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Les causes de l'erreur ?

Publié le 17/03/2004

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Ce n'est qu'en face du vrai qu'on prend conscience de son erreur. Mais dès que la prise de conscience est faite que le vrai n'est pas toujours ce qu'il croit, peut-il encore rester passif devant l'erreur ? S'y maintenir n'engage-t-il pas sa responsabilité ? Dans ce cas on peut dire que l'homme se trompe. Comment l'expliquer ? Analyser les mécanismes qui expliquent.On peut partir de cette phrase de Descartes qui exprime le paradoxe : "Encore que nous ne voulions jamais faillir, c'est néanmoins par notre volonté que nous faillons". L'erreur ne serait donc pas une fatalité ; comment dépend-elle de notre volonté ? L'analyse de Descartes le met en lumière. Lire : Descartes, Méditations Métaphysiques, quatrième méditation.
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« jamais faillir,...".

La volonté est orientée vers la vérité.

N'y a-t-il pas des cas où ce principe se révèle faux ? Partir d'un exemple où apparaît l'insuffisance de ce principe et l'analyser. On peut s'appuyer sur des cas de névrose analysés par Freud pour montrerque les résistances qu'oppose le patient à l'élucidation de sa propre vérité luiservent à se protéger du conflit intérieur qui l'habite. "C'est sur cette idée de résistance que j'ai fondé ma conception desprocessus psychiques dans l'hystérie.

La suppression de cette résistances'est montrée indispensable au rétablissement du malade.

D'après lemécanisme de la guérison, on peut déjà à se faire une idée très précise de lamarche de la maladie.

Les mêmes forces qui, aujourd'hui, s'opposent à laréintégration de l'oublié dans le conscient sont assurément celles qui ont, aumoment du traumatisme, provoqué cet oubli et qui ont refoulé dansl'inconscient les incidents pathogènes.

J'ai appelé refoulement ce processussupposé par moi et je l'ai considéré comme prouvé par l'existence indéniablede la résistance." FREUD Lire : Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse, deuxième leçon. On peut aussi s'arrêter sur des attitudes de mauvaise foi, analysées parSartre, pour montrer que l'homme se ment à lui-même pour échapper àl'épreuve de sa liberté. Aussi exaltante que soit notre liberté, elle sonne comme une condamnation,et produit de l'angoisse, cette angoisse que Sartre décrira dans « La Nausée ».

Ainsi nous tentons de nous défairede cette responsabilité.

C'est alors une conduite que Sartre qualifie de « mauvaise foi ».« L'Etre & le Néant » en donne un exemple cocasse.

Soit une jeune femme qui se rend à un rendez-vous galant.

Ellesait pertinemment à quoi elle s'attend, mais elle refuse de céder ou de rompre immédiatement.

Elle refuse en un sensde faire usage de sa liberté.

Par suite, dit Sartre dans une description qui est un morceau d'anthologie, elleabandonnera sa main, mais « comme si » elle ne s'en apercevait pas, ce qui est à la fois une façon d'accepterl'invitation et de la dénier : une façon de se démettre de sa capacité de choix.

Cet exemple d'ordre intime peut seredoubler de l'exemple politique de Garcin dans « Huis-clos » : celui-ci refuse de reconnaître qu'il a agi de la dernièredes façons possibles dans l'ordre politique en cédant à la lâcheté.Sartre ne nie pas le conditionnement social ou historique.

A l'inverse celui-ci forme des « situations ».

Mais s'il estdonné à tout homme d'agir en situation, dans des conditions données, sociales, historiques, familiales, celles-ci nedéfinissent en rien un déterminisme qui aliénerait notre liberté.

En déclarant « nous n'avons jamais été aussi libresque sous l'occupation allemande », Sartre n'est pas seulement provocant.

Il entend aussi signifier que la libertéd'action et de choix, aussi douloureuse et difficile soit-elle, est toujours entière.La « condamnation » à la liberté signifie que nous sommes responsables d'une conduite qui n'est guidée et justifiéepar aucune valeur préétablie, aucune norme, aucun destin.

L'homme est essentiellement un projet, il se définit parses actes, sans qu'aucune excuse ne vaille.

Nous avons à assumer l'angoisse d'une telle liberté, au lieu de sombrerdans la mauvaise foi. Lire : Sartre, L'Être et le Néant, première partie, ch.

2. Dans tous ces cas on découvre que l'intérêt peut l'emporter sur la quête de la vérité.

Reste à savoir si cet intérêtest bien compris et s'ilcorrespond à la véritable liberté. • Ce qui était en jeu: La responsabilité de l'homme dans l'erreur et le difficile usage de sa liberté.. »

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