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Pascal Et La Philosophie

Publié le 22/10/2010

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pascal

 

Pascal, auteur du 17ème siècle, se trouve être en plus d’un scientifique, un philosophe ou du moins un passionné de philosophie. Angoissé par son époque où se passe « la crise des idées «, période de remise en cause philosophique due à une absence de point fixe cosmologique et épistémologique (cf cours de philo) il est donc compréhensible qu’il tente de remettre en cause les divers courants qui ont jusque là marqués la pensée philosophique. Un léger aperçu de sa philosophie permettra de rebondir sur le panorama philosophique que constitue les pensées  puis nous verrons en quoi la pensée de Pascal ne reste pas qu’une conception du 17ème.

 

I- La philosophie de pascal

 

L'argumentation de Pascal tend à prouver que l'humain, condamné à l'erreur par sa nature déchue, ce que n'avaient pas vu les Stoïciens, mais capable aussi de la vérité par la grâce, ce que n'a pas remarqué Montaigne, doit s'humilier pour obtenir l'assistance divine, et qu'ainsi la foi est l'unique refuge où il puisse trouver une lumière pour son esprit et une règle pour sa conduite. Les Pensées ne sont que le développement de ce système. Pascal, mettant l'homme en présence de la nature, entre l'infini et le néant, comme entre deux abîmes, le réduit à n'apercevoir que quelque apparence du milieu des choses, dans un désespoir éternel de connaître ni leur principe ni leur fin. II est vrai qu'après avoir ainsi jeté l'homme comme un atome dans l'immensité de la nature, il le proclame supérieur à l'univers par la pensée; mais c'est pour aboutir à cette triste conclusion : « s'il se vante, je l'abaisse; s'il s'abaisse, je le vante, et le contredis toujours, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il est un monstre incompréhensible. «

- peindre l'homme en présence du monde extérieur, en lui-même, et dans la société, et, par le tableau des contradictions de sa nature, lui inspirer le désir de connaître enfin qui il est, d'où il vient, et où il va;

La spécificité de Pascal réside dans distinction de deux natures d’homme «  ange et bete «

 

Premier existentialiste : comment vivre, s’attache a la valeur de notre existence

 

II –Panorama philosophique distillé dans les pensées

 

a) PASCAL DESCARTES

 

DIFFERENCE :  Contrairement à Descartes qui sépara nettement la religion de la philosophie, et qui lit bien, Pascal subordonne la philosophie à la religion, ou plutôt à sa religion, au jansénisme : hors de là point de salut, ni de vérité inébranlable.

Ce fut sa conviction, mais aussi son tourment. Tandis que Descartes, pour avoir distingué les vérités de la raison des dogmes de la foi, pour s’être enfermé de parti pris dans le domaine de l’intelligence pure, y gagna de pouvoir se livrer, au sein d’une inaltérable quiétude, à ses méditations sur l’âme et sur Dieu, Pascal, pour avoir entrepris de prouver la révélation comme une vérité de raisonnement, vécut au milieu des angoisses : 

 

Descartes s’appuie essentiellement sur la raison ce que Pascal nommera «  l’ esprit de géométrie « afin de démontrer rationnellement l’existence de Dieu . Cette réflexion est contraire à la pensée de Pascal . Pour ce dernier l’homme ne peut qu’etre touché au cœur par l’etre Unique qui serait indémontrable rationnellement. « nous connaisons la vérité non seulement par la raison mais encore par le cœur « fragement 101 En effet pour Pascal l’instinct prime sur la raison . C’est donc avec cet outil qu’il faut tacher de rechercher Dieu .La raison seule ne conquerra jamais le monde et ne découvrira jamais la clé de son énigme.

 

Il manque à Descartes la révélation d’un Dieu incarné , s’offrant en victime pour le salut de l’humanité. La figure de Jesus Christ premier née d’une humanité réconcilié avec Dieu et de son sacrifice sur la croix qui rachète définitivement les hommes qui le souhaite

 

POINT COMMUN : ( la pensée)

 

 Dans la  métaphore du roseau pensant c’est l’homme d’apres Descartes qui est décrit. Il réprend également le «  cogito « cartésien dans le fragement 125 «  le moi consiste dans ma pensée « .

