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Compter sur autrui"et "compter avec autrui"est ce la même chose ?

Publié le 19/08/2005

Extrait du document

 »      b)    Mais je peux aussi compter sur autrui pour garantir mes libertés face à ceux, plus forts que moi, qui voudraient m'en priver.   On peut ici reprendre le texte de Spinoza cité plus haut : si les hommes s'associent, c'est parce qu'ils recherchent la sécurité. On peut lui associer le texte suivant :   Texte : Spinoza, Traité théologico-politique, chapitre 20, traduction Charles Appuhn. « Des fondements de l'État tels que nous les avons expliqués ci-dessus, il résulte avec la dernière évidence que sa fin dernière n'est pas la domination ; ce n'est pas pour tenir l'homme par la crainte et faire qu'il appartienne à un autre que l'État est institué ; au contraire, c'est pour libérer l'individu de la crainte, pour qu'il vive autant que possible en sécurité, c'est-à-dire conserve, aussi bien qu'il se pourra, sans dommage pour autrui, son droit naturel d'exister et d'agir. »     Transition : L'État civil, est-ce seulement la reconnaissance du fait que je dois compter avec autrui, accompagnée de la reconnaissance par autrui de mes droits, ou y a-t-il plus dans la vie en société ? La vie en société n'assure-t-elle que la paix et la sécurité ?      3.    Vivre en société, c'est pouvoir compter sur autrui.    a)    Nous pouvons alors mutualiser nos efforts pour nous affranchir de la nature.   Nous développons la technique et nous nous affranchissons des nécessités de la nature.

Analyse du sujet :

l        Il s'agit de comparer deux expressions en apparence très proches : « compter sur autrui « et « compter avec autrui «.

l        Le simple fait de poser la question laisse supposer que ces deux expressions n'ont pas le même sens.

l        Il s'agit donc de déterminer et comparer les sens de ces deux expressions.

l        « Compter sur autrui « est une expression positive : il s'agit de savoir qu'autrui sera là pour nous aider. « Compter avec autrui «, au contraire, est une expression négative : c'est savoir qu'autrui est là, et qu'il faudra s'accomoder de sa présence, de ses opinions, actions, décisions, etc.

l        Dire que « compter sur autrui « et « compter avec autrui « sont une seule et même chose équivaudrait à dire non seulement que « compter sur autrui «, c'est toujours aussi « compter avec autrui «, mais aussi que « compter avec autrui «, c'est toujours aussi « compter sur autrui «, ce qui est moins évident.

Problématisation :

Je ne suis, de fait, jamais seul au monde. Ne serait-ce que parce que je ne nais pas par génération spontanée, mais d'autres être humains, je suis d'emblée confronté à la présence d'autrui, et, notamment, à ses intérêts différents des miens. Il me faut donc toujours d'emblée compter avec la présence d'autrui. Mais pourrais-je survivre seul ? Devoir compter avec autrui, n'est-ce pas aussi pouvoir toujours compter sur autrui pour m'aider ?

 

« l'avons dit, à ce qui est réellement utile aux hommes.

En outre il n'est personne qui ne désire vivre à l'abride la crainte autant qu'il se peut, et cela est tout à fait impossible aussi longtemps qu'il est loisible àchacun de faire tout ce qui lui plaît, et qu'il n'est pas reconnu à la Raison plus de droits qu'à la haine et àla colère ; personne en effet ne vit sans angoisse parmi les inimitiés, les haines, la colère et les ruses, iln'est personne qui ne tâche en conséquence d'y échapper autant qu'il est en lui.

Que l'on considèreencore que, s'ils ne s'entraident pas, les hommes vivent très misérablement et que, s'ils ne cultivent pasla Raison, ils restent asservis aux nécessités de la vie (...) et l'on verra très clairement que pour vivre ensécurité et le mieux possible les hommes ont dû nécessairement aspirer à s'unir en un corps et ont faitpar là que le droit que chacun avait de Nature sur toutes choses appartînt à la collectivité et fûtdéterminé non plus par la force et l'appétit de l'individu mais par la puissance et la volonté de tousensemble.

