trop peu, l'écrivain doit trouver la juste mesure et ne jamais sombrer dans l'exubéranceintellectuelle, concision, précision, bon sens.
Humilier et vertu de la lenteur sont les qualités exigées, il faut éviter laprécipitation car la rapidité dans le travail n'est pas une vertu.
La folie, la vitesse, « une folle vitesse » (v.40) sontexclus de cette pensée classique alors qu'ils seront au coeur de l'art romantique par exemple.
La raison doit toujoursdominer les passions.
C- La clarté et la rigueurLa beauté réside ensuite dans la clarté, le refus de la préciosité et du baroque que Boileau condamne nettement, «pompeux barbarisme » (v.35), « vers ampoulé » (v.36), et « torrent » (v.45).
Chez Boileau la métaphore n'est pas lefruit d'une vision mais elle est purement didactique : elle ne vise qu'à expliquer clairement une idée.La raison impose donc que l'on suive certains principes.
L'équilibre peut-être défini par son sens de l'harmonie, de lamesure et de la proportion.
Le poète doit toujours rester dans la juste mesure: clarté, précision, rigueur, sont lesmots qui marquent la nécessité pour un écrivain de toujours suivre son bon sens sans jamais sombrer dans l'excès: «Tout doit tendre au bon sens » (v.19)
Conclusion :
Ce texte a une connotation oratoire et didactique.
Il faut savoir penser avant d'écrire.
Il s'inspire d'Horace etrésume la doctrine classique.
Boileau se fait ainsi le porte-parole du mouvement qui renvoie à la fois à un idéalesthétique et à un idéal humain.
Au niveau de la forme et du fond, les aspects du classicisme dominent.
Paropposition à l'exubérance, la démesure, le chaos du baroque, le classicisme est un idéal de la juste mesure: ni trop,ni trop peu.
On peut parler d'une véritable sacralisation de la langue.
Sujet désiré en échange :
L'oeuvre scolaire de la troisième république.
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