Il partage la these des animaux machines ( fragement 98 «  le bec du perroquet qu’il essuie quoi qu’il soit net «  ansi que celle de la machine humaine)

 

b) PASCAL- ST AUGUSTIN

 

La notion de péché originel surgit chez Augustin dans son traité consacré au libre arbitre. La question principale est : comment affirmer un Dieu bon et juste face au malheur du monde – en particulier face à la mort des enfants ? Pour expliquer ce fait scandaleux, Augustin se réfère à la faute originelle. Il confère au péché originel un rôle déterminant et majeur, et affirme que la faute d’Adam est d’autant plus grave et inacceptable qu’il avait reçu en Eden une grâce particulière le rendant pleinement libre et responsable de ses actes, mais surtout capable de résister à la tentation et au mal ce qui n’est plus le cas à présent. Dieu a donc placé les hommes, en salaire du péché, en punition de la faute, sous la loi de la mort ; la désobéissance d’Adam étant imputée à tous les hommes : « Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché… De la sorte, pour saint Augustin, chaque être humain est foncièrement à l’état de nature pécheur

 

PASCAL –EPICTETE 

 

En 1655- «  Entretien avec Mr de Sacy « sur Montaigne (humaniste) et Epictete ( stoïcien).Là, après avoir exposé ce qu'il considère comme le côté solide ou le côté faible de l'une et l'autre école, il conclut, en vrai janséniste, que la source de leurs erreurs est que les deux hommes ne tiennent pas en compte la double nature de l’homme que «  l’homme à présent diffère de celui de sa création « qu’il n’est plus grand mais misérable .

 

RESSEMBLANCE : 

D’après Epictète il est primordial de garder à l’esprit  qu’il est vain de tenter de modifier la nature des choses.

Il faut avoir l’attitude du bon joueur d’échecs, c’est-à-dire le courage de jouer et de vaincre. L’Homme est partie intégrante d’un système qui le dépasse. Plutôt que de s’opposer vainement au sort qui lui est réservé, il l’accepte et dit merci pour l’occasion qu’il a eu de jouer, car il comprend le divin qui est en lui et fait raisonner sa vie au diapason de ses jugements . Cela signifie que, pourvu qu’on ait sauvegardé la liberté de notre jugement  et respecté les règles du jeu, même si on a perdu le match d’un jour, le vrai match a toujours été gagné. 

Cela fait échos au Pari de Pascal qui tend a nous persuader de jouer en faveur de l’existence de dieu , de parier , car notre vie de finitude sera toujours la meme si nous perdons . Cependant si le pari s’avère être vrai nous gagnions la connaissance . 

 

DIFFERENCE : 

 

Pour Epictète l’homme serait  l’égal des héros et des dieux car il a vaincu ses démons intérieurs : la souffrance, la peur, le désir…Pour Pascal cet orgeuil ne serait qu’une vanité de plus qui empêcherait l’homme de rechercher le divin .

 

Seuls des principes rationnels doivent permettre de comprendre • ou simplement accepter - le mouvement du monde et des hommes. C’est par une analyse rationnelle qu’il détermine ce qui ne dépend pas de lui, et c’est grâce à cette même raison qu’il définit ses jugements sur le monde.

 

Tout comme pour Descartes , l’auteur des Pensées montre les limites de la raison face à l’instant qui prime .

 

PASCAL-MONTAIGNE

 

Michel Eyquem, seigneur de Montaigne, ou plus simplement Michel de Montaigne, est un philosophe sceptique, moraliste et homme politique français de la Renaissance connu pour ses Essais, tout premier ouvrage de ce genre de l'époque moderne.

Le style de Montaigne est allègre et affranchi : il virevolte d'une pensée à l'autre, « à sauts et à gambades «. Néanmoins, il s'explique principalement par le fait qu'il dictait ses pensées, ce qui peut expliquer ce ton si particulier et que l'on retrouve surtout dans les Essais. Ses considérations sont en permanence étayées de citations de classiques grecs et romains. Il s'en explique par l'inutilité de « redire plus mal ce qu'un autre a réussi à dire mieux avant lui «. Fuyant le pédantisme, il évite néanmoins de rappeler à chaque fois l'auteur ou l'œuvre citée, de toute façon connus à son époque. Les annotateurs futurs de son œuvre s'en chargeront. Ce qui explique sans doute les nombreuses références qui peuvent apparairent sybillines dans les Pensées

Vision anthropologique aussi : Il déclare que son but est de « décrire l'homme, et plus particulièrement lui-même (...) et l'on trouve autant de différence de nous à nous-mêmes que de nous à autrui «. Il estime que la variabilité et l'inconstance sont deux de ses caractéristiques premières. «  Je n'ai vu, dit-il, un plus grand monstre ou miracle que moi-même «. Il décrit sa pauvre mémoire, sa capacité à arranger des conflits sans s'y impliquer émotionnellement, son dégoût pour les hommes poursuivant la célébrité et ses tentatives pour se détacher des choses du monde afin de se préparer à la mort. Sa célèbre devise « Que sais-je ? « apparaît comme le point de départ de tout son étonnement philosophique et rappelle le « je ne sais rien « de Socrate 

