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LA NATURE COMME NORME ?

Publié le 27/02/2008

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« l'animal n'est alors que quantitative – différence de degré et non de nature. - Thèse utilitariste (Bentham, Henry Salt, Peter Singer): l'homme n'est pas le seul à posséder des droits, mais, avec lui, tous les êtres susceptibles de plaisirs et de peines. - Dans son livre La libération animale , Peter Singer estime que c'est l'intérêt qui est le fondement du respect moral et le critère du sujet de droit .

C'est la capacité à éprouver du plaisir ou de la peine qui qualifie la dignité d'un être et le constitue en personne juridique.

D'où l'extension de la protection du droit à tous les êtressusceptibles de souffrir. - Conséquence : l' " antispécisme " , doctrine hostile à toute hiérarchisation des espèces et prônant une égalité formelle de tous les êtres souffrants et jouissants .

Certains êtres souffrant plus que d'autres, ils doivent être traités différemment.

Par exemple, un humain condamné à mort souffrira plus qu'un animal placé dans la mêmesituation (l'humain anticipe la situation).

Conséquence également : la fin de l'anthropocentrisme (chrétien, cartésien); continuité entre l'homme et l'animal.

Un chimpanzé, un chien, un cochon sains valent plus qu'un nourrisson débile qui ne pourra jamais atteindre le niveau d'intelligence d'un chien. - Pour les mêmes raisons, Singer est pour l'euthanasie : pourquoi continuer à vivre si la somme des souffrancesl'emporte sur celle des plaisirs ? - On le voit, cette thèse utilitariste se différencie radicalement de la thèse humaniste héritée de Rousseau et de Kant : pour cette dernière, c'est la faculté de s'arracher aux intérêts (la liberté) qui définit la dignité et fait du seul être humain une personne juridique.

C'est la liberté ou la bonne volonté, c'est-à-dire la capacité à agir defaçon désintéressée, non égoïste, qui qualifie l'homme comme être moral. 2.

La nature comme modèle - Question : la nature peut-elle constituer pour l'être humain un modèle ? - Le modèle désigne une réalité dont l'existence sert de référence ou de mesure à d'autres réalités, considérées comme secondes.

Il s'agit d'une forme idéale, d'une valeur à suivre.

En quoi la nature pourrait-elle alors êtreconsidérée comme une valeur, une idée, une réalité en fonction desquelles des jugements pourraient être formulés sur la culture elle-même, cette dernière devant d'ailleurs se rapprocher, autant que faire se peut, de la culture ? - La nature comme modèle : c'est d'abord le point de vue des sociétés anciennes et traditionnelles : la nature, définie comme le grand Tout qui englobe à la fois les êtres vivants et la société des hommes, est modèle d'organisation , de régularité (rythme des jours et des nuits, succession des générations qui recycle la mort en vie…), de rigueur hiérarchique (le sociétés animale), de beauté (cosmos = parure)… - La nature ensuite offre ses matériaux et constitue un répertoire de toutes les formes : l'abondance et la variétédes phénomènes physiques représentent une véritable panoplie où il semble que l'ingéniosité humaine n'a plus qu'àpuiser.

L'observation du monde animal et de la nature physique a suscité en l'homme des projets et des désirs quiont été à l'origine de bon nombre d'inventions : l'homme a désiré voler comme un oiseau, nager comme un poisson… - Idée de la bonté immanente de la nature : la nature, la terre sont vécues comme maternelles.

La nostalgie de la nature signifie dans la psyché collective le désir inconscient de retourner au ventre maternel, désir qui met entreparenthèses le traumatisme de la naissance, que la culture et l'histoire représentent.

Depuis les commencements del'âge industriel l'homme a la nostalgie de la nature.

L'homme moderne projette sur la nature toutes les qualités dont ilcroit la culture dépourvue : la beauté, la bonté, l'innocence, la pureté, la vérité, la liberté. - Face au naturel et contre lui, il y a l'artificiel , le contraint , l'inquiétant , l'anormal , le monstrueux .

Et lorsqu'on veut stigmatiser un crime ou un comportement, on dit qu'il est "contre nature".

Ainsi l'homme moderneidéalise-t-il son origine, qu'il voit comme pureté ou perfection. - Fantasme d'une nature qui reste pure en soi et vers laquelle l'homme se tourne lorsqu'il est insatisfait de ce qu'ilvit.

Par exemple, face aux réalités harassantes du travail et de la vie sociale, la nature représente aujourd'hui lesplus fortes compensations : voir les vacances, les sports, les jeux qui prennent la nature à la fois pour décor et poursubstrat; pour les cadres d'entreprise surmenés, de jeux de rôle ont lieu dans la nature. - Paradoxalement, le sentiment, l'amour de la nature appartiennent au monde de la culture : le berger qui, jadis, gardait ses moutons dans la montagne aimait sans doute moins la nature que le citadin d'aujourd'hui pourlequel la nature n'est plus de l'ordre de la nécessité mais de la liberté. - On retrouve ce fantasme dans un certain écologisme radical ou intégriste (cf les théories de Peter Singer). - Quelles sont les limites de cette idée que la nature est un modèle ? - Il s'agit d'abord d'une nature idéale, parfaite et donc introuvable .

L'appel à un modèle naturel n'est que la construction abstraite et vide d'un envers du mal actuel (" illusion de rétroactivité " – Canguilhem, in Le normal et le pathologique ).

La nature est une idée qui a pour fonction de dénoncer le devenir comme une dégradation.. »

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