Définition: COMMUNICATION.

n. f 1° Action de communiquer, d'échanger des informations. Toute communication suppose un code connu par les différents interlocuteurs. Selon les linguistes, à la suite d'un schéma établi par R. Jakobson, toute communication met en oeuvre six composantes, dont chacune correspond à une fonction dominante du langage. 1. Au destinateur, qui envoie le message, correspond la fonction expressive (centrée sur celui qui parle, écrit, émet). 2. Au destinataire, qui reçoit le message, correspond la fonction impressive (centrée sur le récepteur, pour le faire sentir/agir). 3. Au contexte, à propos duquel est établi le message, correspond la fonction référentielle (centrée sur l'objet du discours). 4. Au message, que l'émetteur tente de mettre en valeur, en en soignant la forme, correspond la fonction poétique. 5. Au code, qu'il faut respecter pour se faire comprendre et qu'il faut « décoder» pour recevoir le message, correspond la fonction métalinguistique : dès qu'on parle de la langue, on assume cette fonction. 6. Au contact, qui est le moyen physique par lequel le message passe du destinateur au destinataire (voix directe, écriture, image, radio, téléphone, télévision), correspond la fonction phatique (il faut que les interlocuteurs soient « en phase»). Chacune de ces fonctions participe nécessairement à un acte de communication. Mais les différents discours, littéraires ou non, peuvent être distingués selon les fonctions dominantes qu'ils mettent en oeuvre. La poésie verra prédominer en elle les fonctions 1 et 4 ; le discours de propagande ou de publicité la fonction 2 ; un cours de langue, les fonctions 3 et 5. 2° Le mot « communication », aujourd'hui, est souvent utilisé pour définir des actions de promotion (de produits, d'entreprises, de « politiques» gouvernementales) à sens unique. On dira à un homme politique ou à une vedette du petit écran : « Il faut améliorer votre communication ». Cet usage doit être compris, évidemment. Mais on peut estimer qu'il y a là un abus de langage. La communication véritable ne se faisant pas à sens unique, il est contestable de confondre ce mot avec ce qui n'est que propagande ou publicité.