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« Etre méchant, ce n'est pas seulement faire le mal, c'est aussi le vouloir. Et ce n'est pas seulement le vouloir, c'est le vouloir en toute connaissance de cause » André Comte Sponville

Publié le 27/11/2011

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Cependant Jean Giono ne semble pas du même avis, puisque le personnage de Thérèse est un être contre nature qui souhaite le mal, profondément, puisqu'elle est « heureuse comme un furet devant le clapier ; heureuse d'être un piège, d'avoir des dents capables de saigner. « Pour elle le mal est une manière de vivre, et elle le choisit, elle ne le subit pas comme une erreur.  Par ailleurs, dans Macbeth, Macbeth n'aurait pas souhaité le mal si l'on ne l'avait pas influencé. En effet, c'est suite à la prédiction des sorcières qu'il envisage de devenir Roi et de tuer ceux qui s'opposent à son ambition. Macbeth persévère dans son erreur et voit un sens littéral aux prédictions des sorcières, il est induit en erreur par la parole du destin. C'est la même question de clairvoyance que met en avant le vicaire savoyard, accusant les problèmes de lucidité qui conduisent à succomber à l'appel du mal : ...

« que par la naïveté de celui qui le désire et qui prend le mal pour un bien.

De plus, il confirme cette opinion enénonçant qu'il est impossible de concevoir que quelqu'un désire le mal tout en sachant que ce mal qu'il commettraitle rendrait malheureux et lui causerait du tort.

Platon pense alors que l'Homme est originellement bon, et que vouloirle mal serait contre nature.

Rousseau, dans Les Confessions persiste dans cette idée en mettant en avant lacandeur des enfants : « Ce sont presque toujours de bons sentiments mal dirigés qui font faire aux enfants lepremier pas vers le mal.

» L'Homme n'est qu'un grand enfant qui se trompe et dont l'intention n'est pas de causer dutort.

De même, dans La Profession de Foi du Vicaire Savoyard, le vicaire pense aussi que l'Homme ne souhaite que lebien, et qu'il fait le mal par erreur : « Mais croyez-vous qu'il y ait sur la terre entière un seul homme assez dépravépour n'avoir jamais livré son cœur à la tentation de bien faire ? Cette tentation est si naturelle et si douce, qu'il estimpossible de lui résister toujours ; et le souvenir du plaisir qu'elle a produit une fois suffit pour la rappeler sanscesse.

» (p.

91)Cependant Jean Giono ne semble pas du même avis, puisque le personnage de Thérèse est un être contre nature quisouhaite le mal, profondément, puisqu'elle est « heureuse comme un furet devant le clapier ; heureuse d'être unpiège, d'avoir des dents capables de saigner.

» Pour elle le mal est une manière de vivre, et elle le choisit, elle ne lesubit pas comme une erreur.Par ailleurs, dans Macbeth, Macbeth n'aurait pas souhaité le mal si l'on ne l'avait pas influencé.

En effet, c'est suiteà la prédiction des sorcières qu'il envisage de devenir Roi et de tuer ceux qui s'opposent à son ambition.

Macbethpersévère dans son erreur et voit un sens littéral aux prédictions des sorcières, il est induit en erreur par la paroledu destin.

C'est la même question de clairvoyance que met en avant le vicaire savoyard, accusant les problèmes delucidité qui conduisent à succomber à l'appel du mal : « C'est dans vos cœurs insatiables, rongés d'envie, d'avariceet d'ambition, qu'au sein de vos fausses prospérités les passions vengeresses punissent vos forfaits ».

Aussi, sans lamême notion de naïveté, Baudelaire dans son prologue des Fleurs du Mal, Au lecteur, développe l'idée selon laquellel'Homme est poussé à être mauvais par Satan ou par d'autres démons.

C'est l'influence de l'enfer, symbole du mal,qui conduit à la méchanceté.

Hannah Arendt soutient l'idée de « banalité du mal », et au travers du cas d'Eichmann,homme qui mit en place la « solution finale » durant la seconde guerre mondiale, montre que certains hommes fontdu mal, dans l'apogée de son horreur, sans avoir aucune conscience de ce qu'ils provoquent.

Elle évoque le manqued'imagination chez l'Homme qui l'empêche de se substituer à sa victime et donc de réaliser le mal qu'il fait.

