La qualité et la relation
Publié le 10/06/2012
Extrait du document
Nous avons déjà, en Cosmologie, étudié plusieurs accidents,
à savoir, la quantité, le lieu, le temps, l'action et la passion.
Parmi ces catégories, nous n'aurons à revenir (dans l'étude
de la causalité) que sur l'action et la passioB. D'autre part,
sur l'avoir et la situation il n'y a rien à ajouter à ce que nous
a v ons dit plus haut. Restent donc la qualité et la relation.
Encore la Cosmologie nous a-t-elle amenés à traiter des qualités
sensibles ; mais plusieurs aspects de cette catégorie restent
à préciser, du point de vue métaphysique.
«
§ 1.
LA QUALITÉ.
Nous avons à définir et à diviser la qualité, puis à déterminer
la nature propre
de ses différentes espèces.
A.
Notion et division.
1.
Notion.
-II n'y a pas de définition proprement dite de la
qualité, pas plus que des autres prédicaments, qui,
étant des
genres
suprêmes, ne peuvent pas être situés dans un genre.
On ne peut donc que les désigner ou ~s caractériser par leurs
effets.
Au sens large, la qualité
se dit de tout ce qui s'attribue à un
sujet
à titre accidentel : en ce sens, tous les accidents, y com
pris la quantité et la relation, sont des qualités.
-Au sens
·strict, qui est celui de la troisième catégorie, la qualité apparatt
comme
une disposition ou une manière d'être modifiant intrin
sèquement la substance.
Comme telle, elle se distingue réellement
des autres prédicaments.
En effet, la substance constitue pure
ment et simplement la chose en elle-même.
La quantité est
principe de divisibilité interne
et d'extension spatiale (1, 297),
mais ne modifie pas la substance en elle-même, c'est-à-dire
quidditativement.
La relation ordonne la substance à autre
chose, sans la modifier intrinsèquement.
Quant aux autres
accidents, nous avons vu qu'ils ne déterminent le sujet que du
dehors.
263 2.
Analyse de la disposition.
- On peut essayer de préciser
la nature de cette disposition ou manière d'être
intrinsèque
qu'est la qualité.
La notion de disposition implique celle de
parties distinctes, entre lesquelles existe un certain ordre.
Mais
cet ordre est essentiellement différent de celui de
la quantité :
l'ordre quantitatif a
rapport à l'extension, tandis que l'ordre
qualitatif a rapport
à la perfection du sujet.
Or de ce point de vue, la qualité peut concerner : soit la
proportion des partie3 (celles-ci peuvent être plus ou moins
hien proportionnées), -soit
l'activité du sujet (qui peut être
plus ou moins parfaite), -soit
la mesure même des qualités (il
y a en effet une juste mesure dans les qualités : trop d'audace
est présomption, pas assez d'audace est pusillanimité), -soit
la
portée des qualités naturelles (celles-ci peuvent en effet être
plus ou moins étendues : tel est hien doué, tel autre mal doué.
»
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