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Pourquoi désire-t-on ce qui est interdit ?

Publié le 27/02/2008

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Pourquoi désire-t-on ce qui est interdit ? Pourquoi désire-t-on ce qui est interdit ? La question peut surprendre car si  une chose doit être interdite c'est précisément parce qu'elle est désirable. Nul besoin d'établir un interdit sur des choses qui ne seraient pas tentantes. Mais pourquoi le désir se maintient-il parfois malgré l'interdit ? Cela dépend-il de la légitimité de l'interdit ? Ou bien l'interdit peut-il être attirant en lui-même et attiser le désir ? Mais comment expliquer un tel désir de transgression qui semble irrationnel ?

« dans l'enfance.

Le désir n'a donc été que refoulé, il est devenu inconscient mais demeure présent.

Même siconcrètement la transgression n'est pas possible, elle peut demeurer un fantasme, tout fantasme est même le signed'un désir interdit.

Cependant la transgression est toujours possible, comme si le désir inconscient ne pouvait pas tout à fait être discipliné.

Freud lui-même remarque, dans malaise dans la civilisation, que la civilisation estconstamment menacée de ruine par les pulsions latentes.Comment la société peut-elle se protéger contre ce danger ? Si elle est trop répressive elle provoquera un retour durefoulé, une révolte des pulsions ou bien au contraire une inhibition du désir.

Les pulsions doivent être réorientées,sublimées.

L'art par exemple, ou le travail, peuvent convertir en force constructive cette énergie du désir.Mais le désir comme force vitale peut-il être totalement civilisé ? George Bataille, dans l'Erotisme, oppose le mondesocial du travail et de l'économie, fondé sur des interdits, et le régime de dépense, de gaspillage, de licence qu'estcelui de la nature.

Mais ce qui est remarquable c'est que cette logique de décharge et d'exubérance se manifesteaussi dans le fonctionnement social.

La guerre, ou la fête, sont des rites sociaux qui organisent un certain désordre,permettant une décharge des pulsions mais aussi un relâchement de la pression sociale.

La sexualité fait aussi partiede cette expérience où l'individu renoue avec un fond primitif qui le dépasse.

Sur ce plan là elle est à rapprocher del'expérience mystique de l'extase (sortie de soi).

Le moi peut perdre littéralement conscience de lui-même.

Il y adans tous ces cas là transgression des limites imposées par la société.

Mais ces écarts sont en même tempsnécessaires à toute société.

Ils ne la menacent pas forcément.En effet, le plaisir de la transgression implique la conscience de la loi.

En ce sens il n'y a pas transgression chezl'animal.

Si l'érotisme peut jouer avec la transgression, c'est parce qu'elle n'est pas opposée à la loi, mais lamanifestation dans la vie sociale de quelque chose qui excède la société, une surabondance vitale mais que lacivilisation encadre et ritualise.Le domaine de l'interdit c'est en même temps le domaine du sacré.

De ce point de vue là, selon Bataille, l'érotismeest une incursion dans le domaine du sacré.La tragédie décrit bien la transgression périodique (meurtre, profanation etc…) et la redéfinition de l'ordrecosmique à partir d'une réparation.

De même René Girard voit dans le sacrifice un moment où une victime émissaireest désignée : elle est chargée de tous les maux, mais en devenant sacrée on ne peut pas la venger, le sacrifice,qui est un meurtre rituel, rend donc impossible de nouveaux meurtres.

Il met fin à la spirale des vengeances, à lacontamination de la violence mimétique.Le sentiment d'exister que peut ressentir celui qui transgresse renvoie donc peut être à cette dimension explosiveque la vie porte en elle est que la société réprime.

Pourtant cette dimension ne peut pas être ignorée, elle estl'envers de la loi, la « part maudite » de la civilisation, mais à laquelle la civilisation doit pouvoir faire une place pourmettre en équilibre la force primitive du désir avec l'ordre social.

Conclusion Si nous désirons ce qui est interdit c'est donc soit parce que l'interdit n'est pas légitime, soit que nous ne l'avonspas bien compris, mais plus profondément, c'est aussi parce que le mouvement de la vie rentre parfois en conflitavec le conditionnement social.

La société est alors conduite, de gré ou de force, à trouver des lieux et desmoments exutoires.

La disparition de certains rites comme par exemple le carnaval dans les sociétés modernesengendre le risque de déflagrations majeures si l'individu ne peut plus vivre ces moments de régénération où ilrenoue avec le fond primitif de son être.

Sujet désiré en échange : dieu est-il mort?. »

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