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De Gaulle et les autres nations

Publié le 12/07/2011

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Le nationaliste de Gaulle est de taille à savoir transférer sur d'autres son attachement au principe national, ce qui demande parfois quelque ouverture de cœur, et de la finesse dans l'esprit. Dans le discours gaullien, le mot de « nation «, dût-il s'appliquer à un pays étranger, rend le son d'un hommage, ou d'un certificat. Il est rare qu'il ne s'accompagne de « grand « ou de « noble «. Mais n'importe quel groupe n'est pas accompli en nation. Tant qu'il ne qualifie pas ainsi l'Algérie, il poursuit le combat. Dès que le mot franchit ses lèvres, Évian est là, l'amitié est proche, la coopération est faite.

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« face à l'envahissement des États-Unis...

»Conférence de presse, 27 novembre 1967. « Quand la France réussit, tous ses enfants voient grandir leurs chances.

Oui, tous! c'est-à-dire, ceux de notre métropole, ceux de nos départements et territoires d'outre-mer, ceux qui vivent à l'étranger, enfin, cas trèsémouvant et qui nous est d'autant plus cher, ceux de la nation française au Canada.

»Allocution radiotélévisée 31, décembre 1967. « Eh bien voilà.

Après plus de deux siècles et demi où nous fûmes séparés, voici que nous nous retrouvons entre Acadiens et Français de France.Ah! messieurs, ah, mes amis, quelles épreuves nous avons, les uns et les autres, subies pendant tout ce temps-là.

Les Acadiens, longuement persécutés dans cette terre de la Nouvelle-France où Champlain avait fondé àPort-Royal le premier établissement français du Canada, les Acadiens qui, ensuite, en avaient été chassés, mais qui y étaient revenus à force de courage et de téna- cité, les Acadiens qui, grâce à la fécondité miraculeuseet aux sacrifices admirables de leurs mamans françaises sont aujourd'hui 350 000 quand ils étaient 2 000 à l'origine, tandis que l'incroyable fidélité de leurs pères a fait en sorte que, par la langue, l'esprit, la religion, lecaractère, ils sont restés aussi Français que jamais.Quant à nous, de France, en 255 ans, que de guerres, d'invasions, de révolutions il nous a fallu traverser, le tout marqué par des gloires éclatantes et par d'immenses malheurs.

De là, c'est vrai, beaucoup d'oublis et denégligences à l'égard des Français- Canadiens, notamment des Acadiens.

»Allocution à une délégation d'Acadiens à l'Élysée, 20 janvier 1968. LA CHINE « La Chine, un grand peuple, le plus nombreux de la terre; une race, où la capacité patiente, laborieuse, industrieuse des individus a, depuis des millénaires, péniblement compensé son défaut collectif de méthode et decohésion et construit une très particulière et très profonde civilisation; un très vaste pays, géographiquement compact quoique sans unité, étendu depuis l'Asie Mineure et les marches de l'Europe jusqu'à la rive immensedu Pacifique et depuis les glaces sibériennes jusqu'aux régions tropicales des Indes et du Tonkin; un État plus ancien que l'Histoire, constamment résolu à l'indépendance, s'efforçant sans relâche à la centralisation, repliéd'instinct sur lui-même et dédaigneux des étrangers, mais conscient et orgueilleux d'une immuable pérennité, telle est la Chine de toujours.Son entrée en contact avec les Nations modernes lui fut très rude et très coûteuse.

En un siècle, de multiples interventions, sommations, expéditions, invasions, européennes, américaines, japonaises, lui valurent autantd'humiliations et de démembrements.

Ces terribles secousses nationales, ainsi que la volonté des élites de transformer coûte que coûte leur pays pour qu'il par- vienne à la même puissance et à la même condition que lespeuples qui l'avaient opprimé, ont mené la Chine à la révolution...Depuis lors, l'énorme effort, qui, de toute façon, s'imposait, quant à la mise en valeur des ressources naturelles, au développement industriel, à la production agricole, à l'instruction de la Nation, à la lutte contre les fléauxinhérents à ce pays : la faim, les épidémies, l'érosion des sols, le débordement des fleuves, etc., a été déployé sur l'ensemble du territoire.

