Krasucki (Henri)

« formés dans la période où le PCF se désignait volontiers comme le « parti de Maurice Thorez "· Ses principaux cri­ tères dans le choix des cadres politiques et syndicaux étaient la bonne assimilation de la ligne officielle et l'habi­ leté dans son application .

Mais Henri Krasucki devient partisan d'une lutte relativement intransigeante contre les employeurs, aussi bien au niveau syndical et revendicatif qu ' au plan politique.

Au sein de la CGT, il fait figure de gardien du dogme, rejetant par exemple certaines formules avancées de la CFDT.

L'autogestion reste selon lui une formule creuse en régime capitaliste et ne représente pas une solution satisfaisante en régime socialiste où elle signifie une gestion trop Indépendante des entreprises par ceux qui y travaillent.

5 La proposition selon laquelle un syndicat de masse comme la CGT doit refléter ce qu'est la classe ouvrière dans sa réalité et ses aspirations au socialisme, permet à Henri Krasucki d'opérer de constants va-et-vient entre la doctrine orthodoxe et la pratique syndicale .

Ainsi, la par­ ticipation ne peut exister que si la nation est maîtresse des secteurs clefs de l'économie, après avoir procédé à leur nationalisation · et les avoir confiés à la gestion démo­ cratique des travailleurs et de leurs organisations.

6 Henri Krasucki s'élève pourtant au nom de la CGT contre le mot d'ordre de «pouvoir ouvrier "• qui ne tient pas compte des alliances dont la classe ouvrière ne peut se passer.

Celle-ci doit chercher à s'allier préventivement la bienveillance passive des autres couches sociales pour éviter son propre isolement.

C'est le sens qu'il donne en partie au front commun CGT-CFDT mis sur pied en 1970.. »