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Les raisons de la décision d'investir connaissent-elles des évolutions ?

Publié le 28/12/2010

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En France, entre 2005 et 2000 le taux d'investissement, rapport entre l'investissement et la valeur ajoutée; a diminué de 3,1 points pour atteindre 11,9%. Cette baisse du taux d'investissement que connait la France depuis l'an 2000 va de pairs avec la difficulté qu'a la croissance économique, c'est à dire une augmentation des ressources sur le long terme; a progresser. L'investissement qui est l'acquisition de biens de production durables, qui seront utilisés sur plusieurs cycles de production; étant un stimulant de la croissance. Les raisons de la décision d'investir connaissent des évolutions directement liées aux mutations économiques dont font l'objet les sociétés actuelles.     Ainsi, il serait opportun de se demander si tous les déterminants dans la décision d'investir ont évolué de la même manière ?     Pour cela, nous verrons que même si l'importance de certains déterminants s'est accrue, les déterminants traditionnels restent fondamentaux.     Dans une société de plus en plus ouverte sur l'extérieur avec la mondialisation, processus d'ouverture de toutes les économies nationales sur un marché devenu planétaire; les raisons de la décision d'investir ont quelque peu évolué. De nouveau marchés apparaissent notamment dans les pays émergents tels que l'Inde et la Chine;  ce qui favorise les échanges. Par conséquent, la mondialisation a fait apparaître de nouveaux concurrents. Cela a eu des effets négatifs sur le solde du commerce extérieur français. En 2001, le solde extérieur qui est la différence entre les exportations et les importations a augmenté de 0,1% par rapport à l'année 2000. Par la suite, entre 2001 et 2005 il n'a cessé de diminuer, en 2005 le solde extérieur a baissé de 0,7% par rapport à l'année précédente (document 2). Ainsi, afin de retrouver des parts de marchés,  les entreprises sont dans l'obligation d'innover, donc d'investir pour soit; imposer leur norme, ce qui passe par des investissements de procédés,, c'est à dire par l'acquisition de biens d'équipements, de nouvelles techniques qui permettront à l'entreprise de faire des gains de productivité. Grâce au principe des économies d'échelles, ces gains de productivité vont engendrer la réduction des coûts unitaires de  production, qui pourra se traduire par une baisse des prix de ventes, permettant à l'entreprise d'être plus compétitive au niveau des prix et ainsi de gagner des parts de marchés. Soit, pour résister à la concurrence. Pour cela, elles vont avoir recours à des stratégies de différenciation (compétitivité hors-prix) en produisant un même bien mais qui se distingue grâce à certains moyens, comme la lessive qui se différencie par des particules odorantes. Cette stratégie passe  par des investissements immatériels qui sont de plus en plus présents dans les comptes des entreprises. Ceux qui ont le plus évolué sont les dépenses de marketing, et de publicité. Tout cela a pour but d'attirer la demande, de la stimuler en étant toujours plus compétitif dans cette économie mondialisée.     Cette économie repose également de plus en plus sur la pression de l'actionnariat depuis la mise en place d'une politique libérale en 1983 qui favorise le développement des marchés financiers. L'actionnaire est l'un des partenaires financiers de l'entreprise qui favorise son développement économique par l'apport de ses capitaux, qui lui seront redistribués sous la forme de dividendes. Il est donc propriétaire de titre, de billet de trésorerie. Les entreprises sont soumises à une certaine pression car, le poids des actionnaires dans la répartition de la valeur ajoutée s'est accrue, au détriment de la part des salaires, donc il y a une augmentation du taux de marge, rapport entre  l'excédent brut d'exploitation (EBE) et la valeur ajoutée, ce qui permet d'augmenter le taux d'autofinancement, rapport entre la capacité d'autofinancement et l'investissement. En 2005, le taux d'autofinancement était à plus de 180%  ( document 3). Découle de cette capacité de financement une augmentation de l'investissement des entreprises. Il y a donc une création de richesses, intéressante pour les actionnaires. De plus, outre le taux de marge dont l'influence est grandissante, la profitabilité qui est la différence entre la rentabilité économique ( Excédent brut d'exploitation / capital engagé)  et le taux d'intérêt réel c'est à dire pour lequel tout effet de l'inflation a été supprimé; joue également un rôle majeur dans la décision d'investir . Cela provenant du fait que cet indicateur est un déterminant pour l'arbitrage entre l'investissement productif  et le placement financier. Ainsi, si l'écart est positif, l'investissement va être recherché, sinon cette augmentation des taux d'intérêts peut se traduire par la diminution de l'investissement (document 5) car le coût est trop élevé pour le débiteur. C'est ce qui se passe de plus en plus depuis 1983 avec la mise en place d'une politique de désinflation, car  les taux d'intérêts réels sont devenus positifs et très proches des taux nominaux, les entreprises ont donc subi l'effet de massue de l'endettement c'est à dire que les sommes empruntées rapportent moins qu'elles ne coûtent. Par conséquent, en théorie les profits distribués aux actionnaires diminuent. La situation financière de l'entreprise se dégrade. En même temps, cette augmentation peut inciter les entreprises à placer leur liquidité sur les marchés financiers, plutôt que de faire des investissements dans le capital technique. L'indice boursier des quarante plus grande capitalisation boursière (CAC 40) ne cesse d'augmenter entre 2000 et 2005. De 1987 à 2005 l'indice CAC 40 a été multiplié par 3,715 (document 3).  