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Le théâtre mondain

Publié le 08/04/2012

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La France bourgeoise, qui fournit au théâtre du 198 siècle un public cohérent, n'a pas été sérieusement ébranlée par 1848. Une liberté politique eût sans doute donné une chance de renouvellement, ou d'évolution plus rapide au théâtre. Le régime présidentiel, puis le Deux Décembre eurent vite effacé les espoirs que la suppression de la censure et quelques «ouvertures« libérales (nomination de Bocage à l'Odéon, de Houssaye à la Comédie-Française) avaient pu faire naître...

« 1 ~ 1 f LA FÊTE IMPÉRIALE 1 89 spectacle, incarne trop bien un certain artifice, un effacement des personnages devant le dynamisme d'une intrigue, pour ne pas ·apparaître comme l'incarnation d'un théâtre sans avenir -qui ne survit guère à une époque.

Le cas d'Emile Augier (1820-1889) est différent.

C'est, au théâtre, un héritier de Balzac -du Balzac romancier.

Après des pièces en vers : La Ciguë ( 1844) et des drames historiques : Diane ( 1852), Augier découvre sa voie dans le drame bourgeois, ou la comédie bourgeoise, en prose.

La vie sociale, les problèmes de classe, les mœurs de la petite et de la grande bourgeoisie d'affaires: il y a de la hardiesse, de la force et une ironie très amère dans sa peinture.

Il est aussi plein, ce moraliste aux yeux attentifs, que Scribe était creux.

Sa carrière correspond, en gros, au second Empire et aux débuts de la troisième République.

En 1854, il donne Le Gendre de Monsieur Poirier, en 1855 Le Mariage d'Olympe, en 1861 Les Effrontés et en 1862 Le Fils de Giboyer -deux pièces qui forment un tout.

En 1864, c'est Maitre Guérin, en 1869 Lions et Renards, en 1878 Les Fourchambault, qui est sa dernière œuvre.

Parmi d'autres pièces, on se souviendra, par curiosité du proverbe en un acte L'Habit Vert (1849) qu'il écrivit avec Musset et du Prix Martin (1876) qu'il signa avec Labiche.

Augier n'est pas le seul à faire passer à la scène dans les années 1850-1860, le réalisme balzacien.

Théodore Barrière (1825-1877), qui avait moins de nerf et d'adresse, moins de style aussi, a donné, entre cinquante autres pièces oubliées, Les Faux Bonshommes ( 1855) que Zola qualifia, lors d'une reprise ( 1877) de «farce de Molière mise dans notre monde moderne».

Mais Barrière, comme de nombreux auteurs dramatiques du temps, perdit, à courir après le succès (ou plutôt la recette) toute vigueur et tout talent.

Alexandre Dumas fils (1824-1895) débuta en 1851 par La Dame aux Camélias.

Il devait, en quarante ans, faire jouer quinze pièces.

de 1853 à 1873 au Gymnase.

de 1876 à 1887 à la Comédie-Française.

Sur ces deux scènes, il apparut alors comme un maitre.

Aujourd'hui, La Dame aux Camélias mise à part, on ne joue guère de lui qu'un acte très dur, que Becque aurait pu imaginer, Une Visite de noces ( 1871 ).

Mais Le Demi-Monde ( 1855).

pièce à thèse ou pièce d'idées, et L'Ami des femmes (1864) sont des comédies de mœurs brillantes, et qui ont compté dans l'histoire du genre, dans son. »

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