Montaigne recommande comme un moyen d'éducation : ''le commerce des hommes'' et la ''visite des pays étrangers''.

« Mais ce qui vaut mieux encore, ils développent les qualités de t) Dévelops,e~ent notre esprit.

Grâce à eux, nous acquérons les facultés d'obser- de la ré exiOn vation et de réflexion.

Ils nous incitent, par le contraste, à remarquer tout ce qui diffère de notre vie habituelle et à établir des comparaisons incessantes.

Enfermé dans un cercle trop res- treint, l'enfant et même l'homme peut avoir une fâcheuse ten- dance à conclure dans tous les cas, du « particulier » qu'il con-· naît au c< général >> qu'il ignore.

Autant que le raisonnement, la sensibilité et l'imagination 2)Développe~.ent ont à gagner au cours des voyages.

La sensibilité s'émeut en de la sensJbJhté présence des œuvres d'art et des beaux spectacles de la nature.

Ainsi se développe et s'affirme le goût du beau.

L'imagination s'éveille, elle aussi, car la nature offre parfois ~)Dé,!eloppe~en• des spectacles grandioses, comme l'imposante barrière des Pyré- de lJmagmaliOn .· nées, les massifs neigeux des Alpes, l'Océan avec ses aspects changeants.

Ailleurs.

ce sont des ruines qui peuvent nous aider à reconstituer les grandes scènes de l'histoire.

Pour bien com- prendre ce que fut la grandeur romaine, il est nécessaire d'avoir visité les rnines du Colysée (Chateaubriand) ; la beauté de la civilisation et de l'art hellénique ne se révélera, dans toute sa pureté, qu'au pied de l'Acropole (Prière sur l'Acropole de Renan).

Telle est l'heureuse action des voyages sur le développement 4) Influence des facultés proprement intellectuelles, Ils n'influent pas d'une ~ur le caractère façon moins heureuse sur le caractère.

Grâce à eux, nous apprenons à prendre des décisions, à vou- a) Bsprit de d decision loir, tandis que la banalité et la monotonie de la vie quoti ienne ont pour résultat d'émousser l'initiative.

Ils nous fournissent b) Amelioration également l'occasion de nous améliorer.

En effet, chacun de nous morale possède les qualités et les défauts de sa race.

Il est nécessaire de êompléter les unes et de combattre les autres par des emprunts aux'races étrangères.

Ainsi, à la sociabilité française nous uni- rons avec profit la téuacité et l'esprit pratique des Anglais.

Outre ce bénéfice particulier nous pourrons en retirer un plus c) Tolérance général encore, Tant de diversités dans les mœurs, les religions, les gouvernements rabattront notre amour-propre et nous appren- dront à respecter les idées des autres.

Nous comprendrons mieux le sens de cette pensée c Vérité en deça des Pyrénées, erreur. »