Le taux d'investissement se trouve donc légèrement en déclin entre 2000 et 2005 il a diminué de 3,1 point pour atteindre 11,9 % ( Document 3) . La formation brut de capital fixe (FBCF) étant pourtant le deuxième facteur pour stimuler la croissance après la consommation des ménages ( document 2). Une proposition de l'économiste Frédéric Lordon consiste à ne permettre la rémunération des actionnaires qu'à hauteur du risque pris réellement et de confisquer le surplus via un impôt et donc de permettre une répartition plus juste des richesses créées. Cette proposition s'appelle le SLAM.     Ainsi, des déterminants tels que la concurrence, la situation financière des entreprises qui comprend le taux de marge, d'autofinancement, la profitabilité, les taux d'intérêts sont devenus essentiels dans la décision d'investir. Cependant, les déterminants traditionnels restent fondamentaux.     Les raisons principales qui incitent les agents à investir sont les profits et la demande (document 1). L'investissement peut être considéré comme un « détour de production «, c'est perdre du temps aujourd'hui pour en gagner demain. Un détour de production est une dépense de temps, d'argent réalisée aujourd'hui dans un but direct autre que l'activité productive elle même mais dont la finalité à long terme permet d'augmenter le niveau de production. L'investissement est un réel pari sur l'avenir, dans la mesure ou la garantie de profit est incertaine, et une dépense réalisée aujourd'hui ne sera rentabilisé que dans un futur plus ou moins proche. Les facteurs psychologiques comme la confiance joue un rôle très important dans la décision d'investir. Au moment de l'investissement l'entrepreneur doit anticiper les retombées futures de l'investissement qu'il réalise. Si il se rend compte qu'elles seront considérables il pourra par exemple embaucher. Le profit ici peut être considéré comme la récompense d'un pari gagné. Les profits permettent à l'entreprise de durer et de gagner des parts de marchés, à condition que les perspectives de profit soient suffisantes. Il faut donc que les profits anticipés soient supérieurs au coûts qui sont mesurés par le taux d’intérêt, pour qu'un investissement soit rentable. De plus, les profits obtenus d'un ancien investissement peuvent permettre à l'entreprise de s'auto-financer si elle veut mettre en place un nouvel investissement. Cependant, les entreprises peuvent avoir recours a d'autre modes de financement, le financement externe par émission d'actions, d'obligations  ou par l'emprunt bancaire. Ainsi, les profits sont un des déterminants majeurs dans l'investissement.     L'autre  élément indispensable dans la décision d'investir, c'est la demande. Aftalion précise ce phénomène avec le principe de l'accélérateur. Lorsque la demande varie, l'investissement varie dans le même sens mais avec une amplitude bien plus importante. C'est à dire que toute variation de la demande entraine une variation plus que proportionnelle de l'investissement. Ce dernier a une sensibilité incroyable par rapport à la demande. En France, en 2004 la demande a augmenté de 1,4% par rapport à l'année précédente, l'investissement quant à lui a augmenté de 0,4% par rapport à 2003. Alors qu'en 2003, la demande a augmenté de 1,3% ( 0,1% de moins qu'en 2004) et l'investissement lui a augmenté de 0,1% ( 0,3% de moins qu'en 2004). Ainsi, il est possible de constater qu'avec cette faible variation de la demande entre les deux années, l'investissement a bien augmenté plus que proportionnellement (document 2). Cependant, bien que la demande soit une donnée importante, une augmentation de cette dernière n'implique pas systématiquement que l'entreprise décide d'accroitre son stock de capital.  Elle peut avoir des stocks relativement importants, malgré l'instauration d'un pilotage par l'aval avec le Toyotisme. Un taux d'utilisation des capacités de production, rapport entre la production effective et les capacités de production; faible. Ce qui signifie que l'entreprise n'a pas besoin d'investir pour répondre à l'afflux de demande sachant qu'elle a à sa disposition  des unités de productions non utilisées. Ou bien, elle peut favoriser une combinaison productive à forte intensité travaillistique. C'est à dire favoriser l'utilisation intensive du travail, souvent cette combinaison est choisie par les entreprises dans des pays ou la main d'½uvre est bon marché ( pays ateliers) car une entreprise choisit la combinaison la moins coûteuse. Par conséquent, une entreprise envisagera d'accroitre ses équipements seulement si elle anticipe une hausse de la demande, de façon durable,si ses capacité de production sont utilisées à 100%  et si elle décide de favoriser une combinaison productive capitaliste c'est à dire substituer du capital au travail. Si ces condition sont réunies le principe de l'accélérateur pourra fonctionner, sinon c'est l'inverse qui se produit,le phénomène du décélérateur ( document 2). C'est ce qui se produit en France depuis 2000, car même si la consommation reste soutenue, elle est variable, ce qui fait chuter l'investissement et par conséquent explique la difficulté a progresser du  taux de croissance économique, qui varie entre 1 et 2%  entre 2001 et 2005 (document 2). De plus, l'incertitude qui demeure le  déterminant inséparable de l'investissement, limite énormément l'investissement dans des périodes de récessions économiques dont la France fait l'objet en se moment (document 4).     Les raisons de la décision d'investir connaissent des évolutions plus ou moins significatives. Les facteurs financiers sont d'avantages prient en compte dans ce système libéral. Cela explique la diminution du taux d'investissement en France, et en partie les faibles taux de croissance depuis les années 1980; car ces déterminants favorisent généralement plus les placements financiers. Qui sont plus rémunérateurs à court terme et plus sûrs que les investissements productifs.     Malgré tout, leur influence reste restreinte par rapport aux déterminants fondamentaux tels que la demande ou les profits, qui ont une influence majeure, est surtout généralement positive dans la décision d'investissement.     Il est alors possible de se demander quelles conséquences, la diminution continue du taux d'investissement des entreprises pourrait-elle avoir sur la croissance économique ?

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