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Pourquoi la nature peut-elle susciter du respect ?

Publié le 22/02/2012

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L'idée maîtresse du sujet est le respect, il fallait s'interroger sur le respect et notamment comment il peut se manifester dans la nature. Oui, les hommes ont un attrait pour la nature, voire une fascination pour la nature. On peut même dire qu'ils aiment la nature. Cet attrait, les hommes l'objectivent, c'est-à-dire qu'ils jugent que cet attrait est fondé sur le fait que la nature est en elle-même admirable, est bonne. Et ce au point que les hommes s'interdisent de porter atteinte à la nature. Ils veulent la protéger, c'est-à-dire préserver cet attrait : il s'agit de la sacralisation. Le sacré protège de la profanation.

« respectons, il n'y a pas que de la joie.

Il y a aussi de la tristesse dans le respect.

La crainte, cependant, est unepassion.Le respect est donc bien un affect particulier, moral.

Ce n'est pas une passion : il n'y aura vis-à-vis de la nature nihaine, ni amour, etc.

La crainte est un affect de tristesse que nous éprouvons quand nous appréhendons un malincertain.

Nous nous sentons tristes et nous nous représentons un objet comme cause possible de cette tristesse,mais comme tristesse à venir.

En même temps que je me représente un mal possible, j'ai toujours l'espérance qu'iln'arrivera pas.

Le mobile de l'affect n'a rien à voir avec la raison.Ce qu'il faut au contraire comprendre, c'est que dans le respect, il y a au contraire un mobile qui n'est pas issu denotre corps sensible.

Si l'on écrit que c'est devant la grandeur de la nature que l'on s'abaisse, on dit que l'on estimpressionné.

Or, dans le respect, il y a un acte volontaire qui s'annonce. Qu'est-ce qui va déterminer le sentiment de respect, qui ne peut pas être un mobile sensible ? Il serait donc pluscorrect de parler de motif du respect.

Or, qu'est-ce qui fait le motif fondamental du respect à l'égard de la personne? C'est la représentation que cette personne ait une fin en soi, qu'en aucun cas, elle ne peut être moyen.

Celasignifie qu'en aucun cas on ne traitera cette personne comme un moyen de satisfaire un désir.

Fondamentalement,aimons-nous plus quelque chose ou quelqu'un quand cela nous est particulièrement utile ? Il y a d'abord un objet,avant un sujet, dans l'amour ? Je respecte la personne que j'aime à cette condition que je ne succombe pas à lapassion amoureuse, c'est-à-dire que je ne fasse pas de cette personne une certaine satisfaction de mon désir.Le respect est donc une exigence inconditionnelle et permanente.

Si la nature est estimable, il est clair qu'il faut lecomprendre au sens où elle a une valeur marchande, une valeur d'usage, d'ustensilité.

Bref, elle a un prix, sa valeurest négociable.

Alors que justement, la valeur de la personne humaine n'a pas de prix et elle est donc inestimable ausens où elle dépasse toute mesure de la grandeur et toute négociation possible.

La valeur de la personne humaine,celle justement qui est au c½ur de notre sentiment de respect, c'est la dignité.

Une personne est digne, elle a uneauthentique personnalité, si elle refuse de se vendre, si elle refuse de se négocier, si elle refuse de secompromettre.

Une personne est digne à cette seule et unique condition de considérer que sa valeur n'est pasnégociable.

Le respect suppose l'indépendance de la volonté vis-à-vis des mobiles issus de nos affects sensibles.C'est la raison qui commande le respect, et qu'est-ce qui est respectable dans la personne ? C'est qu'elle soit douéde volonté, et même de bonne volonté, c'est-à-dire de volonté soumise aux seules lois de la raison.C'est pourquoi le respect doit être un sentiment libre. Deuxième point :Le respect commande une action mais quelle est-elle ? L'action semble d'abord être une action de déférence, maisune déférence contradictoire.

D'un côté, on respecte autrui comme on respecte soi-même et par conséquent onsuppose qu'il y a égalité.

Le respect mutuel peut d'ailleurs bien définir l'amitié.

Mais de l'autre, on s'abaisse devantune valeur qu'on estime supérieure.

Une valeur qui est donc contradictoirement supposée comme la sienne propre,mais devant laquelle on s'incline car se considérant comme inférieur.

Le respect commande de combattre notreorgueil, le respect nous incite à l'humilité.

On se sent devant l'objet respectable, qui, plus que d'être un objet est unsujet, humilié.

Et c'est là que réside la tristesse.

Cette humiliation est l'humiliation de notre nature sensible.

Il fautd'abord dire non à notre inclination sensible.Par quel moyen va-t-on restreindre notre propre estime ? En nous représentant l'estime de notre être propre, dansun autre objet.

Du coup va résider une dimension plus joyeuse, plus flatteuse, et c'est cela qui porte à l'admiration.Rien n'illustre mieux cette ambivalence du respect que le chiasme de Pascal « s'il se vante, je l'abaisse, s'il s'abaisse,je le vante, et je le contredis toujours, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il est un monstre incompréhensible ».

Ce quenous éprouvons, c'est à la fois le sentiment de notre misère et la grandeur de notre misère.

La grandeur estmisérable et la misère est grandiose.

Voilà ce qu'on éprouve quand on éprouve du respect.La nature est par définition un être impersonnel, il est donc difficile d'éprouver du respect.

Seul un être raisonnable,doué de liberté, est une fin en soi. Troisième point :Comment la nature se représente-t-elle, se manifeste-t-elle aux hommes ? Qu'y voyons-nous qui puisse évoquer ladignité de la personne ?Trois aspects possibles : La nature évoque quelque chose de suprasensible, c'est-à-dire quelque chose dont elle nepeut pas nous donner l'expérience.

Elle l'exprime cependant, mais comment ? Et bien parce que nous sommessensibles à la finalité naturelle de certains êtres et en particulier des êtres vivants.

Dans la matière desphénomènes, nous admettons difficilement qu'il n'y ait que du hasard.

Il n'est pas question de prêter une intention àla nature, de la personnifier.

Il faut donc comprendre pour nous ce que symbolise cette finalité.

Cet équilibre, cetaccord, pour nous symbolise quelque chose.

Il ne faut pas que l'on ne tombe dans l'idolâtrie symbolique de la nature,qui consiste à réintroduire de la religion dans la science.

En vérité, si Spinoza appelle Dieu « la nature », ce n'estpas pour personnifier la nature, c'est pour « dépersonnaliser » Dieu.

Il n'est donc pas question ici de dire que lanature ne fait rien en vain, car ça ne veut pas dire qu'il y a de l'intentionnalité dans la nature : tout est simplementmoyen de tout.C'est l'idée fondamentale d'un ordre et c'est ce que Kant appelle la finalité naturelle dans la matière desphénomènes.

Puisque cette finalité, la science peut bien l'étudier, sous la forme de ce qu'on appelle la téléonomie.De ce point de vue, la sacralisation de la nature peut conduire à l'interdiction de l'avortement, des techniques decontraception, etc.On ne peut pas succomber à cette idolâtrie, mais on peut succomber au sentiment du beau que nous éprouvons à lacontemplation de la nature.

Le beau n'est pas une qualité de l'objet, c'est une qualité du sujet qui l'éprouve.

Il fallaitici comprendre le beau comme le bien, un symbole positif du bien, mais un symbole indirect : le beau n'est pas lebien.. »

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