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Heidegger: oui et non à la technique

Publié le 27/02/2008

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heidegger
Heidegger: "Il serait insensé de donner l'assaut, tête baissée, au monde technique et ce serait faire preuve de vue courte que de vouloir condamner ce monde comme étant l'oeuvre du diable. Nous dépendons des objets que la technique nous fournit et qui, pour ainsi dire, nous mettent en demeure de les perfectionner sans cesse. Toutefois, notre attachement aux choses techniques est maintenant si fort que nous sommes à notre insu devenus leurs esclaves. Mais nous pouvons nous y prendre autrement. Nous pouvons utiliser les choses techniques, nous en servir normalement mais en même temps nous en libérer de sorte qu'a tout moment nous conservions nos distances à leur égard. Nous pouvons faire usage des objets techniques comme il faut qu'on en use. Mais nous pouvons en même temps laisser à eux mêmes comme ne nous atteignant pas dans ce que nous voulons de plus intime et de plus propre. Nous pouvons dire "oui" à l'emploi inévitable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire "non" en ce sens que nous les empêchions de nous accaparer et ainsi fausser, brouiller et finalement vider notre être. Mais si nous disons ainsi à la fois "oui" et "non" aux objets techniques notre rapport au monde technique ne devient-il pas ambigu et incertain? Tout au contraire : notre rapport au monde technique devient merveilleusement simple et paisible. Nous admettons les objets techniques dans notre monde quotidien et en même temps nous les laissons dehors, c'est-a-dire que nous les laissons reposer sur eux-mêmes comme des choses qui n'ont rien d'absolu, mais qui dépendent de plus haut qu'elles."
On doit à Marcel Mauss une définition précise de la technique: « On appelle technique un groupe de mouvement, d'actes généralement et en majorité manuels, organisés et traditionnels, concourant à produire un but connu comme physique, chimique ou organique; «, Journal de psychologie.
La technique est donc ce qui nous permet de transformer le monde de nous en rendre comme maîtres et possesseurs pour paraphraser Descartes. La technique entendue comme savoir faire productif exploite la connaissance scientifique du monde pour réaliser des objectifs de l’espèce humaine. Elle a procuré aux sociétés contemporaines de nouvelles modalités de mise à disposition et de nouvelles manières de travailler. En ce sens il est difficile d’envisager aujourd’hui la réalité et le devenir du monde sans considérer en même temps un autre élément le savoir faire en renouvellement constant auquel donne lieu l’application technique du savoir. Mais la technique a ce trait propre d’évoluer de façon indéterminée si bien d’ailleurs que l’homme ne semble avoir de prise sur elle.
En effet si la technique elle a permis d'améliorer notre condition de vie elle est également porteuse par-même d'effets néfastes. On déplore souvent les débordements de la technique, l'idée même que elle puisse un jour nous asservir est souvent suggéré. Autant dire que la technique suscite autant l'espoir que la crainte, la confiance que la méfiance. Elle est autant un instrument de libération, qu'un instrument potentiel d'asservissement. C'est cette ambiguïté que Heidegger décèle dans la technique et qu'il souligne précisément dans ce texte, où le tout est de comprendre comment vivre dans un monde habité par la technique sans tomber dans l'asservissement.
Nous verrons en premier lieu qu'il est impossible de nous passer de la technique de « Il serait insensé.. « à « il faut qu'on en use. «
Et ensuite que dans cette mesure ce qui doit être envisagé c'est un bon usage de la technique par lequel nous restons maîtres de celle-ci. (De « Mais nous pouvons en même temps.... « à « qui dépendent de plus haut qu'elles «. 
 



heidegger

« comment accepter la technique et se refuser à elle? C'est cette aporie que Heidegger souligne également quand ilécrit: « Mais si nous disons ainsi à la fois "oui" et "non" aux objets techniques notre rapport au monde techniquene devient-il pas ambigu et incertain? ».

Comment ne pas tomber dans un rapport contradictoire? Et pourtant c'estbien là que se situe selon l'auteur le lieu de notre libération.

Il précise: « Tout au contraire : notre rapport aumonde technique devient merveilleusement simple et paisible.

».

Il faut pour aboutir à ce rapport apaisé à latechnique, assurer son rôle de maître.

Ne pas tout attendre d'elle, mais se poser au dessus d'elle.

Il écrit dans cetteoptique: « Nous admettons les objets techniques dans notre monde quotidien et en même temps nous les laissonsdehors, c'est-a-dire que nous les laissons reposer sur eux-mêmes comme des choses qui n'ont rien d'absolu, maisqui dépendent de plus haut qu'elles.

» Les objets font partie de notre existence mais non de l'intérieur mais dudehors.

Les objets techniques ne doivent pas être substancialisés comme des entités magiques, ou vivantes.