Il montre son aversion pour la violence et pour les conflits fratricides entre catholiques et protestants (mais aussi entre Guelfes et Gibelins) qui avaient commencé à se massacrer conjointement à l'apparition de la Renaissance, décevant l'espoir que les humanistes avaient fondé sur elle. Pour Montaigne, il faut éviter la réduction de la complexité à l'opposition binaire, à l'obligation de choisir son camp, privilégier le retrait sceptique comme réponse au fanatisme. Dans l’un des plus beaux textes qui aient été écrits à son sujet — un passage du dernier livre2 qu'il ait écrit peu de temps avant de se donner la mort au Brésil, en 1942 — Stefan Zweig disait de lui :

« Que malgré sa lucidité infaillible, malgré la pitié qui le bouleversait jusqu'au fond de son âme, il ait dû assister à cette effroyable rechute de l'humanisme dans la bestialité, à un de ces accès sporadiques de folie qui saisissent parfois l'humanité (...) c'est là ce qui fait la vraie tragédie de la vie de Montaigne.  «

 

Les humanistes avaient cru retrouver dans le Nouveau Monde le Jardin d'Éden, alors que Montaigne déplore que la conquête de l'Amérique apporte des souffrances à ceux qu'on tente de réduire en esclavage. « Viles victoires. « Il était plus horrifié par la torture que ses semblables infligeaient à des êtres vivants que par le cannibalisme de ces Indiens qu'on appelait sauvages, et il les admirait pour le privilège qu'ils donnaient à leur chef de marcher le premier à la guerre.

Comme beaucoup d'hommes de son temps (Érasme, Thomas More, Guillaume Budé...), Montaigne constatait un relativisme culturel, reconnaissant que les lois, les morales et les religions des différentes cultures, quoique souvent fort diverses et éloignées, ont toutes quelque fondement. « De ne changer aisément une loi reçue « constitue l'un des chapitres les plus incisifs des Essais. Par-dessus tout, Montaigne est un grand partisan de l'humanisme. S'il croit en Dieu, il se refuse à toute spéculation sur sa nature et, parce que le moi se manifeste dans ses contradictions et ses variations, il pense qu'il doit être dépouillé des croyances et des préjugés qui l'entravent.

Ses écrits sont marqués d'un pessimisme et d'un scepticisme qui ne sont pas rares du temps de la Renaissance (Cornelius Agrippa, Henri Estienne, François Sanchez). Citant le cas de Martin Guerre, il pense que l'humanité ne peut atteindre la certitude et il rejette les propositions absolues et générales. Son scepticisme est exposé dans le long essai Apologie de Raymond Sebond (Chapitre 12, livre 2) fréquemment publié séparément des Essais. Pour lui nous ne pouvons pas croire nos raisonnements car les pensées nous apparaissent sans acte de volition : nous ne les contrôlons pas. Nous n'avons pas de raison de nous sentir supérieurs aux animaux. Nos yeux ne perçoivent qu'à travers nos connaissances :

Le scepticisme de Montaigne n’est pas issu, comme chez Descartes, du doute porté sur l’existence du monde extérieur, mais du doute sur l’autorité, la droiture et la fermeté du jugement lui-même, au sens où « le jugement naturel ne saisit pas clairement ce qu’il saisit [21] «.

 

Le pyrrhonisme est l'absence de penchants, l'absence de troubles car du calme intérieur viens la béatitude. Les pyrrhonistes, surtout les neo-pyrrhonistes, pensent que comme les sages ont des conclusions opposées aucune voie n'est meilleur qu'une autre, alors mieux vaut n'en adopter aucune. L'absence de troubles, qu'ils soient d'ordre moraux ou autre, implique que leur pensée est monotone

 

AUTRE INFLUENCES 

 

Al-Ghazali a également exercé une influence sur Blaise Pascal surtout en donnant la primauté à l'intuition sur la raison et les sens,

 

Dans « Traité de la sagesse «  Charron : «Il y a plus de différence d'homme à homme, que d'homme à bête. «  qui pourrait faire échos à la phrase de pascal «  L'homme passe infiniment l'homme « qui explique la double nature de l'homme «  bete et ange « .

