POLPERRO II de Oskar Kokoschka

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' POLPERROll 1939-1940 Peintre autrichien Analyse ~ Oskar Kokoschka trouva refuge à Polperro en un moment difficile .

Ayant fui l'Europe conti­ nentale juste avant le début du conflit , et n'échap­ pant aux représailles antigermaniques que grâce à sa nationalité tchèque , obtenue quelques mois plus tôt, l' artiste considéra sa terre d' asile avec amertume et comme un séjour obligé.

Polperro ne fut pour lui ni la charmante bourgade de Cor­ nouailles , ni le lieu d'abordage romanesque des pirates et des contrebandiers , ni le port d'hum­ bles pêcheurs habituellement décrit.

Le contexte historique, joint à sa disposition naturelle à rendre la réalité de manière violente et tourmentée , expressionniste , façonn èrent sa personnalité.

« L'âpre bout du monde où la mer entre en lutte avec la terre, les nuages sont traî­ nés par des vents impétueux , les oiseaux crient et les rochers sont acérés , comme les mouettes qui s'y posent » : voilà comment Kokoschka décrit la Cornouailles en 1941.

Sans doute avait-il présent à l'esprit , en écrivant ces lignes , la vue qu'il avait peinte quelques mois plus tôt et au dos de laquelle il avait écrit en anglais ce message vision­ naire, cet acte exaspéré de foi : « La sign~ture d'un artiste reste , mais les dirigeants des Etats fleurissent puis tombent.

» nt siècle Huile sur toile 60 ,5 x 86 cm Comme la plupart des paysage s de Kokoschka , Polperro e st vu d 'un point très élevé.

L 'artiste aime en effet les positions exceptionnelles : le haut d 'un clocher à Lyon , le dixième étage de l'h ô tel Savoy à Londres ...

Le lieu d 'observation permet ici de souligner le relief accidenté des récifs, l'éloignement des habitations, la sensation d e solitude et de désespoir , encore accentuée par l'immensité des ailes déployées de la mouette figurée au premier plan .

L'œuvre C Exécutée durant l e sé jour de Kokoschka en C o rnouaill es, de l' automn e 1939 à l'été 1940 , Pol­ perro Il fut vendu en 1941 par l'artiste au président d e la T ch écoslo vaquie, Ed vard B enes, lui-même exilé en Anglete/Te.

Ce derni er en fit don , dans l'an­ née, à la Tate Gallery d e Londr es.

Le Courtauld Institute de Londr es pos sède une seconde version d e ce tabl eau: on ignore laquelle des deux peintures est antérieure à l'autre.

Elles furent en tout cas pré­ cédées d ' une série d 'étud es à l'aquarelle , aujour­ d 'hui cons e1vées par Lord Croft .

Kokoschka et L on dre s + Le peintre autrichien s'éprit d'un véritable amour pour Londres.

Il exalta dans ses toiles la grandeur, la culture et le métissage des cultures observés pendant ses visites brèves ou longues , volontaires ou forcées.

Ma lgré l 'échec cuisant de sa première exposition personnelle , à la Leicester Ga llery, en 1928 , Kokoschka ne cessa de louer l'exceptionnel sens civique des Anglais et leur intelligence ; il opposait volontiers aux Britanni­ ques les Au trich iens, au nombre desquels il se comptait : des «sauvages », disait-il.

D u même peintr e: PIC TO 967 et 967a © Nardini Editore, 1994.

Liriade pour l'édition française, 1994.

Fasciné par le dessin ample et mystérieux des fleuves, l'artiste appréciait avant tout la Tamise, «cette grande artère de vie qui court de siècle en siècle ».

Ses nombreuses vues témoignent de son admiration : aussi bien la série de tableaux exécu­ tée dans les années vingt , montrant le fleuve dans ses anses les plus tortueuses , que le grand tab leau panoramique et lumineux , presque impression­ niste, peint en 1959; et, enfin, les croquis rapides, presque photographiques, des neuf lithographies publiées en 1969.

Photo Tate Gallery Publications 33-36. »