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Poisson Bio : L'industrie aquacole sème la confusion parmi les consommateurs !

Publié le 03/03/2011

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Poisson bio : L’industrie aquacole sème la confusion parmi chez les consommateurs !

http://aquaculture-aquablog.blogspot.com/2011/01/poisson-bio-aquaculture-confusion.html

La vague bio touche l’ensemble des secteurs alimentaires, a fortiori les produits aquatiques. Le marché du poisson bio a même connu l’une des plus fortes progressions ces trois dernières années (1). Cependant, il ne faudrait pas que l’industrie aquacole qui porte cette dynamique bio dans la filière halieutique, sème la confusion parmi (chez) les consommateurs en opposant avec un parti pris Poisson issu d’élevage bio et Poisson sauvage issu de la pêche ! 

Exemples d’articles en ligne

Bioaddict : Le poisson sauvage n'est pas bio !

« Tous les poissons sauvages ne sont pas encore, fort heureusement, pollués. Mais en pratique comment savoir si ceux que nous achetons, ou consommons, sont sains ? Aujourd'hui il est quasiment impossible de le savoir. Les lieux de pêche ne sont que très rarement précisés sur les étals, et pratiquement jamais au restaurant. Et lorsque la provenance est précisée comment savoir si le lieu est pollué ou non ?

Le poisson sauvage n'est donc pas bio, ni forcément de qualité…. »

Consoglobe : Alimentation. Le poisson sauvage est-il un poisson bio ?

« Distinguez le poisson sauvage du poisson bio !

Dans la plupart des esprits, le poisson sauvage est un poisson sain. Or, en réalité, le poisson sauvage n’est pas un poisson bio. En effet, ce dernier est obligatoirement un poisson d’élevage…Vous suivez ? Eh oui, le poisson certifié biologique est issu d’un élevage, mais de haute qualité….

Les poissons sauvages,  pollués ? »

Bio Linéaires : Le magazine interactif Bio Linéaires de janvier-février 2011 consacre tout un dossier à l’aquaculture biologique : Aquaculture bio : Des produits très encadrés…

Le dossier commence par une enquête révélatrice de l’a priori vis-à-vis des produits bio

Une enquête réalisée au rayon poissonnerie ultra frais de plusieurs magasins bio de la région parisienne et dans l’Ouest de la France montre que des clients classés parmi les purs bio n’ont pas automatiquement le réflexe du poisson bio : 66% des acheteurs choisissent indifféremment du poisson certifié bio et du poisson pêché en mer.

Un résultat inadmissible pour l’analyste de l’étude : « Ainsi les mêmes clients qui énoncent comme prioritaires les notions liées au développement durable seront majoritairement et indifféremment acheteurs de produits d’élevage bio et de produits « sauvages » pêchés en mer ou eaux vives. »

L’une de ses conclusions : « Le concept de poisson aquaculture bio est peu connu et il n’est pas de manière spontanée porteur de valeur en soi. Il va falloir communiquer, expliquer, convaincre. »

Il va falloir communiquer, expliquer, convaincre…

Comme le montre cette enquête, une majorité de consommateurs bio reste convaincu de la valeur du poisson sauvage. Mais jusqu’à quand ? Les plus grandes sociétés d’aquaculture de saumon et de bar/daurade mettent actuellement le paquet pour convertir une partie de leurs élevages en production biologique... Ces multinationales aquacoles ont les moyens de communiquer, expliquer et convaincre les consommateurs que leurs poissons ou leurs crevettes bio sont de meilleure qualité que les poissons et les crevettes sauvages…

Bio cohérence

La qualité sanitaire du poisson sauvage mis sur le marché ne peut être mise en doute surtout quand la suspicion auprès des consommateurs est transmises par la filière aquacole et les médias spécialisés en produits bio…. Pour une raison de bon sens…

