Devoir de Philosophie

Thomas Woodrow Wilson (Histoire)

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

wilson
Tout ce qu'entreprit Woodrow Wilson et c'était un homme ambitieux et aux talents variés il le réussit avec une promptitude et une plénitude étonnantes. Toutefois, si l'on excepte les débuts de sa carrière comme professeur et érudit, le succès de chacune de ses entreprises fut éphémère et les chutes qui suivirent vertigineuses ; si l'on faisait une courbe de cette succession de succès et d'échecs, elle ressemblerait à une vue des Alpes. Ses réussites furent dues à ses talents intellectuels et oratoires considérables et au fait qu'il se donnait totalement à sa tâche du moment ; ses échecs s'expliquent essentiellement par des défauts de personnalité, notamment son impuissance à tolérer l'opposition. Le dialogue face à face avec des individus lui semblait presque impossible, sauf sous la forme de rapports de maître à élève.
wilson

« fut amélioré.

Mais, l'année suivante, la législature se refusa à de nouvelles réformes et, comme à Princeton, Wilsonne pouvait pas tolérer la résistance.

Il révéla l'incapacité de son tempérament à collaborer avec des hommes quin'acceptaient pas de suivre totalement sa direction et il fit de ses adversaires politiques des ennemis personnels,qu'il méprisait et détestait. Une fois de plus, le destin protégea Wilson des conséquences de son intransigeance.

Le parti démocrate,impressionné par les brillants débuts de Wilson comme gouverneur, le désigna comme candidat à la présidence desÉtats-Unis en 1912 et, comme les républicains divisèrent leurs voix entre le président sortant William Taft et l'ancienprésident, Theodore Roosevelt, ce fut Wilson qui fut élu.

A nouveau, sa volonté puissante, son énergie et son talentpour faire appel aux meilleurs sentiments des politiciens comme des citoyens ordinaires produisirent un déluge dezèle réformiste.

Ce fut l'apogée de l'ère "progressiste" en Amérique.

L'économie était prospère et, cependant, leshommes de bonne volonté s'inquiétaient de la puissance croissante des groupes industriels géants et de lapersistance, au sein de la société américaine, de la pauvreté et de l'injustice.

Wilson proclama une croisade enfaveur d'une "nouvelle liberté", c'est-à-dire un programme destiné à éliminer par l'action du gouvernement lesprivilèges particuliers, afin de rétablir dans la société une situation qui permettrait aux forces classiques de laconcurrence de protéger le public contre la rapacité des monopoles et aux fermiers et petits hommes d'affaires deprogresser par leurs propres efforts.

A l'instigation du nouveau Président, le Congrès adopta rapidement une nouvelleloi contre les monopoles ainsi qu'une mesure qui rationalisait le système bancaire.

Les droits de douane abusivementélevés furent abaissés et un nouvel organisme, la Commission fédérale du commerce, fut créé pour contrôler lespratiques commerciales. La puissance et le prestige de la fonction présidentielle protégèrent Wilson contre sa grande faiblesse mais on peutse demander s'il aurait pu maintenir pendant longtemps l'élan de ce mouvement de réformes.

En tout cas, la GrandeGuerre qui éclata en 1914 l'obligea bientôt à tourner son attention vers le monde extérieur.

Jusque-là, il ne s'étaitjamais particulièrement intéressé aux questions de politique étrangère et il présumait, comme la plupart desAméricains de sa génération, qu'il suffisait de se montrer "diplomate et conciliant" dans les rapports avec les autrespuissances pour pouvoir protéger les intérêts nationaux de façon adéquate.

D'autre part, il était aussi fermementconvaincu de la supériorité innée des institutions et des valeurs américaines qu'un missionnaire du XIXe siècle de la"vérité" du christianisme ; en outre, il se méfiait profondément des diplomates "professionnels" qu'il jugeait cyniqueset d'esprit étroit.

