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Dissertation

Publié le 18/04/2013

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Dissertation Sujet : Le plaisir « Celui qui pourrait tout sans être Dieu, serait une misérable créature ; il serait privé du plaisir de désirer. « Jean Jacques Rousseau, La Nouvelle Héloïse Introduction : Il est courant de lier le plaisir au désir. Ce dernier est considéré comme la quête d'un bien. Que ce bien soit sensuel ou rationnel, il semble s'identifier, dans le discours philosophique, au plaisir. C'est ainsi que Thomas d'Aquin commente, dans sa Rhétorique, une réflexion d' Aristote : « le désir, dit le philosophe, est l'appétit de ce qui plaît «. Le plaisir est au coeur du désir. C'est l'une des caractéristiques fondamentales de l'être humain, incapable de tout avoir, et de tout réaliser. Or, c'est justement cette défaillance qui est la source du plaisir ; et faute de quoi l'homme, comme le remarque brillamment Jean Jacques Rousseau, dans La Nouvelle Héloïse, ne serait pas tel : « celui qui pourrait tout, sans être Dieu, serait une misérable créature ; il serait privé du plaisir de désirer. « Mais, incapable de tout réaliser, l'homme est aussi incapable de définir cet objet du désir, qu'est le plaisir. En fait, si le plaisir est la visée d'un bien, il est clair que l'identification de ce dernier est tributaire de conceptions variables, subjectives et contradictoires. Ce que Rousseau soulève, dans ce propos, est l'aspect aporétique de la notion du plaisir. Se doter de la toute puissance, tout en demeurant être humain, rabaisse l'homme au niveau d'une « misérable créature «, privée du « plaisir de désirer «. Mais, avoir besoin, de ce même plaisir, provoque chez l'homme une tension permanente, sur fond d'angoisses et d'inquiétudes, vers un plaisir, qui peut être réel ou fictif, et dont l'accomplissement ne change rien. N'est-il pas alors légitime de considérer le plaisir comme l'objet obscur du désir, constituant de la sorte une source d'épuisement de l'homme ? L'interrogation de certains textes philosophiques et littéraires, nous permettra d'abord de discerner le caractère insaisissable du plaisir ; ce qui nous autorisera ensuite à le percevoir comme un défi permanent à l'homme ; ce qui constitue, enfin, une tragédie proprement humaine. Développement : Mû par le désir, le plaisir ne se décline pas en un bien précis et clairement identifiable, puisqu'il demeure ambigu et polymorphe. La première difficulté à laquelle l'on achoppe, lorsqu'on veut parler du plaisir est son ambigüité. C'est le constat de Freud, dans Essais de psychanalyse. Au-delà du principe de plaisir : «Nous serions très reconnaissant envers une théorie philosophique ou psychologique capable de nous dire quelle est la signification des sensations, pour nous si impératives, de plaisir ou de déplaisir. Malheureusement à ce sujet on ne nous offre rien d'utilisable.« Le plaisir est dicté par le besoin essentiellement humain d'atteindre le parachèvement, dans telle ou telle expérience. Or, ce désir de plénitude ne peut être qu'ambigu, comme le note Saint Thomas, commentant Aristote, dans Somme théologique : « le plaisir consiste dans une certaine perfection de celui qui s'en délecte : il parfait l'opération, lisons-nous dans l'Éthique. Or la perfection n'est ni passion ni altération, comme l'explique Aristote. « La perplexité est ouvertement exprimée par l'emploi du déterminant indéfini « certaine «, et la double négation qui dénie à « la perfection « d'être passion ou altération. Ce penchant au parachèvement est le résultat d'un « vain souhait de pouvoir annuler le temps qui sépare le désir et la possession de l'objet désiré...

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