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CORNEILLE: POLYEUCTE

Publié le 17/11/2010

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corneille

«J'ai de l'ambition, mais plus noble et plus belle :

Cette grandeur périt, j'en veux une immortelle.«

(Polyeucte, IV, 3)

à son devoir civique, même :

«Je dois ma vie au peuple, au prince à sa couronne ; Mais je la dois bien plus au Dieu qui me la donne.«

(Ibid.)

corneille

« Œdipe ( I 659). Sertorius ( I 662). Sophonisbe ( I 663). Agésilas (1666). Attila (1667). Tite et Bérénice (1670). Suréna ( I 674). 1.

DE L'AMOUR AU MARTYRE De Cinna à Polyeucte, Corneille passe de la tragédie politique à la tragédie religieuse.

Polyeucte, jeune seigneur arménien, s'est converti au christianisme et se prépare à recevoir le baptême.

Il a épousé Pauline, la fille de Félix,gouverneur romain de la province.

Celle-ci aime toujours Sévère, un chevalier romain que son père ne lui permit pasd'épouser et que tous croient mort.

Mais Sévère est vivant.

Il reparaît.

(Acte I).

Tandis que Pauline, résignée à sonmariage, convainc Sévère qu'ils ne doivent plus se revoir, Polyeucte se rend à un sacrifice païen pour y détruire lesidoles et proclamer sa foi (Acte II).

Le scandale contraint Félix à faire arrêter Polyeucte et son ami Néarque.

Il faitsupplicier celui-ci et tente de convaincre Polyeucte d'abjurer pour échapper à un châtiment certain (Acte III).Pauline à son tour tente de fléchir son époux, mais celui-ci l'appelle à se convertir avec lui.

Avant de mourir, il la confie à Sévère (Acte IV).

Pauline, qui a assisté au martyre de son époux, est à son tour touchée par la grâce et seconvertit.

Puis c'est au tour de Félix.

De son côté, Sévère fait la promesse de promouvoir un pouvoir fondé sur latolérance à l'égard de la religion nouvelle (Acte V). Pièce sur la gloire de Dieu, Polyeucte est aussi une pièce sur l'amour.

Le couple formé par Pauline et Polyeucte, au centre de la pièce, est confronté au dilemme de l'amour et du devoir.

Pour Pauline, il s'agit de surmonter le conflitintérieur provoqué par son amour pour Sévère, d'une part, et sa loyauté envers Polyeucte, son époux, d'autre part.Chez elle, le sens du devoir l'emporte d'emblée: «Une femme d'honneur peut avouer sans honte Ces surprises des sens que la raison surmonte ;Ce n'est qu'en ces assauts qu'éclate la vertu Et l'on doute d'un coeur qui n'a point combattu.» (Polyeucte, I, 3) Quand resurgit Sévère, qu'elle croyait mort, Pauline lui avoue qu'elle l'aime encore, car la puissance de la raison estsuffisamment forte chez elle pour l'empêcher de succomber : «Mais la raison n'en tue pas pour autant les sentiments Ma raison il est vrai dompte messentiments Mais quelque autorité que sur eux elle ait prise Elle n'y règne pas, elle les tyrannise Et quoique le dehors soit sans émotion, Le dedans n'est que trouble et sédition : Un je ne sais quel charme encor vers vous m'emporte.» (Ibid., II, 2) Mais ce triomphe de la raison comme contrainte n'est qu'une étape dans le cheminement de Pauline.

Pour atteindreau véritable héroïsme, il lui faut parvenir à aimer Polyeucte, faire de son devoir une chose pleinement consentie.C'est dans la révélation de la grandeur d'âme de Polyeucte que va naître cet amour.

Dans l'élévation de Polyeuctevers la grâce, dans sa résolution à marcher vers le martyre, Pauline trouve des raisons d'aimer son époux, aumoment même où il lui échappe : «Tu préfères la mort à l'amour de Pauline !» (Polyeucte, IV , 5) Enfin, dans l'apothéose du renoncement, Pauline va rejoindre son époux dans la grâce.

Son martyre l'incite à se fairechrétienne à son tour et à s'unir à lui par-delà la mort, dans une forme transcendée de leur amour : renoncement àl'amour terrestre pour l'amour de Dieu : «Mon époux en mourant m'a laissé ses lumières. »

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