Et, surtout, il avait horreur des effusions de sang et était ardemment attaché à la paix pour desraisons religieuses. Dans le conflit qui éclata entre les Alliés et les Puissances centrales, il adopta donc officiellement une politique deneutralité.

Sentimentalement, il avait une préférence pour la Grande-Bretagne et la France, notamment aprèsl'invasion brutale de la Belgique par l'Allemagne, mais sa raison et sa conscience le maintinrent dans la neutralité.Mais la difficulté était qu'aucune politique des États-Unis ne pouvait être authentiquement neutre et Wilson en eutla triste évidence lorsqu'il chercha à appliquer le principe de la liberté des mers dans la guerre commerciale qui fitrage sur l'Atlantique à partir de 1914.

S'il obligeait les Alliés à respecter tous les droits traditionnels des naviresneutres en haute mer, il les privait de l'avantage de leur supériorité navale ; s'il tenait les Allemands pourstrictement responsables des attaques de leurs sous-marins, il leur enlevait les bénéfices de cette puissante armenouvelle.

Même si on jetait l'éponge et si l'on interdisait le commerce avec les belligérants des deux bords, celaaurait été contraire à la neutralité (outre des effets désastreux pour l'économie américaine), en empêchant les Alliésd'utiliser leur puissante flotte marchande pour obtenir les fournitures américaines dont ils avaient fort besoin et enfavorisant ainsi les Puissances centrales. Pendant plus de deux ans, Wilson s'efforça d'élaborer et de maintenir une politique impartiale.

Ce faisant, "il nousévita la guerre" comme s'en vantèrent ses partisans lors de la campagne victorieuse qu'il mena pour sa réélection en1916 mais, en même temps, il ne cessa d'offenser l'un ou l'autre des pays en guerre.

Il tenta désespérément derésoudre ce dilemme en se proposant comme médiateur entre les belligérants mais aucun ne voulut faire lesconcessions nécessaires.

Finalement, lorsque au début de 1917 les Allemands lâchèrent leurs mortels poissons sous-marins dans une attaque générale contre les flottes alliées et neutres, il décida que les États-Unis devaient entrerdans la guerre aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne.

Paradoxalement, c'est sans doute lorsqu'il appelason peuple au combat qu'il fut le plus proche de son impossible idéal de neutralité.

A quelqu'un qui lui demandait quelétait le groupe de belligérants dont il espérait la victoire, il répondit avec humeur : "Ni l'un, ni l'autre." Il pensait quec'était seulement en jetant le poids des États-Unis dans la balance que l'on pourrait sortir de cette impassesanglante.

Lorsqu'il déclara que son principal but de guerre était "d'assurer la sauvegarde de la démocratie dans lemonde", il révélait une fois de plus assurément son esprit de clocher.

Mais il voyait également beaucoup plus loin : àmoins qu'un terme ne fût mis à la guerre, la civilisation occidentale entière, pensait-il, risquait bientôt de s'effondrer. On peut probablement se demander si l'intervention américaine a réellement déterminé le résultat de la guerre, maiselle a au moins fortement contribué à la victoire des Alliés.

Il est indiscutable que les objectifs idéalistes de Wilsonont laissé leur empreinte sur la conduite des combats et influencé les termes de la paix, même si ces objectifs n'ontpas été entièrement atteints.

Mieux que la plupart des hommes d'État européens, Wilson sut comprendre qu'untriomphe militaire n'entraînerait pas automatiquement une société stable et harmonieuse.

Il était convaincu que,pour être permanente, la paix devait assurer la réconciliation des peuples et il sentait qu'en écrasant l'Allemagne onrisquait de détruire l'équilibre européen et de provoquer de nouvelles guerres.

Ses célèbres Quatorze Pointscontenaient des contradictions inavouées entre, par exemple, l'internationalisme et l'autodétermination des peuplesainsi que des idéaux irréalisables tels que la conduite en public des négociations diplomatiques et la liberté des mersen temps de guerre mais on y trouvait aussi des intuitions perspicaces.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles