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Pascal et l'ignorance naturelle

Publié le 27/02/2008

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pascal
Le monde juge bien des choses, car il est dans l'ignorance naturelle qui est le vrai siège de l'homme. Les sciences ont deux extrémités qui se touchent, la première est la pure ignorance naturelle où se trouvent tous les hommes en naissant, l'autre extrémité est celle où arrivent les grandes âmes qui, ayant parcouru tout ce que les hommes peuvent savoir, trouvent qu'ils ne savent rien et se rencontrent en cette même ignorance d'où ils étaient partis, mais c'est une ignorance savante qui se connaît. Ceux d'entre deux qui sont sortis de l'ignorance naturelle et n'ont pu arriver à l'autre ont quelque teinture de cette science suffisante, et font les entendus. Ceux-là troublent le monde et jugent mal de tout. Blaise PASCAL

La science définie comme ensemble de connaissances s’oppose à l’ignorance qui est absence de savoir. Pour autant les frontières qui délimitent les territoires de l’ignorance et de la science semblent perméables. En effet avant de connaître, l’homme cherche à connaître, telle est la position du chercheur. Pascal dans cet extrait distingue trois espèces d’ignorance : l’ignorance naturelle, l’ignorance inconsciente et l’ignorance savante. La thèse défendue est la suivante : le domaine de la connaissance humaine est limitée, et le sage est celui qui prend conscience de cette limitation. Pour démontrer sa thèse Pascal va procéder en trois étapes. Il va exposer un à un les trois types d’ignorance afin de montrer dans quelle mesure la fausse science est celle qui refuse l’ignorance.  

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« L'ignorance naturelle et l'ignorance savante sont distinctes en ce que la seconde porte en elle la conscience de salimitation.

Le parcours de la science loin de conforter le sage dans sa position de savant le ramène à sa conditionnaturelle d'ignorant.

L'homme ne peut pas tout savoir, il y a de l'inconnaissable dans le monde. Transition : L'ignorance savante permet de déterminer une des caractéristiques essentielles de la science, à savoirsa limitation.

La question de Dieu et celle de son existence échappent à la raison humaine, et c'est ce que les sagesdécouvrent après avoir parcouru le domaine de la science. Troisième partie : L'ignorance inconsciente. 3.1 Un entre-deux trompeur. Les hommes, qui ne sont pas arrivés au terme du chemin de la science, n'ont pas retrouvé l'ignorance.

Ils ontl'illusion de posséder la science et par là même de comprendre le monde.

Ils regardent derrière eux et mesurent ladistance qui les sépare de l'ignorance naturelle.

Ils ne regardent pas devant eux et ne prennent pas conscience ducaractère limité de la science.

Pascal parle de « science suffisante » et veut signifier par là l'arrogance de ceshommes entre deux ignorances. 3.2 L'illusion. Les prétentieux, dont il est question à la fin du texte, sont en inadéquation avec le monde dans la mesure où ilsn'ont pas conscience de la part d'incompréhensibilité qui le caractérise.

Leur jugement s'avère limité en raison del'illusion dans laquelle ils sont de la toute puissance de la science. CONCLUSION La science n'exclut pas l'ignorance.

Le parcours de la science et la conscience de sa limitation permettent d'accéderà la sagesse.

Ce que recherche à mettre en évidence Pascal dans cet extrait c'est la docte ignorance, celle quiaccepte la part d'incompréhensibilité du monde et le fait de penser Dieu sans pour autant le connaître. PASCAL (Biaise). Né à Clermont-Ferrand en 1623, mort à Paris en 1662. Enfant précoce, il écrivit à onze ans un traité des sons, et retrouva tout seul, à douze ans, la trente-deuxièmeproposition du premier livre d'Euclide.

A dix-neuf ans, il inventa une machine arithmétique.

En 1646, il entre enrelations avec Port-Royal et fait sa première expérience sur le vide.

A partir de 1652, commence ce que l'on aappelé la « vie mondaine » de Pascal.

Ami du duc de Roannez, il fréquente les salons et les femmes, s'adonne aujeu, mais poursuit cependant la réalisation de ses travaux mathématiques : il se révèle le promoteur de l'analyseinfinitésimale et du calcul des probabilités.

Insatisfait de la vie qu'il mène, las du monde, le cœur vide, il éprouve lanostalgie de Dieu.

Pascal a une illumination dans la nuit du 23 novembre 1654, et trace quelques lignes sur unmorceau de papier, qu'il conservera cousu à l'intérieur de son vêtement.

Il se retire à Port-Royal-des-Champs, etparticipe avec ardeur à la polémique qui oppose les Jansénistes et les Jésuites, prenant la défense de Port-Royal(1656-1657).

La guérison de sa nièce, à la suite de l'attouchement d'une épine de la couronne de Jésus, le rendencore plus convaincu dans sa foi chrétienne.

Il abandonne ses recherches de mathématiques et de géométrie, etvit désormais dans l'humilité et la souffrance.

Il imagine la création de carrosses à cinq sols pour le déplacement despauvres, voitures qui sont à l'origine des transports publics en commun.

Il meurt le 17 août 1662.

— Bien entendu, iln'y a pas de système philosophique de Pascal, que Bayle a appelé « un individu paradoxe de l'espèce humaine ».Malade et las, Pascal a cherché en souffrant.

Il s'est approché de l'univers invisible, à tâtons.

Dieu est pour lui « ladernière fin, comme lui seul est le vrai principe ».

Polémiste, géomètre, physicien, Pascal est l'un des plus grandsécrivains français.

Sa distinction entre l'esprit de géométrie et l'esprit de finesse est célèbre.

L'esprit de géométrie,c'est celui qui procède par définitions et déductions rigoureusement logiques et qui s'étend jusqu'aux plus extrêmesconséquences.

L'esprit de finesse, c'est la « souplesse de pensée » qui permet, face à la complexité des choses,l'adaptation aux circonstances concrètes.

— Rappelons ici l'argument du pari, dans le problème de l'existence deDieu.

Ou bien Dieu est, ou bien il n'est pas.

Or, « il faut parier, cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué.Lequel prendrez-vous donc?...

Votre raison n'est pas plus blessée en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il fautnécessairement choisir.

Voilà un point vidé ; mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant croix queDieu est.

Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien.

Gagez. »

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