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L'Idiot de Dostoïevski

Publié le 05/04/2013

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Dostoïevski a pratiqué la plupart des genres littéraires : journal, feuilleton, articles, récits, nouvelles et romans. Certains le qualifient de romancier philosophe. Il s'interroge sur les grandes questions qui tourmentent les hommes : le destin du monde, la mort, l'amour, la haine, l'existence de Dieu, la psychologie humaine. L'idiot a été publié en 1868-1869.

« « ••• il s'arrêta et demeura ainsi, sans dire un mot et les bras ballants, comme dans l'attente d'un verdict.

» ~ ----- --- EXTRAITS Durant quelques instants, ils restèrent ainsi l'un en face de l'autre ,face contre face.

Gania continuait à tenir le bras.

Varia cher­ cha à s'arracher une fois, deux fois, de toute sa force, mais n'y tint plus et soudain, hors d'elle, cracha au visage de son frère.

- Eh, voilà une fille ! cria Nastasia Filipovna.

Bravo, Ptitsyne,je vous félicite! Gania vit trouble.

Perdant tout contrôle de ses actes, il leva le bras, de toute sa force, contre sa sœur.

Le coup l'aurait frappée sû­ rement au visage.

Mais soudain un autre bras arrêta au vol le bras de Gania.

Entre lui et sa sœur était le prince.

- Suffit en voilà assez ! prononça-t-il avec autorité, mais tout tremblant aussi, comme après une secousse trop forte.

- Il faudra donc perpétuellement que tu me barres la route ! hurla Gania, abandonnant le bras de Varia, et de son bras libéré, au dernier degré de la rage, de tout son élan, il donna au prince un souffiet.

Ce tableau représentait le Christ à peine descendu de la croix.

Les peintres, il me semble, ont coutume généra­ lement de représenter le Christ, sur la croix ou des­ cendu de la croix, toujours avec une nuance de beauté extraordinaire sur le visage.

( ...

)Au contraire, dans le ta­ bleau de Rogojine, il n'est pas question de beauté ; c'est au plein sens du mot le cadavre d'un homme qui a subi des souffrances infinies déjà avant la croix, plaies, tortures, coups de la part des soldats, coups de la part du peuple, alors qu'il por­ tait sa croix sur ses épaules et quand il était tombé sous son poids, et finalement le sup­ plice de la croix durant six heures (du moins selon mon calcul).

Vraiment, c'est le visage d'un homme tout juste descendu de la croix, c'est-à-dire gardant en soi beaucoup de vie, de chaleur; rien n'est encore raidi, de sorte qu'à travers la face de la mort transparaît même la souffrance, comme s'il l' éprou­ vait encore main­ tenant.

Elle tomba sans connaissance dans ses bras.

Il la releva, la porta dans la chambre, la déposa dans un fauteuil et resta debout devant elle dans une attente hébétée.

Il y avait sur le guéridon · un verre d'eau ; Rogojine (.

..

) as­ pergea d'eau son visage;( ...

) tout à coup elle regarda autour d'elle, tres­ saillit, poussa un cri et s'élança vers le prince.

- Il est à moi, à moi ! s' écria-t­ elle.

Elle est partie, la fière demoiselle, ha- k.

ha-ha (Elle riait d'un rire hystérique.) Ha-ha-ha! Et moi qui le lui cédais, à cette demoiselle! Mais pour­ quoi, pourquoi ? Folle,jolle que j'étais! ...

Va-t'en, Rogojine, ha-ha-ha! Rogojine les regarda fixement, sans mot dire, prit son chapeau et sortit.

Dix minutes plus tard, le prince était assis à côté de Nastasia Filipovna, la regardait sans s'en détacher une seconde et lui caressait la tête et le visage, des deux mains, comme un petit enfant.

Il riait fort en réponse à son rire, il était prêt à pleurer en réponse à ses larmes.

« ••.

la vieille leva sa main droite, joignit trois doigts, et par trois fois fit pieusement le signe de croix ••• » NOTES DE L'ÉDITEUR Quelques dates Octobre 1821 : naissance de Dostoïevski.

Février 1868 : publication de la première partie de L' Idiot dans le Messager russe.

La suite paraît au fur et à mesure de la rédaction, qui avance péniblement.

«Des quatre parties du roman que j'écris, trois seulement sont terminées, et la quatrième, la plus importante, n'est pas commencée ...

et sa conclusion est ce qu'il y a de principal dans mon roman : c'est presque pour le dénouement qu'a été écrit et conçu tout le roman.

» Dostoïevski.

Fin de la parution en 1869 : «J'ai écrit les derniers chapitres jour et nuit dans l'angoisse, dans la plus affreuse inquiétude.

Je suis mécontent de ce roman ; il n'exprime pas le dixième de ce que j'ai voulu dire.

» Dostoïevski.

« La riche matière du roman englobe une multitude de thèmes, de personnages et de conflits : peinture d'une société avide et corrompue par l'argent, force démoniaque qui brise les consciences ; heurt des passions : amour charnel du riche marchand Rogojine pour Nastasia, ambition d'lvolgine, douloureuse fierté de Nastasia.

» Jean Bonamour, Le Roman russe, PUF, 1975.

1 Sipa·lcono 2, 3, 4, 5 dessins de Gilbert Koull, Edito-Servicc (s.d.) DOSTOÏEVSKI 07. »

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