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De quoi la raison nous libère-t-elle ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

·         Cependant, c'est par une loi qu'elle y parvient. Cette loi étant une contrainte, face à la liberté totale qui règne dans l'Etat de nature, on comprend alors que la raison nous évite une mort violente due à une liberté totale, mais elle ne nous libère pas, en réalité (peut-on en effet se libéré de la liberté ?). La position est donc paradoxale devant le sujet qui nous intéresse. ·         Le texte de Hobbes propose donc une théorie de la contrainte volontaire. Il entend aussi clairement qu'être libre n'est pas être heureux. L'état de nature et violent, la vie y est brève et laborieuse. ·         La loi de la raison, qui est aussi loi de nature permet d'éviter à l'homme une mort violente. Pourtant, elle ne nous libère pas, puisque rien ne nous entrave dans l'état de nature. De même, rien ne nous est imposé.

Analyse du sujet.

·         Pour commencer, on note que ce sujet contient plusieurs présupposés :

o   Nous sommes enchaînés à quelque chose, si la raison nous en libère. Il faut donc se demander à quoi l’homme est-il retenu, quel type de liens l’usage de la raison défait-il ?

o   Dans le même sens, le sujet laisse entendre que la raison nous libère. Si l’on se demande de quoi, il faut aussi se demander pourquoi ? Est-ce ce pourquoi la raison existe ?

o   Enfin, le dernier présupposé concerne ce dont nous sommes libérés : la raison semble en effet ne pouvoir nous libérer que de choses précises, non de toute attache ou entraves. Est-ce réellement le cas ?

·         Ensuite, il faut analyser la notion de raison. Le terme vient du latin, ratio, qui peut se traduire par compter, calculer, mais aussi penser, croire.

·         Le terme est longtemps resté lié au discours (Aristote et les médiévaux), pour devenir avec Hobbes la faculté suprême du connaître et avec Kant l’organe de la loi morale. C'est-à-dire que la raison est un calcul, qui permet à l’homme de se donner une loi qu’il puisse suivre toujours et en tout lieux.

·         De plus, cette notion de raison n’est attribuable qu’a l’homme, d’où la question portant sur notre liberté.

·          Enfin, la notion de liberté est aussi présente dans ce sujet. On peut se demander si la libération est :

o   d’un devoir, nous ne serions plus obligés, parce que nous raisonnerions, d’obéir à une loi ;

o   d’une entrave, de quelque chose qui puisse nous empêcher de nous accomplir en tant qu’homme ;

·         notre liberté vient donc de la libération d’une loi subie ou du moins accepté sans raisonnement, ou d’une entrave.

Problématisation.

De quoi la raison nous libère-t-elle impose que nous connaissions ce dont nous subissons les entraves, pour pouvoir en être libéré. Si la raison est un calcul, la liberté qu’elle nous offre est-elle du même degré que celle d’un animal comprenant le mode de fonctionnement de quelque piège ? Non, bien sûr, puisque la raison est exclusivement humaine. Il faut donc se demander ce qui permet à l’homme de s’accomplir par le biais de la raison, en qui elle nous permet d’être un peu plus homme. Quel calcul effectuons-nous pour nous libérer ? Quel usage devons-nous avoir de la raison pour rester hors d’atteinte de nos anciennes entraves ? Enfin, élargissons la question en nous demandant si l’homme raisonnable est libre ?

« Proposition de plan. 1.

Comment l'homme se libère-t-il du droit naturel, de la guerre de tous contre tous ? « Une loi de nature est un précepte ou une règle générale trouvée par la raison selon laquelle chacun àl'interdiction de faire ce qui détruit sa vie, ou qui le prive des moyens de la préserver, et de négliger de fairece par quoi il pense qu'elle serait mieux préservée.

» T.

Hobbes, Léviathan, XIV . · La loi de nature s'oppose au droit naturel chez Hobbes : le droit est une liberté, la loi une interdiction, une contrainte. · La raison libère l'homme du droit naturel.

Aussi, il l'enlève à sa liberté absolue. · Dans le même temps, c'est dans un but (calcul) de protection.

