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Les personnages de l'illusion comique

Publié le 18/05/2011

Extrait du document

illusion

Corneille est considéré comme l’un des plus grands dramaturges du XVIIème siècle.  Il est connu pour ses pièces de théâtre où il mêle le genre de la comédie et de la tragédie à fin heureuse. Il reprend les règles du mouvement baroque ou du classicisme à travers ses pièces où il aborde l’actualité politique, les questions amoureuses en mettant en scène des héros. Lorsqu’il publie en 1635, L’illusion comique, il choisit de mêler  le genre de la comédie et de la tragédie. Le passage que nous étudierons est un extrait de la scène 2 de l’acte II. Il met en scène deux personnages, Clindor, un valet et son maître Matamore.  Cette scène se situe au début de la pièce de théâtre, après l’acte I, servant d’exposition. Avec le couple Matamore/Clindor,  Corneille apporte cette tonalité comique à la pièce. En effet, par son caractère, son comportement et sa relation avec son valet Clindor, Matamore constitue un personnage exceptionnellement comique.  

 

Lecture

Dans ces circonstances, notre réflexion consistera à déterminer comment Corneille représente le personnage de Matamore et la relation qui le lie à son valet.

En conséquence, dans un premier temps, nous nous intéresserons à l exagération qui ressort du caractère de  Matamore. Par la suite,  nous analyserons cette relation particulière  qui  s’instaure entre les deux personnages, Matamore, le maître et Clindor, le valet.

 

I-Matamore, un personnage incarnant l’exagération.

  1-L’egocentrisme de Matamore. La multiplication de pronoms et adjectifs à la 1ère personne : « Mon ( 231,233235), je (v237,238,240,241 ,244 ,245) mes « qu’il emploie pour énoncer de nombreuses actions héroïques et des qualités exceptionnelles. Et qu’il oppose au reste du monde et à des personnages hors du commun en instaurant une relation de supériorité : « les empereurs, les plus heureux monarques, mille ennemis « dans un contexte dangereux de la guerre : « armée, muraille, escadrons, bataille, arme, canons, soldats «.

 

   2-Une exagération extraordinaire : il se considère comme un Dieu et même, il pense qu’ils sont  sous ses ordres à travers la métaphore  : « d’un seul commandement que je fais aux trois Parques, je dépeuple […] mes soldats. « et se considère comme un « second Mars « comme un être surnaturel. Il utilise une série de métaphores à partir du vers 231, parodie du discours héroïque.

 

I- Une relation particulière de maître/valet 

     1-Après sa rêverie verbale, Matamore, il retourne à la conscience et s’en prend violemment à son valet comme au début de sa réplique. On retrouve un rappel entre le début à travers : « mon armée (231) et « Et tu m’oses parler cependant d’une armée (242) « Il projette de tuer son valet et clôt une série d’insulte à son égard, « poltron, traître, Veillaque «

 

    2-Matamore n’existe que par Clindor

Ce n’est que pour ce dernier qu’il peut venter ces qualités , et il s’adresse à lui avec une certaine proximité comme son confident : «Tu n’auras plus l’honneur «, « regarde, … «. C’est seulement par rapport à ce regard qu’il peut venter ses qualités et son attrait : «je ne suis plus qu’amour, que grâce et que beauté «.

Par ailleurs, Clindor, s’il accepte toutes ces insultes, ces menaces, et le comportement de son maître, il se joue bien de ce dernier avec ironie , dans l’expression : « Eh ! De grâce, monsieur, laissez-les vivres encor. Qu’ajouterait leur perte à votre renommée ? « Il fait semblant de supplier son maître, alors qu’il sait pertinemment que toutes ces paroles ne sont qu’illusion.  Avec ses courtes répliques, il guide les longues réponses de Matamore avec plaisir.

 

A travers ce passage, Corneille représente Matamore comme un personnage superficiel dont la relation avec Clindor repose sur le paraître.

         -Ce dernier est dans l’exagération constante et vie dans une illusion en imaginant des exploits guerriers et un pouvoir divin dont il dispose. 

           -A travers leur relation Matamore fait preuve d’une autorité (droit de vie et de mort), lorsqu’il insulte constamment Clindor, mais ceci n’est qu’apparence car ce n’est que par Clindor qu’il existe, c’est pour lui qu’il témoigne de ses qualités et de ses apparences imaginaires. D’ailleurs, Clindor se moque avec ironie de lui en se prêtant à ce jeu.   

 

 

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