Comme c'est toujours le cas en système communiste, ce qui put être réalisécomporta de terribles souffrances populaires, une implacable contrainte des masses, d'immenses pertes et gaspillages de biens, l'écrasement et la décimation d'innombrables valeurs humaines.

Il apparaît, cependant,qu'au prix de tant de sacrifices, des résultats ont été atteints, dus, en partie, à l'action de l'appareil totalitaire et aussi, pour beaucoup, à l'ardeur d'un peuple fier, résolu dans ses profondeurs à s'élever en tous les cas,ainsi qu'aux trésors de courage et d'ingéniosité qu'il est capable de prodiguer, quelles que soient les circonstances...

»Conférence de presse, 31 janvier 1964. LES ÉTATS-UNIS « La pratique que je peux avoir personnellement depuis tantôt vingt-cinq années des réactions publiques aux États-Unis fait que je m'étonne assez peu des saccades de ce qu'on est convenu d'y appeler l'opinion.Cependant j'avoue que voici quelque temps, le ton et la chanson en ce qui concerne la France m'ont paru assez excessifs.

[...]...

Ces agitations ne sauraient altérer en France ce qui est fondamental à l'égard de l'Amérique.

Pour nous les données fondamentales des relations franco-américaines, ce sont l'amitié et l'alliance.L'amitié! Voilà tantôt deux cents ans qu'elle existe comme une éminente réalité psychologique répondant à la nature des deux pays, développée par toutes sortes de penchants, d'influences, de rapports, de liensparticuliers et réciproques maintenue par le fait que, de toutes les puissances du monde, la France est la seule — en dehors je dois le dire de la Russie — avec laquelle jamais les États-Unis n'ont échangé un coup decanon, tandis qu'elle est entre toutes sans exception la seule qui ait combattu à leurs côtés pendant trois guerres : la guerre de l'Indépendance, la première et la deuxième guerre mondiale dans des conditions à jamaisinoubliables.Pour qu'un pareil capital moral puisse être entamé, il faudrait des dissensions infiniment graves et infiniment longues.

Il peut y avoir, il y a des divergences politiques entre Paris et Washington, il y a des malveillancesjournalistiques, mais ce ne sont pas ces divergences et ce ne sont pas ces malveillances journalistiques du moment qui peuvent donner à croire à la France que l'Amérique cherche à lui faire du tort.

Inversement, pour lesÉtats-Unis s'imaginer que la France cherche à lui nuire, ce serait d'une dérisoire absurdité....

Je ne dis pas que les Américains soient anti-français et pourtant alors, si c'est parce qu'ils ne nous ont pas toujours accompagnés qu'ils seraient anti-français, eh bien! ils ne nous ont pas toujours accompagnés.

En1914, que voulez-vous, nous étions en guerre contre Guillaume II, les Américains n'étaient pas là, ils sont arrivés en 1917 et ils ont fort bien fait, pour eux et pour tout le monde.

En 1940, ils n'étaient pas là et nous avonsété submergés par Hitler, et c'est en 1941 parce que les Japonais ont coulé une partie de la flotte américaine à Pearl-Harbor, que les États- Unis sont entrés en guerre.

Loin de moi l'idée de méconnaître l'immense servicequ'ils ont rendu, à eux, au monde et à nous- mêmes, en entrant dans la guerre en 1917 et en entrant dans la guerre en 1941.

Je le sais bien, mais enfin, je ne dis pas qu'ils sont anti-français parce qu'ils ne nous ont pasaccompagnés toujours.

Eh bien! je ne suis pas anti-américain parce qu'actuellement je n'accompagne pas toujours les Américains...

»Interview radiotélévisée, 14 janvier 1965. «...

L'Amérique était un terrain vierge où les pionniers n'ont trouvé que les ossements des quelques Peaux-Rouges qu'ils avaient « zigouillés ».

Et d'ailleurs peu de temps après, il leur a fallu une guerre civile, et ellecontinue.

»Adresse à des députés, 9 juin 1965.

(D'après André Passeron, de Gaulle parle, Fayard, éditeur.) LA GRANDE-BRETAGNE « Ma présence parmi vous atteste aux peuples de Grande- Bretagne que le peuple de France leur a voué, pour toujours, son amitié et son admiration.. »

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