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L'URSS DE BREJNEV A GORBATCHEV

Publié le 22/02/2012

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Le limogeage de Nikita Krouchtchev laisse la place à une direction collégiale comprenant Podgomy à la tête de l'Etat, Kossyguine au gouvernement et Brejnev comme premier secrétaire du PCUS. Les différences d'appréciation concernant les orientations économiques permettent à ce dernier de s'imposer (il est pour le développement de l'industrie lourde) et de cumuler à son tour, à partir de 1975, les fonctions de premier secrétaire et de chef de l'Etat. Représentant de tous ceux qui, à l'intérieur du parti, sont pour le plus grand immobilisme de peur de perdre les avantages acquis (nomenklatura), il va diriger l'URSS pratiquement sans partage jusqu'à sa mort en 1982.
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« politique, dont il devint membre de plein droit en juin 1957.

Ses premières expériences politiques de la période decollectivisation lui furent d'un grand secours lorsqu'il fut chargé de superviser la révolution agraire au Kazakhstan,dont le rôle de grenier à blé devait suppléer celui de l'Ukraine.

Traditionnellement, en effet, l'Ukraine avait été, aucours de l'Histoire, le fournisseur de blé de la Russie et d'autres pays.

Il peut donc sembler étrange que l'autrecentre d'intérêt de Brejnev ait été la Marine, car le Kazakhstan, dépourvu de débouché maritime, est peu concernépar les problèmes de navigation.

Un tel éclectisme est toutefois conforme à l'idéal bolchevique de mobilité desdirigeants du Parti, qui doivent pouvoir être des hommes à tout faire.

Khrouchtchev conserva cette tradition aprèsla mort de Staline. Brejnev a toujours été essentiellement un homme du Parti.

Si l'on excepte un bref séjour au ministère de la Défense,il n'a jamais occupé de poste gouvernemental, ce qui est également conforme au profil de la carrière deKhrouchtchev.

On a souvent fait remarquer que ceux des membres du Parti qui accèdent en son sein aux plushautes responsabilités ne se sont jamais attardés longtemps à des postes gouvernementaux.

Un autre handicappour Brejnev était que sa carrière était par trop marquée par Khrouchtchev.

Lorsque celui-ci fut renversé en 1964, ilest vraisemblable que certains des membres du Comité central parmi les plus acharnés à dénoncer le culte de lapersonnalité de Khrouchtchev furent aussi les plus réservés à l'égard de Brejnev.

L'homme, on le voit, est un produitcaractéristique de la mécanique du Parti mise au point par Staline.

Son nom ne fut associé à des idées de réformequ'en raison de ses liens avec Khrouchtchev qui, par rapport à Staline du moins, paraissait rétrospectivement avoireu des tendances libérales. Les débuts de la carrière de Brejnev devaient beaucoup à Khrouchtchev.

Mais à certains événements des années1962-1964, on peut voir que le premier commençait à prendre du recul par rapport à son protecteur, qui devait êtrefinalement renversé l'année suivante.

Durant cette période, la politique de Khrouchtchev connut plusieurs échecssimultanés.

Sa campagne pour un traitement plus libéral des grands hommes de la littérature suscita l'hostilité deceux des dirigeants du Parti qui ne lui devaient pas leur poste.

Une partie de la réprobation qui s'abattait surKhrouchtchev allait donc rejaillir sur ses lieutenants, et parmi eux, Brejnev.

Celui-ci fit preuve de prudence en sedésolidarisant de l'image de Khrouchtchev, passablement ternie par ses erreurs du moment.

Entreprise d'autant plusaisée que ces erreurs étaient très caractéristiques d'une personnalité.

Ce fut donc, à coup sûr, peu avant 1964 queBrejnev commença à prendre de la distance et à marquer une certaine indifférence à l'égard de certains aspects dela politique de Khrouchtchev. Après la chute de Khrouchtchev, les membres du Bureau politique restèrent en place.

