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LES TROIS NIVEAUX DE LA CROYANCE

Publié le 16/03/2011

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   Il y a trois niveaux de la croyance :    A. Crédulité de la pensée constituée : le vertige mental, les puissances trompeuses, le sommeil dogmatique.    B. Certitude critique de la pensée dégagée : le doute, le critère de la vérité, les degrés de la croyance.    C. La croyance décidée de la pensée engagée : la volonté de croire, le risque, l'assentiment réel.    A) La crédulité de la pensée constituée    1° Le vertige mental. Crédulité.    Elle consiste à croire tout ce qui se présente de la part de n'importe qui. C'est ce que Renouvier appelle « le vertige mental « par lequel une réponse s'impose d'elle-même à la conscience qui affirme et aux mouvements de l'organisme qui la traduit. La volonté, l'hégémonie mentale n'interviennent pas : comme dans le vertige physiologique, où il y a pressentiment d'un passage spontané de l'idée de chute à la chute elle-même. C'est une impuissance de la volonté : nous ne sommes pas maîtres de nous-mêmes. Il y a passivité de la conscience qui laisse faire un enchaînement mécanique. Renouvier fait de ce vertige un phénomène normal; il y a entraînement de l'image au mouvement lui-même; c'est un réflexe : l'image se réalise naturellement.

« 1° Le doute. C'est un état où la conscience est partagée.

Cet examen impartial est une étape critique nécessaire de la certitude: c'est une libération de la pensée, une victoire sur la précipitation et la présomption, ou la prévention; c'est uneremise en question de la croyance immédiate, qui aboutit au doute méthodique. 2° Le critère de la vérité. Mais qu'est-ce qui fondera la croyance? Pour la conscience, ce qui est vrai, c'est ce qui est évident.

Renouvier dit : « C'est ce que, dans une discussion,chacun prétend posséder.

» C'est une propriété que possède la vérité que de reluire à l'esprit avec une clarté etune distinction si grandes qu'il est impossible d'en douter dès qu'on en aperçoit la signification.

Pour Descartes, cequi saisit l'évidence, c'est l'intuition : la méthode consiste à transporter l'évidence sur des propositions éloignées quine la comportaient pas d'abord. Alors nous découvrons un nouveau facteur de la croyance, le facteur intellectuel : la croyance est dès lors le faitde la pensée critique, qui suppose l'étape du doute; il y a affirmation parce que confirmation.

Il s'agit ici d'unepensée dégagée de toute influence étrangère à la raison, désintéressée, qui n'a de souci que d'être logique,rationnelle, fondée sur le respect de la vérité et de la fidélité de la conscience à soi. 3° Mais alors il y a des degrés de la croyance. Alors que la croyance-crédulité est globale, la forme que nous étudions ici présente des degrés : on est plus oumoins près de la vérité.

Le degré le plus parfait est celui de la certitude, « état de l'esprit à l'égard d'un jugementqu'il tient pour vrai », sans aucune ombre de doute, assentiment total à ce que l'esprit considère comme la vérité. Qu'il s'agisse de certitude médiate ou de certitude immédiate, l'évidence doit être possible, plus ou moins claire maistoujours réelle.

La certitude est référence à la vérité, pensée de la vérité.

La proposition universelle et nécessairevaut pour tous les esprit.

Elle est subjective mais prétend n'être que le reflet d'une nécessité objective.

La vérité ensoi est devenue nôtre.

Mais en même temps nous la sentons contraignante; il est impossible de de douter.

Elle estparfaite si on a suscité tous les doutes possibles pour s'arrêter à un noyau irrésistible. La certitude n'est-elle certitude que par la possession réelle du vrai ? alors il y a la vraie certitude, adhésion donnéepour des raisons communicables, puis certitude morale, adhésion forte pour des raisons extrinsèques à la choseaffirmée.

L'absence de raisons tirées de la chose même engage la foi, qui n'est pas complètement irrationnelle, maisqui implique la confiance, par exemple dans le témoignage. Mais dans cette voie, tout le monde prétendra être certain; comment dans les cas limites distinguer la certitude dela croyance? Qu'il y ait évidence ou qu'il n'y ait pas évidence, dans les deux cas il s'agit toujours d'une adhésion àce qu'on tient pour la vérité, car tel est l'élément purement psychologique; psychologiquement l'attitude est lamême dans les deux formes de la certitude. « A proprement parler il n'y a pas de certitude, il n'y a que des hommes certains », dit Renouvier.

C'est le point devue psychologique. Mais qu'est-ce que l'opinion? C'est tenir une chose pour vraie tout en se disant qu'elle n'est peut-être pas tout àfait vraie.

On forme une conjecture, il y a probabilité : ce qui l'oppose à la connaissance claire qui peut se justifierrationnellement.

L'opinion est opinion par insuffisance subjective (on n'a pas surmonté l'épreuve du doute) et parinsuffisance objective (incertitude inhérente à la chose même).

Donc, toute opinion représente une adhésionmesurée aux chances de vérité. C) La croyance décidée de la pensée engagée La croyance peut-elle se maintenir à ce niveau ? Ne retombe-t-elle pas dans le vertige mental si elle se confine ausimple facteur intellectuel? Un nouveau facteur intervient : la volonté.

Il n'y a de croyance que décidée, voulue. 1° La volonté de croire. Les thèses intellectualistes (Spinoza) nient qu'il y ait une marge entre l'entendement et le jugement; l'idée vraieenveloppe la certitude : Veritas norma sui et falsi est.

L'idée n'est pas inerte, c'est une force qui enveloppe sonaffirmation. Cette théorie revient ou bien à nier toute activité de l'esprit, et nous retombons dans le vertige mental; ou bien àfragmenter la volonté, à la mettre dans toutes les idées, ce qui multiplie le problème. En réalité, il n'y a d'affirmation que volontaire : nous décidons que la volonté existe pour nous — volonté qui ne joue. »

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