L'homme ne peut s'épanouir qu'en sortant d'un état de guerre permanent. · On retient donc que, dans la théorie de Hobbes, la raison nous libère de l'état de nature. · Cependant, c'est par une loi qu'elle y parvient.

Cette loi étant une contrainte, face à la liberté totale qui règne dans l'Etat de nature, on comprend alors que la raison nous évite une mort violente due à uneliberté totale, mais elle ne nous libère pas, en réalité (peut-on en effet se libéré de la liberté ?).

Laposition est donc paradoxale devant le sujet qui nous intéresse. · Le texte de Hobbes propose donc une théorie de la contrainte volontaire.

Il entend aussi clairement qu'être libre n'est pas être heureux.

L'état de nature et violent, la vie y est brève et laborieuse. · La loi de la raison, qui est aussi loi de nature permet d'éviter à l'homme une mort violente.

Pourtant, elle ne nous libère pas, puisque rien ne nous entrave dans l'état de nature.

De même, rien ne nous estimposé.

La première loi vient justement de notre raison. · La raison nous aide donc, selon ce texte de Hobbes à réglementer notre vie de façon à éviter la mort violente.

Mais peut-elle aller au-delà et nous redonner une liberté dans laquelle la mort violente n'existeplus ? 2.

En quoi la raison peut-elle nous permettre de nous accomplir, nous libérant alors de nos entraves ? « La raison est pratique en tant qu'elle détermine la volonté et les actions au moyen de concepts.[...] Laraison, dans l'homme, est le principe de la liberté, de l'autonomie ; elle constitue en lui l'humanité et lapersonnalité pures, qu'on doit chez tout un chacun estimer et respecter au plus haut point.

» R.

Eisler, d'après Kant, Kant –lexikon . · Selon ce texte de Kant, la raison n'est pas un simple calcul.

Elle est le principe de la liberté même de l'homme, ce qui lui donne son humanité. · La raison, selon Kant donne des règles, des normes.

Cependant, cela ne la limite pas à un calcul pur. Elle humanise l'homme. · Ainsi, l'homme se donne, par sa raison, des principes catégoriques, qui lui donnent, à être humain à part entière.

Alors que pour Hobbes, tout se limitait au calcul, chez Kant, la raison à une fin. · La raison détermine la volonté.

En cela, elle permet de nous libérer d'entraves passionnelles.

L'homme raisonnable sera alors apte à agir en fonction de l'ensemble de l'humanité, et non pour son intérêt propre.En cela, toujours selon notre texte, l'homme est libéré, il n'agit pas sous la contrainte. · Pour Kant, la raison pure est une source de normes à valeurs universelles.

Suivre sa raison, c'est être en accord avec ces normes. · Aussi, la raison de l'homme lui permet-elle de ne pas agir en animal, mais en être humain.

L'ensemble des normes que la raison lui donne est ce qui le définit en tant qu'homme. · Est-ce pour autant une libération ? La raison est le principe de liberté chez l'homme.

Mais est-il libéré de quoique ce soit ? Parce qu'il est raisonnable, il est humain.

Mais, l'idée que Kant a de l'état de natureest la même que celle de Hobbes : une absence de loi.

Or nous avons vu que cet état, nous n'en sommespas réellement libérés, mais sortis. · 3.

L'homme raisonnable se libère-t-il de quoi que ce soit ? · L'homme se libère d'un état de nature violent selon Hobbes.

Pour Kant, l'idée est la même, mais la raison, dans son usage, diffère. · L'homme raisonnable de Hobbes est un homme qui se donne des contraintes, qui atténue sa propre liberté afin de vivre mieux. · Selon Kant, cet homme doué de raison se donne lui aussi des lois, mais conformément à l'ensemble de l'humanité, pour s'accomplir en tant qu'homme. · Mais dans ces deux cas, la raison nous libère-t-elle ? Dans un sens elle nous empêche de mourir violement, dans l'autre, elle nous donne la marche à suivre pour s'accomplir. · Cependant, dans ces deux cas aussi, nous sortons d'un état de nature injuste et sans lois.

De cela nous sortons.

Est-ce une libération pour autant ? · Si Hobbes se limite à voir une limitation de la liberté dans cette sortie, limitation salutaire bien. »

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