Nousdevons toujours garder l'ascendant sur eux, car se sont les choses techniques qui dépendent de nous et nonl'inverse. Conclusion -Si nous déplorons souvent l'omniprésence de la technique et l'idée qu'elle puisse s'insérer dans chaque parcelle denotre existence, ce qui est à regretter ce n'est pas tant l'existence de la technique que l'usage que nous enfaisons. -Il faut donc savoir user de la technique sans que celle-ci se substitue à notre être le plus intime et le plus propre.Être toujours conscients que nous sommes les maître des objets que nous utilisons et que en lui-même un objettechnique n'est rien.

Nous devons continuellement nous placer dans une position ascendante vis à vis des objetstechniques. HEIDEGGER (Martin). Né à Messkirch (duché de Bade) en 1889.

Il fit ses études à Fribonrg-en-Brisgau, et fut le disciple de Husserl.

Professeur de philosophie à l'Université de Marbourg en 1923, il fut nommé recteur de l'Universitéde Fribourg en 1933, adhéra au parti national-socialiste, démissionna de ses fonctions universitaires en 1934, etdevint « professeur émérite » en 1952.

Il est le plus important philosophe allemand d'aujourd'hui.

La philosophie deHeidegger est une réflexion sur le problème de l'être, celui de la relation de l'homme à l'être et de l'être à l'homme.

«Je dois redire que mes tendances philosophiques ne peuvent pas être classées comme Existenz philosophie.

Laquestion qui me préoccupe n'est pas celle de l'existence de l'homme, c'est celle de l'être dans son ensemble en tantque tel.

» L'homme est le seul étant qui soit capable d'interrogation et qui ait une relation à l'être.

C'est la saisie del'étant comme étant qui est la saisie même de l'être.

Seul, l'étant qui est mise en question de 6on être, existe.«L'homme est un étant de déchirement.» Du fait qu'il est hé au monde, l'étant humain est souci.

Le souci a troisdimensions : la déréliction ou facticité, l'existence (à laquelle se rattachent l'interprétation et le projet), et l'être-auprès-de, à quoi se rattache la discursivité.

La déréliction est l'état de solitude et d'abandon de l'être humain jetédans le monde ; elle est« notre première et originelle situation dans l'étant en totalité.

» Par le souci, lacompréhension de l'être se forme dans le Dasein, c'est-à-dire dans « l'être de l'existant humain en tant qu'existencesingulière et concrète.

» Le Dasein est saisie de son propre être ; c'est un être-dans-le-monde, une existence qui,en tant que telle, comprend l'être.

Nous sommes déjà-là.

Un homme ne peut assister à sa propre naissance.

L'êtrede l'étant humain, c'est de s'extérioriser pour devenir soi-même, de s'ouvrir à l'autre.

« Exister, c'est être réel en seprojetant hors de soi-même et au-devant de soi-même.

» Les trois existentiaux, c'est-à-dire « les catégoriesrelatives à l'être de l'homme », sont : la rétrospection vers la situation originelle, le projet de soi dans l'ek-sistenceet la présence à l'autre.

Ce n'est que dans l'angoisse que nous avons une révélation pure de la situation originelle.L'angoisse, c'est l'état d'inquiétude qui résulte de « l'insécurité de l'existant humain sous la menace du Néant.

» Soitdéréliction, ek-sistenee et apérité ; le Dasein est virtuellement ouvert à tout étant.

Ainsi, en se rendant présent auxchoses, l'homme détermine la raison et le langage.

Pour Heidegger, les mots contiennent une vérité cachée.L'homme est l'étant qui a toujours son être pour enjeu, et son unité est dans une extériorisation ce soi sans cessereprise et dominée.

L'étant humain est ek-statique.

L'ek-stase est la situation de l'étant placé « en dehors » de lui-même.

Les trois ek-stases de la temporalité sont le passé, le futur et le présent.

Il est aussi temporalisation.

Latemporalité, c'est la solidarité du Dasein avec son passé et son pro-jet vers l'avenir par la préoccupation.

L'être secomprend par le temps et le temps par l'être.

L'authenticité, c'est l'assumation de la situation d'être-pour-la-mort.Le On est inauthentique.

« Le Soi de la banalité quotidienne, c'est le On se constituant dans et par lesinterprétations qui ont cours publiquement.

» L'homme pro-jette l'être des choses ; le dévoilement de l'étant (c'est-à-dire « la manifestation de l'étant qui cesse d'être caché par les préoccupations de l'existence quotidienne») est liéà une mise en perspective.

La science est une perspective de compréhension « où le sujet se choisit lui-mêmecomme inexistence et pur regard lancé sur les choses », où il ne pèse plus sur elles.

Heidegger distingue le tempshistorique et le temps historial.

La philosophie de Heidegger se prétend existentiale, et non existentielle.

Estexistential ce qui concerne « l'être dans son ensemble en tant que tel » : « La problématique existentiale tend à. »

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