Expliquez-moi pourquoi un poisson d’aquaculture qui se nourrit de granulés composés principalement d’huile et de farine de poisson sauvage, serait de meilleure qualité que le poisson sauvage lui-même (avant sa transformation dans les usines minotières) ? Par quel subterfuge le saumon d’élevage qui se nourrit exclusivement de granulés composés de 70% d’huile et de farine de chinchard, sardine, maquereau ou anchois,… serait de meilleure qualité sanitaire que les poissons (chinchard, sardine, maquereau, anchois,…) qui ont servi à fabriquer les granulés…

La comparaison entre poisson sauvage et poisson bio n’a pas raison d’être car les poissons et crevettes certifiés bio ne sont ni plus ni moins que des poissons et des crevettes issus d’une aquaculture raisonnée ou améliorée face aux dérives de l’aquaculture industrielle conventionnelle…

C’est la raison pour laquelle un groupe d’organisations françaises a mis en place une marque « Bio Cohérence » pour pallier aux laxismes de la nouvelle réglementation européenne des productions biologiques.

Philippe Favrelière

(1)   En France, le marché des produits halieutiques étiquetés bio (AB) s’est élevé à près de 17 millions d’euros et sa croissance a atteint 220% entre 2007 et 2008. En 2008, 123 fermes aquacoles étaient certifiées en aquaculture biologique dans l’Union Européenne pour un total de 225 dans le monde entier. L'UE représente près de la moitié de la production mondiale qui est estimée à 50.000 tonnes. 

Deux textes pour l’aquaculture biologique française :

  • Règlement européen : Règlement (CE) N°710/2009 de la Commission du 5 août 2009 modifiant le règlement (CE) N°889/2008 portant modalités d’application du règlement (CE) n o 834/2007 du Conseil en ce qui concerne la production biologique d’animaux d’aquaculture et d’algues marines. Cliquer Ici
  • Règlement français : Le cahier des charges français (CCF) a été homologué par l’arrêté interministériel du 5 janvier 2010 paru au JORF du 15 janvier 2010. Le CCF reprend également les dispositions du CC REPAB-F concernant la production aquacole bio. En effet, la réglementation européenne bio permet aux pisciculteurs bio français de continuer à produire selon les règles françaises et ceci au plus tard jusqu’au 1er juillet 2013. Pour accéder au Cahier des Charges pour la production biologique d’animaux d’élevage (CC F Production biologique par arrêté du 5 janvier 2010 – Jorf du 15 janvier 2010), cliquer Ici

 

Avis de l'IFOAM

En octobre 2009, la Fédération Internationale des Mouvements d’Agriculture Biologique, Groupe Europe (IFOAM) a sorti un document en français où l'organisation internationale commente et donne son avis sur la nouvelle réglementation biologique européenne. Une partie est consacrée aux élevages aquacoles pour lesquels la réglementation non définitive est encore très floue, faute d'accord entre les parties prenantes....

IFOAM : Le nouveau Règlement européen pour l’agriculture et l’alimentation biologiques (CE) n°834/2007 - Contexte, évaluation, interprétation… Cliquer Ici

Page 48 à 52 : Dispositions communes pour la production aquacole biologique dans le Règlement (CE ) 889/2008 [Andreas Stamer, Stephan Bergleiter]

Alors que l’ancien règlement (CEE ) 2092/91 permettait à des organisations privées ou à des États membres individuellement de développer leurs propres règles pour l’aquaculture biologique (conduisant au développement florissant du secteur aquacole biologique depuis les années 90), le nouveau règlement a établi dans son chapitre 2 (a) les fondements pour la mise en place de règles cohérentes et obligatoires pour le secteur. Suite …

Page 40 : Étiquetage de produits dérivés de la chasse et de la pêche

En vigueur à partir du 01/01/2009

Le nouveau règlement établit des règles spécifiques pour l’étiquetage de produits dérivés de la chasse et de la pêche quand ceux-ci sont mélangés avec des ingrédients biologiques. Pour les produits dérivés de la chasse ou de la pêche, la référence au mode de production biologique peut apparaitre dans le même champ de vision que la dénomination de vente mais pas dans cette dernière, et ce à condition que le gibier ou le poisson soit l’ingrédient principal et que les autres ingrédients d’origine agricole soient biologiques. Il peut également être fait référence à l’agriculture biologique dans la liste des ingrédients, Suite…

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