HannahArendt soutient que : « c'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal » ; ces hommes ne sont par conséquentpas intégralement responsables du mal qu'ils commettent puisqu'ils se subordonnent à la volonté de leurs supérieurs.La volonté d'Adolf Eichmann n'est plus que celle de son Führer.

Cependant, cette notion d'absence d'imaginationsuffisante pour se substituer au mal commis s'oppose au sadisme, incarnation du fantasme du mal.

En effet, LadyMacbeth et Thérèse anticipent le mal, et se délectent par avance de leurs actes.

Sans cet assouvissementpersonnel, elles perdraient l'envie d'être mauvaises.

Enfin, le vicaire savoyard l'affirme : « Les coupables qui sedisent forcés au crime sont aussi menteurs que méchants : comment ne voient-ils point que la faiblesse dont ils seplaignent est leur propre ouvrage ; que leur première dépravation vient de leur volonté ; qu'à force de vouloir céderà leurs tentations, ils leur cèdent enfin malgré eux et les rendent irrésistibles ? Sans doute il ne dépend plus d'euxde n'être pas méchants et faibles, mais il dépendit d'eux de ne le pas devenir » (p.

94) Il voit le mal comme unefaiblesse, une caractéristique que l'on subit une fois qu'on a été méchant.

C'est-à-dire que si on a décidé une foisde faire le mal, on le subit ensuite.La source du mal est donc controversée, l'Homme ne parait pas intégralement mauvais, sa méchanceté est nuancéepar des influences extérieures.

Vraisemblablement, la naïveté de l'Homme peut le pousser à se tromper et à faire lemal alors qu'il ne souhaite que le bien : il ne fait pas le mal intentionnellement.

Par ailleurs, certaines incarnations dumal, ou des situations peuvent pousser l'Homme à être mauvais contre sa nature.

Enfin, le « vide de la pensée »semble justifier certains comportements mauvais, puisque sans aucune idée du mal qu'il commet l'Homme peut sesubordonner à la volonté d'un autre et être comme manipulé.En réalité, on peut considérer que l'Homme choisit entre le bien et le mal, qu'il est perpétuellement tiraillé entre cesdeux alternatives, et que plusieurs facteurs influencent sa décision. Chaque personne est capable de choisir entre le bien et le mal, et c'est à elle de faire la part des choses, de savoirsi elle veut être mauvaise ou non.

Les mœurs et les habitudes peuvent orienter ce choix, mais l'alternative au bienest souvent dictée par des sentiments plus forts.

En effet, tant la conscience ou la religion peuvent influencer lesactes de chacun, tout comme son histoire.

Le choix du mal peut paraître quelques fois plus aisé, et on peutcomprendre que l'Homme soit tiraillé entre le bien et le mal.Dans la Profession de Foi du Vicaire Savoyard, Rousseau envisage le mal comme un lien entre sensibilité etintelligence puisque Dieu a donné à l'Homme « la conscience pour aimer le bien, la raison pour le connaitre, la libertépour le choisir […] Si je fais le mal, je n'ai point d'excuse ; je le fait parce que je le veux ».

L'Homme choisi le mal enconnaissance de cause, puisque Dieu l'a doté de la liberté d'action, et alors la religion lui permet d'être libre.

Parailleurs, la Bible peut aider la prédilection au bien : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » est une maximeuniverselle qui appelle au bien.

Ainsi, la religion nous fait tendre vers le bien alors que Dieu nous a créé libres,capables de choisir le mal.

Dans les Ames Fortes de Jean Giono, Madame Numance accompagne Thérèse à l'Eglise :peut être a-t-elle deviné sa propension au mal et cherche à la ramener sur le chemin du bien.

Par conséquent, onpeut affirmer que la religion est une ligne de conduite vers le bien.

Cependant, il ne faut pas oublier qu'au nom de lareligion des atrocités ont été commises.

Par exemple, les Croisades, menées au nom de Dieu et demandées par lePape, étaient des guerres contre les infidèles et les hérétiques.

Par ailleurs des fanatiques ont commis denombreuses monstruosités justifiées par la religion, et on peut notamment citer les attaques du onze septembre2001.

La religion est donc une institution pour le bien, seulement elle peut aussi servir de prétexte au mal danscertains mauvais usages que l'on en fait.Mais d'après Rousseau, l'Homme est bon dans sa nature : « l'amour du bon et la haine du mauvais nous sont aussinaturels que l'amour de nous-mêmes » (p.

89) et alors on peut se questionner quant à ce qui le pousse à faire le. »

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