 

PASCAL-DOGMATIQUE-

Parmi les philosophes grecs, les uns disent qu'ils ont trouvé la vérité; ce sont les dogmatiques. D'autres nient qu'on puisse la saisir : ce sont les acataleptiques.

 

La nature confond les pyrrhoniens, et la raison confond les dogmatiques « (116 et 17). La symétrie phrastique reflète une volonté de transparence et de clarté. Pascal résume ici ce qu’il vient de démontrer : les sceptiques ne détiennent pas la vérité absolue car leur philosophie ignore la double nature et pour les dogmatiques, la vérité existe mais leur philosophie est impuissante à le prouver. Pour les dogmatiques, on ne peut douter des principes naturels et la vérité ne se discute pas «En effet, comment peuvent—ils posséder la vérité absolue alors qu’il ne reconnaissent qu’une seule nature de l’homme? Les dogmatiques pour Pascal sont aveuglés par leurs croyance ,

 

III La pensée Pascalienne : un  héritage et des descendants

 

Arnauld 

En philosophie, Arnauld peut être considéré comme un représentant critique du cartésianisme ne défendant pas de doctrine propre, mais s'attachant à déceler les erreurs des autres (Aristote, Descartes, Leibniz, Malebranche). Son approche qui critique les erreurs savantes des philosophes tout en leurs préférant les thèses issues du bon sens en fait le précurseur de l'école écossaise du sens commun (voir Thomas Reid, Dugald Stewart).

La première intervention notable d'Arnauld dans le champ de la philosophie concerne les quatrième objections aux Méditations métaphysiques de Descartes. Arnauld y répondait à la démarche de Mersenne en tant que Docteur de la Faculté de théologie de Paris.

Le premier, Arnauld constate l'analogie entre le cogito cartésien et la certitude intérieure de la conscience de soi établie par Augustin. Mettant en cause la faiblesse du dualisme de l'âme et du corps fondée uniquement sur la distinction entre chose étendue et chose pensante, Arnauld pose une question embarrassante : puisque l'âme n'existe qu'autant qu'elle pense, devons-nous penser toujours et depuis le moment de la conception pour qu'elle existe toujours ? Devons-nous toujours avoir connaissance de nos pensées ? Descartes, dans ses réponses, sera obligé de l'admettre pour être fidèle à ses principes sur la nature de l'âme. Concernant la démonstration de l'existence de Dieu, Arnauld critique vivement que Dieu puisse être pensé comme une cause de soi. La cause précédant toujours l'effet, si Dieu est cause de son être, il doit se précéder lui-même et se donner ce qu'il possède déjà, ce qui est inadmissible et absurde. Il n'y a donc pas de cause de l'existence divine. Dieu existe de la même manière qu'un triangle possède trois angles, parce qu'il est dans la nature d'un être parfait d'exister. Devant la dureté de l'attaque, Descartes se borne à justifier l'expression tout en admettant que Dieu ne peut être cause efficiente de lui-même. Enfin, Arnauld souligne deux points de la méthode cartésienne susceptibles d'alarmer la foi : le doute érigé en méthode et la confusion des erreurs spéculatives et pratiques

 

Duhem (1861_1916)

Lors de la Première Guerre mondiale, il s'engagea, avec d'autres, dans l'effort de guerre intellectuel, opposant dans La Science allemande (1915) la prétendue « science germanique «, comparée à l'esprit géométrique, qui serait subordonnée à la « science française «, comparée à l'esprit de finesse (opposition qui vient de Pascal, De l'esprit géométrique et Pensées) 1

 Selon l'instrumentalisme, la science ne décrit pas la réalité au-delà des phénomènes mais n'est qu'un instrument le plus commode de prédiction.

À de nombreuses reprises dans La Théorie physique, Duhem se réclame de Blaise Pascal, savant et théologien. Si la croyance dans l'existence d'un ordre du monde ne peut aucunement être justifiée rationnellement par le scientifique (c'est une question métaphysique et non proprement physique), en revanche c'est un objet de foi. Incapable de fonder cette conviction, le scientifique est également incapable de s'en défaire

 

CL : Pascal en temps qu’homme éduqué nous fait partager a travers son œuvre la pensée depuis l’antiquité jusqu’à son époque et nous pouvons voir en filigrane l’évolution de cette dernière. Cependant, il est victime de son époque en cela que cette crise des idées le pousse peut être a remettre en cause les philosophies antérieures. Il marque une rupture dans l’histoire de la pensée et qui survivra a sa mort puisqu’aujourd’hui encore, divers philosophes s’identifie à la pensée pascalienne

 

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