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Un leurre, c'est donner une image d'appétence

Publié le 22/02/2012

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Les animaux connaissent tout l'intérêt que peuvent leur apporter certains signaux qui sont en relation avec, parfois, les modes de comportement d'autres espèces, les animaux savent imiter. D'ailleurs il n'y a pas que l'homme qui fabrique des leurres. Arrêtons-nous à quelques animaux qui «savent» ou qui sont dotés des pièces anatomiques voulues. Notre illustration montre un crapaud de mer (Amennarius) muni de son leurre, c'est le premier rayon de la nageoire dorsale qui, très mobile, se transforme en appareil, tout comme un filament de pêcheur. Chez les Antennariidés, l'un a le filament avec le lambeau cutané qui joue le rôle d'appât; l'autre ne l'a pas, on ne sait pas s'il est défavorisé. La baudroie que l'on appelle aussi, et pour cause, poisson-pêcheur, utilise, elle aussi, un leurre avec lambeau cutané qui ressemble quelquefois à un ver. C'est l'illicum, dérivé des rayons épineux de la dorsale. La place nous manque pour parler des leurres avec organe lumineux des poissons des grandes profondeurs. La substance lumineuse est encore inconnue, on pense qu'elle est due à des bactéries. Que l'on songe au poisson-lanterne souvent illustré, un représentant de cette famille des Cératiidés. Nous avons là des leurres significatifs et bien visibles, mais les spécialistes parlent encore de la tortue alligator nord-américaine qui se couche au fond de l'eau, mâchoires ouvertes; elle a l'intérieur de la gueule et la langue de coloration noire, mais le bout de la langue a reçu deux petites protubérances rouges vermiformes. Il suffit d'agiter la langue et la future victime se sera rapprochée croyant avoir affaire à des petits vers. Eibl-Eibesfeldt note qu'il suffit au poisson-chat d'agiter ses barbillons buccaux pour obtenir le même résultat. Il y a donc une chasse à l'affût avec une méthode éprouvée, on se pose tranquillement au fond et l'on attend.., les proies viennent se prendre. Dans l'ordre complexe, il est bon de parler de l'utilisation d'un hôte pour arriver à ses fins. C'est ainsi que les sporocystes — ce sont des parasites du foie des oiseaux chanteurs — utilisent un hôte intermédiaire pour atteindre leur victime définitive. Il s'agit de l'escargot de Bernstein, les parasites vont pénétrer dans les pédoncules (les cornes de l'escargot) et se livrer au gonflement de ces organes et en accentuer l'attirance, par la confection d'un anneau coloré ponctué, au sommet, de rouge. Un oiseau s'y trompe, il croît que c'est une larve d'insecte, et il mange la corne... Il sera inexorablement infesté par les parasites. Les cas sont tous intéressants, hélas la place nous manque.

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