Traduire est-ce trahir?
Publié le 10/03/2005
Extrait du document
On emploie traduire dans certaines expressions pour rendre compte de la difficulté d’une opération, par exemple lorsque l’on dit « traduire ses sentiments «. Le sens commun présuppose que traduire c’est toujours trahir, que la diversité des langues exige que le passage entre l’une et l’autre se paie de la perte de certaines richesses, et relève plus de l’interprétation que d’un système idéal de correspondances. Dès lors traduire ce serait toujours composer à la limite de la trahison. Mais n’est-ce pas là une vision purement scolaire de la traduction, puisque la traduction « idéale « est impossible pourquoi toujours rester prisonnier de son ombre ? Traduire n’a-t-il pas plutôt parti liée au sens, à la pensée, qu’à la langue et à ses particularités ? Ne faut-il pas se libérer d’une forme que de toute façon l’on ne pourra restituer idéalement, et viser avant tout à faire surgir un fond ? C'est-à-dire que peut-être traduire exige d’abord d’être entièrement pénétré d’une œuvre pour la faire passer dans une autre langue, et d’être donc libéré du seul souci de la précision, qui condamnerait à la médiocrité.
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