» Transition : En quel sens la reconnaissance de la présence d'autrui, du fait que je dois compter avec lui, et que ce n'est pas la loi du plus fort qui prévaut, m'apporte-t-elle des avantages ? Pourquoi accepter le contrat ? 2.

Le passage à l'état civil marque le passage du « compter avec autrui » au « compter sur autrui » a) Dans l'état civil, je dois compter avec autrui : mes libertés ne sont garanties que dans la mesure où celles d'autrui le sont aussi. Texte : Kant, Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, proposition 5, traduction Muglioni. « Puisque ce n'est que dans la société, et précisément dans celle qui permet la plus grande liberté et parlà un antagonisme général entre ses membres, et qui pourtant détermine et protège de la manière la plusstricte les limites de cette liberté pour qu'elle puisse se maintenir avec celle des autres (...).

» Texte : Kant, Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, proposition 6, traduction Muglioni. « (...) l'homme est un animal qui, lorsqu'il vit parmi d'autre membres de son espèce, a besoin d'un maître . Car il abuse à coup sûr de sa liberté à l'égard de ses semblables (...).

» b) Mais je peux aussi compter sur autrui pour garantir mes libertés face à ceux, plus forts que moi, qui voudraient m'en priver. On peut ici reprendre le texte de Spinoza cité plus haut : si les hommes s'associent, c'est parce qu'ilsrecherchent la sécurité.

On peut lui associer le texte suivant : Texte : Spinoza, Traité théologico-politique, chapitre 20, traduction Charles Appuhn. « Des fondements de l'État tels que nous les avons expliqués ci-dessus, il résulte avec la dernièreévidence que sa fin dernière n'est pas la domination ; ce n'est pas pour tenir l'homme par la crainte etfaire qu'il appartienne à un autre que l'État est institué ; au contraire, c'est pour libérer l'individu de lacrainte, pour qu'il vive autant que possible en sécurité, c'est-à-dire conserve, aussi bien qu'il se pourra,sans dommage pour autrui, son droit naturel d'exister et d'agir.

» Transition : L'État civil, est-ce seulement la reconnaissance du fait que je dois compter avec autrui, accompagnée de la reconnaissance par autrui de mes droits, ou y a-t-il plus dans la vie en société ? La vie en société n'assure-t-elle que la paix et la sécurité ? 3.

Vivre en société, c'est pouvoir compter sur autrui. a) Nous pouvons alors mutualiser nos efforts pour nous affranchir de la nature. Nous développons la technique et nous nous affranchissons des nécessités de la nature. Texte : Spinoza, Traité théologico-politique , chapitre V, traduction Charles Appuhn. « Ce n'est pas seulement parce qu'elle protège contre les ennemis, que la Société est très utile et mêmenécessaire au plus haut point, c'est aussi parce qu'elle permet de réunir un grand nombre de commodités; car, si les hommes ne voulaient pas s'entraider, l'habileté technique et le temps leur ferait égalementdéfaut pour entretenir leur vie et la conserver autant qu'il est possible.

Nul n'aurait, dis-je, le temps ni lesforces nécessaires s'il lui fallait labourer, semer, moissonner, moudre, cuire, tisser coudre et effectuerbien d'autres travaux utiles à l'entretien de la vie ; pour ne rien dire des arts et des sciences, qui sontaussi suprêmement nécessaires à la perfection de la nature humaine et de sa béatitude.

Nous voyons eneffet ceux qui vivent en barbares, sans civilisation, mener une vie misérable et presque animale, etcependant, le peu qu'ils ont, tout misérable et grossier, ils ne se le procurent pas sans se prêtermutuellement une assistance quelle qu'elle soit.

» b) Mais nous ne sommes pas débarrassés de nos rivalités : il faut toujours compter avec les. »

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