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Nature des images

Publié le 13/05/2012

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L'imagination est la faculté de fixer, de conserver, de reproduire et de combiner les images des choses sensibles. Ces images peuvent être envisagées à deux points de vue : subjectivement, elles sont ce que nous avons appelé plus haut du nom d'espèces (species), c'est-à-dire des représentations par lesquelles nous connaissons les objets sensibles, qu'ils soient ou non présents aux sens, - objectivement, les images sont comme la reproduction de la chose imaginée elle-même. C'est pour signifier ce second aspect de l'image que celle-ci reçoit souvent le nom de phantasme 1 (ARISTOTE, De anima, III, ch. III ; De memon:a, ch. I} et qu'on la nomme aujourd'hui une représentation, ou objet rendu présent au sujet (re-présenté). Les psychologues négligent le plus souvent de distinguer ces deux aspects de l'image, ce qui conduit à de graves équivoques. Parce que le phantasme, objectivement, est l'objet même, ils supposent que nous ne connaissons directement que des images, oubliant que la représentation, subjectivement, c'est-à-dire précisément en tant qu'espèce· ou image, n'est pas ce que nous connaissons, mais ce en quoi ou par quoi nous connaissons l'objet.

« LES ESPÈCES n'IMAGES 199 ce qu'on pourrait appeler la dynamique des images, c'est-à-dire les lois selon lesquelles elles peuvent s'associer entre elles.

3.

Importance de l'imagination.

- Le rôle des images dans la vie mentale, ainsi que l'amplitude de leur jeu n'ont pas besoin d'être démontrés.

C'est un fait évident que notre vie psychologique est constamment informée par des images, soit que nous rappelions activement devant la conscience les formes des objets antérieurement perçus, soit que, dans la détente de l'attention au monde de la perception, les images paraissent se présenter d'elles-mêmes à la conscience et n'obéir qu'aux lois de leur déterminisme propre, soit que, jusque dans la vie intellectuelle, elles viennent appuyer et comme doubler les notions abstraites auxquelles s'applique notre réflexion.

ART.

1.

Nature des images.

§ 1.

LEs ESPÈCEs n'IMAGES.

A.

Les sources des images.

171 1.

Les sens comme pourvoyeurs d'images.

- Tout> les objets sensibles, une fois perçus par les sens, peuvent être conservés et représentés sous forme d'images.

Nous formons en effet des ·images à la fois des différentes qualités sensibles (formes, cou­ leurs, odeurs, sons, chaleur, résistance, etc.) et des objets pro­ prement dits donnés à la perception.

En ce qui concerne les images visuelles, dont l'existence est évi­ dente, il suffit de noter à q'uel point de précision elles peuvent atteindre chez certains sujets.

Dans ses Mémoires (1696), Saint­ Simon raconte comment il put faire peindre le portrait de l'abbé de Rancé, en procurant des entretiens entre celui-ci et le peintre Rr­ GAULT, qui, rentré chez lui, reproduisait de mémoire les traits du célèbre réformateur de la Trappe.

On sait aussi comment pour beaucoup d'enfants réciter par cœur une leçon revient à suivre l'image fidèlement enregistrée du texte imprimé.

Ce sont donc les sens qui sont pourvoyeurs d'images et il n'y a pas d'azure sou;ce d'image que la sensation.

C'est ce que montre bien le fait que les sujets privés de naissance de l'usage d'un sens ne peuvent jamais former d'images correspondant à ce sens: l'aveugle-né n'a aucune représentation des couleurs; les sourds de naissance n'ont aucune représentation sonore.. »

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