Devoir de Philosophie

Libre-échangisme

Publié le 31/12/2011

Extrait du document

La doctrine libre-échangiste traduit une attitude fondamentale: le refus de conférer un sens économique aux frontières politiques. Elle a constitué un des fondements du libéralisme du xxe siècle. Aujourd'hui, l'économie des échanges internationaux a changé de visage. Les pays industrialisés ne sont plus seuls en scène. La prépondérance des Etats-Unis et l'amorce d'intégration européenne ont bouleversé l'échiquier du commerce international. Depuis 1945, cependant, une nouvelle forme de libre-échangisme est apparue à travers deux idées forces: substituer la coopération à l'isolement, la négociation multilatérale aux négociations bilatérales.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)r- La politique libre-échangiste Les noces de la politique et du commerce 1860 «Toutes les libertés sont sœurs; la liber­ té commerciale engendrera toutes les autres.>> Ce propos de Napoléon III, rapporté par Rouher, voulait séduire les libéraux et calmer les industriels.

Ceux­ ci, traditionnellement protectionnistes de­ puis Colbert, étaient ulcérés par la poli­ tique libre-échangiste qui se dévoilait en janvier 1860.

Déjà, en 1853, pour parer à une mauvaise récolte, on avait dimi­ nué les droits sur les céréales et le bétail.

Puis on avait réduit ceux sur la houille et sur certains produits métallurgiques.

D'autres réductions, envisagées en 1856, avaient été abandonnées devant 1 'hostilité des industriels, fortement re­ présentés au Corps législatif.

Aussi le traité du 23 janvier 1860 avait-il été préparé secrètement par Chevalier, Baroche et Rouher, ministre du Com­ merce.

Magne, ministre des Finances, ne fut pas mis au courant! Le saint-simonien Michel Chevalier, professeur d'économie politique au Col­ lège de France, partisan du libre­ échange, était un des familiers de l'empereur.

Celui-ci écoutait d'autant plus volontiers ses théories qu'elles cor­ respondaient à ses propres vues et aux nouvelles facilités que semblaient ouvrir au commerce extérieur les chemins de fer et la navigation à vapeur.

En visite à Saint-Cloud, Richard Cobden, !'«apôtre du libre-échange>> en Angleterre, avec qui Chevalier était en contact, acheva de convaincre l'empereur que la liberté du commerce international constituait un pas vers la paix universelle et l'améliora­ tion du sort des classes laborieuses.

Napoléon III voyait en outre dans un accord commercial la possibilité d'un rapprochement politique avec l'Angle­ terre.

Une lettre de l'empereur parue dans Le Moniteur du 15 janvier présentait le libre-échange sous son meilleur aspect et préparait le coup de théâtre du traité du 23 janvier 1860.

Celui-ci, conclu avec l'Angleterre pour dix ans, sans établir véritablement le libre-échange entre les deux pays, supprimait toutes les prohi­ bitions et diminuait les droits sur les tis­ sus, houilles, métaux et outils anglais, sur les vins, alcools, soieries, articles de mode français.

Chacun des deux pays devrait en outre bénéficier de toute con­ dition plus favorable accordée à un tiers pays.

L'empereur ayant le pouvoir de conclure des traités de commerce, le Corps législatif ne put que manifester des réserves et souhaiter de limiter les conséquences.

Protectionnistes et libre­ échangistes continuèrent, jusqu'à la fin de l'Empire, leur bataille d'arguments, sans qu'aucun des partis n'emportât net­ tement la conviction.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles