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Liberté, égalité, fraternité : y a-t-il un lien nécessaire entre ces trois exigences ?

Publié le 10/07/2012

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            La devise républicaine paraît spontanément incontestable, voire admirable. Est-ce seulement parce que nous avons l’habitude de la lire au fronton des mairies ? Les exigences énoncées sont-elles nécessairement liées de manière à proposer un projet politique républicain ou bien de simples caractéristiques plus ou moins utopiques ? Entre les concepts de liberté, d’égalité et de fraternité n’y a –il pas une logique contradictoire ? Si liberté il y a, ne doit-elle pas se dire sur le mode de l’égalité ? Que serait la liberté sans l’égalité de tous ? L’égalité en elle-même n’exclut-elle pas la fraternité ? Car si nous sommes tous égaux devant la loi, qu’elle serait la raison d’en appeler à la fraternité ? 

« l’horizontalité de la fraternité signifie l’absence de père ou sa disparition.

Liberté et égalité s’énoncent par la décapitation de Louis XVI.

A contrario, tout retour du père, c’est -à -dire à toute qualification d’un dirigeant en tant que Père de la nation — Pétain en 1940, à plus porte raison au petit père des peuples — Staline en 1921, se révèlera une dérive anti -démocratique, dont liberté et égalité seraient effacées.

La fraternité est ici une métaphore ou un symbole : les citoyens doivent se comprendre — comme — s’ils étaient frères.

Dépassement des lois naturelles dans la consti tution du corps politique régi par des lois politiques : l’homme est plus fondamentalement animal politique qu’animal familial.

La fraternité confirme alors la rupture eu égard à la nature.

La fraternité n’est ni union libérale ni camaraderie communiste ou fasciste.

Elle n’est pas non plus la solidarité.

Si liberté et égalité sont condition(s) de tout régime politique (libéralisme, socialisme, etc.), seule la fraternité porte la marque de la République.

Mais la fraternité, tout en consolidant les deux autre s concepts, ne dévoile-t- elle pas l’impossible inscription de la liberté et de l’égalité dans le corps social ? Nous demandions si liberté, égalité et fraternité pouvaient être le fondement du corps politique ? Notre analyse fait apparaître que la fraternité est la confirmation du lien de nécessité entre liberté et égalité.

Liberté, égalité, fraternité ne sont pas des notions séduisantes qui s’effriteraient au regard de la réalité sociale, économique et politique.

Sans nier les revendications légitimes d es citoyens, il faut comprendre qu’elles sont la base de l’Idée de la République.

C’est parce que la fraternité explicite les effets réciproques entre liberté et égalité qu’elle leur est nécessairement liée : l’égalité tempère ce que pourrait avoir d’anarc hique la revendication brouillonne de la seule liberté, la fraternité réintroduit dans la formule une teneur affective qui atténue la froideur des deux premiers termes.

En définitive, la fraternité est le concept fondamental rappelant que le citoyen est pl us qu’un individu, que le corps politique n’est pas la juxtaposition d’êtres libres et égaux.

La fraternité assure le lien nécessaire que liberté et égalité entretiennent.. »

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