Cela n'empêcha pas Brejnev,dès 1964, de vouloir conquérir une position supérieure à celle de Kossyguine, président du Conseil des ministres.

Lastratégie de Brejnev n'a guère été différente de celles employées par Staline dans les années 20, et parKhrouchtchev dans les années 50.

Cette stratégie consiste notamment à un ajustement du poste de secrétairegénéral du Parti, afin de gagner le contrôle du secrétariat du Comité central.

Brejnev entreprit alors la conquête del'appareil du Parti sur l'ensemble du territoire.

Bref, comme ses prédécesseurs, il se servit de l'appareil pour assurersa propre domination sur les autres institutions du régime.

Malgré une ressemblance formelle des stratégies, celle deBrejnev, par son style et sa mise en œuvre, fut adaptée aux conditions particulières du moment. Il dut procéder avec plus de lenteur que Staline et plus de circonspection encore que Khrouchtchev.

Son ascensionmesurée vers la première place débuta au printemps de 1965 par une série de mesures prudentes.

En 1964, il avaitface à lui quatre puissants secrétaires qui étaient également ses collègues au Bureau politique : Souslov, Kirilenko,Podgorny et Chelepine.

Ces hommes s'unirent en diverses combinaisons, principalement lors de la session plénière duComité central en décembre 1964, pour empêcher Brejnev d'exercer le pouvoir absolu grâce à son poste de premiersecrétaire.

Cependant, dès avant 1965, la position de Podgorny s'affaiblit, et il finit par être écarté du secrétariat.De même, la crise du Proche-Orient (mai-juin 1967) causa l'exclusion de Chelepine du secrétariat.

Seuls Souslov etKirilenko restaient en lice.

Le premier, déjà âgé, et qui avait un passé politique d'éminence grise de la politique duParti, n'était pas un concurrent sérieux au poste de premier secrétaire. Une longue période fut cependant nécessaire à Brejnev pour neutraliser les autres concurrents potentiels au sein duComité central.

Compte tenu du fait que Brejnev devait observer une extrême prudence pour élargir l'assiette de sonpouvoir, il lui fallut attendre la session plénière du Comité central, en décembre 1969, pour pouvoir faire preuved'inflexibilité sur la discipline de Parti, exclure diverses personnalités et les remplacer par ses propres candidats.

Lemouvement culmina au XXIVe Congrès du Parti, où quarante-sept membres du Comité central précédent furentremplacés par des nouveaux venus.

Quant aux membres en place du Comité central, ils virent leurs pouvoirslégèrement rognés, car à cette occasion, on leur adjoignit quarante-six membres supplémentaires.

Les deux centquarante et un membres du Comité central issus du XXIVe Congrès comptaient quatre-vingt-treize hommesnouveaux.

Brejnev pouvait, par ce renouvellement et cet apport, considérablement accentuer son influence sur leComité central.

Son accession au pouvoir ne s'est pas, on le voit, écartée des chemins traditionnels, et c'est encela qu'il y eut surprise.

En effet, on pensait généralement que ces méthodes " traditionnelles " n'auraient pluscours, puisque avait changé le contexte gouvernemental de l'Union Soviétique.

S'il est vrai qu'aucun observateuroccidental n'envisage l'évolution de l'URSS vers un système de démocratie libérale, il est également vrai que,pendant très longtemps, l'hypothèse d'une direction collégiale du Parti était couramment avancée.

En fait, au lieu decette collégialité s'est imposée une sorte de dyarchie.

Comme le disait Aristote voici plusieurs siècles, la question dunombre dans une polis n'est pas déterminante, et l'on voit bien que l'exercice même non solitaire du pouvoir permetune certaine variété de gouvernements autoritaires et même totalitaires.

En fait, le régime soviétique s'est durcipolitiquement depuis la chute de Khrouchtchev en 1964.

Force est de constater que la lutte pour la succession dece dernier s'est déroulée hors de tout contrôle et en l'absence d'information des citoyens soviétiques.

Pour autant. »

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