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Qu'est-ce que gouverner?

Publié le 17/01/2005

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Ce genre de sujet appelle une définition. Partez de la définition du sens commun et approfondissez-la. Faites des comparaisons, des distinctions. Examinez les enjeux.

« rationalité conquérante (dans l'histoire) viennent définir une nature proprement politique chez l'homme.

Cependant,si gouverner est un art idéalement et rationnellement conçu, reconnaissons la distance qui peut séparer, dans notreactualité, la théorie politique de sa pratique. II.

Un art contradictoire Au regard des différences (formelles et fondamentales) entre les régimes gouvernementaux du monde, il sembleimprobable d'envisager une réponse univoque à la question : qu'est-ce que gouverner ? Des manifestations diversesde la démocratie coexistent, certes.

Mais les orientations culturelles et idéologiques spécifiques, les révolutions etsoulèvements populaires ainsi que les critiques philosophiques en viennent à bouleverser les notions même dedémocratie, de république, voire d'Etat, dans le temps. Si l'art de gouverner un peuple ne semble pas recouvrir une méthode unique et sûre, c'est qu'il est, par nature,difficile et fragile.

Machiavel l'avait bien compris.

Son œuvre, Le Prince , fut écrite (début du XVIe siècle) avant tout dans le souci d'aider son gouvernement de l'époque, en la figure du Prince, dans la sauvegarde même de l'Etat italienen guerre (interne et externe).

La pensée de Machiavel fit scandale puisque prônant un réalisme et un cynismepolitique, elle récusait toute appartenance de la politique à quelque fondement moral ou religieux.

À partir deMachiavel, la politique acquiert son autonomie.

Dans son œuvre précédemment nommée, Machiavel introduit l'idéeque l'art de gouverner est un art subtil et difficile en ce qu'il est l'art d'accompagner en maîtrisant la « Fortune » (lehasard, qu'il soit bénéfique ou néfaste).

En ce sens, gouverner réclame des qualités qui ne sont pas à la portée detous : ruse et force.

La ruse du renard sera l'élément primordial et récurent de l'activité du gouvernant, mêlant avechabileté vérité, diplomatie et mensonge dans ses rapports aux autres.

La force du lion sera nécessaire dans le casou une résistance (interne ou externe) quelconque viendrait perturber la stabilité du pouvoir ou de la nation elle-même.

C'est donc une rationalité froide, amorale mais lucide et pragmatique que nous propose Machiavel commeméthode, moteur de tout gouvernement. Mais plus qu'une critique de tout idéalisme en politique, ce sont les racinesmême de la morale, et donc de la politique, que vise Nietzsche dans saGénéalogie de la morale .

Il nous propose de considérer les vérités que cachent les pouvoirs en place.

Les valeurs défendues par les tenants dupouvoir actuel (politique, religieux, moral) ne sont pas des valeursd'affirmation de la vie.

Bien au contraire, ce sont les valeurs des « faibles »,c'est-à-dire de ceux qui sont emprunts de ressentiment moral et de haine àl'égard des « forts » (les bien-nés, nobles de cœur et d'esprit), à l'égard de lavie telle qu'elle est : surabondante, propice à l'excès, au génie et à l'ivresse.Aux valeurs apolliniennes, réactives, refusant la vie, Nietzsche proclame cesvaleurs dionysiaques, un élan vital.

Mais Nietzsche constate avec amertumeque la politique des faibles tend inéluctablement à s'imposer contre les forts. Une autre critique de cet art en pratique nous provient de Foucault quis'interrogera sur l'émergence des pratiques nouvelles et des « relations depouvoir » qui les accompagnent.

Ce pouvoir qui intéresse Foucault est del'ordre de « la société de surveillance », selon lui.

Celle-ci aurait pour but dedresser les individus pour les rendre productifs, utiles.

Pour ce faire elle auraitinstitué les prisons (Cf.

Surveiller et punir pour la question du pouvoir pénal et du monde carcéral), les écoles, le service militaire...

Ce faisant elle enserreles individus dans un réseau de règles minutieuses et de méthodes strictes.C'est de cette manière qu'elle parvient à gouverner l'homme, selon Foucault. Arendt, également, adressera une critique violente aux dérives totalitaires de certains États (Cf.

Les Origines du totalitarisme et Le système totalitaire ) qui conduisent à la destruction même de l'individu et de la civilisation. Conclusion La philosophie donne, dans l'histoire, les principes de l'art de gouverner.

Mais ceux-ci semblent trophétérogènes (morale, métaphysique, rationalisme) pour proposer une réponse unifiée à la question posée.

C'esten outre avec Machiavel que la politique devient indépendante de ces principes pour trouver une autonomieactuelle. Les théories politiques et les critiques des pouvoirs politiques effectifs (iniques ou néfastes) restent cependanttoutes attachées à une vision philosophique de l'art de gouverner en son sens premier : se gouverner soi-même, utiliser sa raison.. »

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