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Qui est mon prochain ?

Publié le 27/02/2005

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  • a) L'étymologie

 Prochain vient du latin prope, «près«, «près de«. Mes prochains sont d'abord ceux qui sont «le plus près« (proximus) de moi : mes parents, mes frères, ceux de mon groupe, de ma culture, par opposition aux étrangers, plus lointains.  

  •  b) Le sens biblique

 Il permet de préciser ce premier sens. On peut lire dans la Bible : «Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas rancune envers les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même« (Lévitique, xix, 18). La traduction rend compte de l'appartenance du prochain à la sphère des membres de ma communauté. Entre lui et moi, il y a une certaine identité, nous sommes semblables par la langue, les mœurs, les traditions, tout ce qui définit une culture. Il n'est pas encore certain qu'une identité puisse être découverte entre moi et les étrangers à cette culture. Ceux-ci ne seraient donc pas mes prochains.  

« introduction a) On utilise couramment l'expression « mon prochain » dans des formules familières («aimer son prochain commesoi-même», «rendre service à son prochain»...).b) Mais que dit-on, au juste, en disant cela ? Pourquoi dire «le prochain» plutôt qu'«autrui», «les autres» ou «nossemblables » ?c) Ainsi, qu'est-ce que le prochain ? Qui est mon prochain ? 1 mes proches a) L'étymologieProchain vient du latin prope, «près», «près de».

Mes prochains sont d'abord ceux qui sont «le plus près» (proximus)de moi : mes parents, mes frères, ceux de mon groupe, de ma culture, par opposition aux étrangers, plus lointains. b) Le sens bibliqueIl permet de préciser ce premier sens.

On peut lire dans la Bible : «Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pasrancune envers les enfants de ton peuple.

Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (Lévitique, xix, 18).

Latraduction rend compte de l'appartenance du prochain à la sphère des membres de ma communauté.

Entre lui etmoi, il y a une certaine identité, nous sommes semblables par la langue, les mœurs, les traditions, tout ce qui définitune culture.

Il n'est pas encore certain qu'une identité puisse être découverte entre moi et les étrangers à cetteculture.

Ceux-ci ne seraient donc pas mes prochains. 2 extension du sens a) Le plan religieuxC'est sur le plan religieux, semble-t-il, que, peu à peu, le prochain finit par désigner tout homme, quel que soit sonsang, sa culture, ses idées.

On peut lire dans les Évangiles: « Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras tonprochain et tu haïras ton ennemi.

Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis (...); ainsi, vous serez fils de votrePère qui est aux Cieux» (Matthieu, V, 43-45).Ainsi, même l'ennemi, c'est-à-dire l'autre par excellence, est-il mon prochain.

Sur ce plan religieux, la proximitéd'autrui est posée par la médiation d'un Père divin, créateur de tous les hommes.

Tous les hommes sont fils de Dieu,donc frères.

Leur fraternité est plus essentielle que les différences les plus graves qui pourraient, en apparence, lesséparer. b) Le plan philosophiqueHéritière de cette position religieuse, la philosophie occidentale tente de la fonder en affirmant une identité desêtres humains qui transcende leurs différences.

La raison, « naturellement égale en tous les hommes» (Descartes),assure en quelque sorte l'équivalent de la fraternité religieuse; Kant explique que le devoir moral est l'œuvre de laRaison pratique en moi et commande que je respecte l'autre, quel qu'il soit, en tant qu'il est toujours une personne,un être capable de se déterminer à agir par la Raison.

Si le mot «prochain» n'est pas explicitement au centre decette pensée, l'idée qu'il contient est présente. conclusion - Le prochain est donc aujourd'hui n'importe quel homme, dans la mesure où tout individu peut être pensé commemembre d'une unique communauté humaine.- Une telle appartenance implique des devoirs: c'est en ce sens qu'on parle de «secourir son prochain», de «rendreservice à son prochain » ou de l'aimer.

La problématique est le plus souvent religieuse et morale.Rappeler qu'en un sens autrui est «mon prochain» n'interdit pas de souligner qu'il est aussi «un autre».

Fût-il monfrère et mon ami, «mon prochain» ne m'appartient pas, il demeure «lointain» en ce qu'il n'est pas moi, maisjustement un autre.

L'altérité d'autrui peut aussi être soulignée et respectée, si l'on prend conscience que touteproximité garde la marque d'une séparation.. »

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