Devoir de Philosophie

La philosophie doit-elle aller contre le sens commun ?

Publié le 07/10/2005

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■ On oppose en effet souvent le sens commun à la philosophie, et l'opinion commune invoque — en une sorte d'inconsciente pétition de principe — le sens commun pour rejeter la philosophie. Le problème se pose donc de savoir quelle est la valeur réelle du sens commun, et donc si la philosophie doit s'y soumettre ou au contraire aller contre lui.

On ne demande pas si la philosophie va contre le sens commun mais si elle doit aller contre lui. Il convient donc de réfléchir sur le sens d'un tel "devoir". Mais pour ce faire, il est évidemment nécessaire d'élucider ce qu'on entend par « sens commun «, cette expression dans le langage philosophique contemporain signifiant soit « l'ensemble des opinions généralement admises dans une société «, soit « la faculté de juger sainement des choses, de constituer des connaissances à partir des notions communes, immédiates, évidentes « (Auroux-Weil)

  • I) La philosophie doit aller contre le sens commun.

a) La philosophie est une remise en question. b) Le sens commun n'est qu'opinion. c) La science se fonde contre le sens commun.

  • II) La philosophie ne doit pas aller contre le sens commun.

a) Le sens commun est la puissance de bien juger (Descartes). b) Le sens commun c'est la logique. c) Il est chimérique d'aller contre le sens commun.

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« "Socrate : Prends donc une ligne coupée en deux segments inégaux, l'un représentant le genre visible, l'autre le genre intelligible, et coupe denouveau chaque segment suivant la même proportion; tu auras alors, en classant les divisionsobtenues d'après leur degré relatif de clarté ou d'obscurité, dans le monde visible, un premiersegment, celui des images — j'appelle images d'abord les ombres, ensuite les reflets que l'onvoit dans les eaux, ou à la surface des corps opaques, polis et brillants, et toutes lesreprésentations semblables; tu me comprends?Adimante : Mais oui.Socrate : Pose maintenant que le second segment correspond aux objets que ces imagesreprésentent j'entends les animaux qui nous entourent, les plantes et tous les ouvrages de l'art.Adimante : Je le pose.Socrate : Consens-tu aussi à dire, demandai je, que, sous le rapport de la vérité et de soncontraire, la division a été faite de telle sorte que l'image est à l'objet qu'elle reproduit commel'opinion est à la science?Adimante :J'y consens fort bien.Socrate : Examine à présent comment il faut diviser le monde intelligible.Adimante : Comment?Socrate : De telle sorte que pour atteindre l'une de ses parties l'âme soit obligée de se servir,comme d'autant d'images, des originaux du monde visible, procédant à partir d'hypothèses, nonpas vers un principe, mais vers une conclusion; tandis que pour atteindre l'autre — qui aboutit àun principe anhypothétique — elle devra, partant d'une hypothèse, et sans le secours desimages utilisées dans le premier cas, conduire sa recherche à l'aide des seules idées prises enelles-mêmes." PLATON Ce texte est l'un des passages les plus importants de l'oeuvre de Platon.

Il énonce les propositionsfondamentales non seulement de sa métaphysique, mais aussi de sa théorie de la connaissance.

Ladistinction que Socrate introduit de la ligne 1 à la ligne 7 sépare les êtres sensibles des êtres intelligibles.Les traditions chrétienne et néoplatonicienne trouveront dans ce texte, à tort ou à raison, l'origine del'opposition entre deux mondes, l'un matériel, « l'ici-bas », et l'autre purement idéel, « l'au-delà ».

Quoiqu'il en soit, Socrate propose une hiérarchie des êtres : certains «sont» plus que d'autres et sont plusconnaissables que d'autres.La deuxième partie du texte propose la transcription de ces thèses métaphysiques dans le registre de lathéorie de la science.

À chaque degré de l'être correspond un type de connaissance.

Leur précision etleur vérité vont s'accroissant à mesure que l'on s'élève dans l'échelle des êtres : l'opinion, issue del'expérience perceptive, a pour objet le monde sensible alors que la science se définit par l'accession auxintelligibles.

Y a-t-il pour autant une séparation imperméable entre l'expérience et la science? Certesnon, puisque pour accéder au premier degré des êtres intelligibles, qui ne sont pas encore les Idées, ilest possible de partir de l'expérience sensible et de s'élever à la science par des raisonnements.Toutefois, remarquons que la science suprême, la dialectique, reste entièrement à l'écart de l'expérienceet ne prend sa source que dans des principes intelligibles et donc anhypothétiques. Le sens commun et la doxa L'opinion (la doxa ) constitue selon Platon et quelques autres philosophes le plus bas degré de la connaissance : elle ne peut atteindre le vrai.

Elève de Socrate, Platon établit une distinction entre l'opinion (doxa) et la science.

L'opinion, ce sont les idées communément admises.

La science, au contraire, c'est la connaissancedirecte, intuitive, des vérités éternelles.

Cette distinction entre opinion et vérité recoupe celle du mondesensible et du monde intelligible.

Pour connaître, il nous faut abandonner le témoignage des sens pour préférercelui de l'intelligence. La science contre le sens commun. »

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