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VERLAINE AVANT LE MARIAGE.

Publié le 25/06/2011

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Bachelier, Paul Verlaine aborda les études de droit, en vue de l'examen d'entrée au ministère des Finances. Il prit une inscription à la Faculté, et suivit quelques cours de droit français et de droit romain. Mais il trouva plus amusantes les heures pas es dans des « caboulots « de la rue Soufflot. Sa négligence à suivre les cours émut son père. Celui-ci déclarait partout qu'il fallait « caser Paul «. Il le garda chez lui six mois. Un ancien officier de ses amis trouva pour le jeune homme une situation provisoire à la Compagnie d'assurances l'Aigle et le Soleil réunis, rue du Helder. Il n'y resta que le temps d'obtenir une place aux bureaux de la Préfecture de la Seine. D'abord employé à la mairie du IX° arrondissement, rue Drouot, il passa ensuite à l'Hôtel de Ville. Son travail consistait à mandater le traitement des ecclésiastiques de Paris. Labeur sans joie, mais aussi sans fatigue. Ses journées, commencées tard, interrompues pendant deux heures pour le repas de midi, s'achevaient à. quatre heures. Il fut un expéditionnaire médiocre et ne prit même pas la peine d'affronter les très faciles épreuves qui lui eussent permis d'occuper des postes moins subalternes. Il finit par devenir commis-rédacteur. Il avait gagné, pour ses débuts, 1.800 francs par an.

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« vie.

Lorsque par aventure, il se laisse entraîner dans une partie où règne la joie vulgaire, il s'ennuie et prend sans levouloir une mine lugubre.

Il a des amitiés ardentes pour de jeunes camarades.

On a cité un cousin à Lécluse, on aparlé de Lucien Viotti.

Il doit être bien entendu que sur le caractère de ces amitiés, personne ne sait rien, personnen'a le droit d'insinuer qu'elles furent impures, et que le contraire est infiniment probable.

Lorsque les sens parlenttrop fort, Verlaine les apaise en des aventures sans prestige.

On ne peut affirmer, mais il est permis de soupçonnerque ce n'était pas nécessairement avec des filles.A le voir parmi ses amis, on le jugerait sans doute un garçon fort équilibré, un peu secret peut-être, mais gaisuffisamment.

Et peut-être aurait-on raison.

Mais plus probablement cet équilibre et cette gaieté cachent une vraiedétresse.

La maladie et la mort du père, la mort d'Elisa ont atteint profondément le jeune homme.

Il souffre de salaideur et se sent un solitaire.

Comment expliquer sans cette tristesse secrète son goût pour l'humour macabre, lecaractère lugubre que prennent volontiers ses plaisanteries et surtout les fureurs homicides qui éclatent chez luilorsque l'ivresse le tient ?Verlaine, en 1869, est en plein désarroi.

Dans une lettre de juillet il se dit extrêmement souffrant, enfoncé en unennui monstrueux, incapable de composer des vers.

Il avoue l'état déplorable de ses nerfs.

D'autre part il a parléplus tard, dans une lettre à Victor Hugo, de la voie heureuse et calme où il était entré par son mariage « aprèsd'atroces angoisses ».

Émouvante formule, et qui invite à soupçonner, à l'époque qui précède les fiançailles, unecrise infiniment douloureuse.Le témoignage le plus précis que nous ayons sur cette période nous vient encore des Ardennes.

Au début de juin, laCorrespondance nous apprend que Verlaine quitta Paris subitement parce qu'il était malade : il alla se reposer àFampoux.

Mais une lettre écrite par une Ardennaise le 18 juillet nous révèle qu'en réalité le jeune homme avait dûs'éloigner à la suite d'une dispute dans un café, et que parti dans un coup de tête, il était revenu quatre jours plustard dans un autre coup de tête.

Quelques semaines plus tard, nouvelle crise.

Une nuit, il revient à cinq heures dumatin, ivre.

Il se jette sur sa mère.

Il crie qu'il va la tuer et qu'il se tuera ensuite.

Mme Verlaine lance un télégrammeà sa soeur Marie-Rose Dehée.

Celle-ci est une femme énergique, qui en impose à son neveu.

Il reste calme pendantles deux jours qu'elle passe à Paris.

Mais deux jours plus tard, il recommence.

Il rentre à 1 heure du matin, avec unami.

Il menace à nouveau sa mère ; il brandit un sabre sur sa tête.

L'Ardennaise qui assiste à cette scène, VictoireBertrand, lui arrache le sabre, aidée par le camarade inconnu.

Le calme ne revient qu'après huit heures de foliefurieuse.

Cette fois encore, Mme Verlaine emmène son fils à Fampoux ; on allègue une prétendue maladie pourexpliquer ce nouveau départ.

« Je crois, écrivait Victoire Bertrand, que s'il continue, un jour ou l'autre, il fera uncrime.

»Dans la famille, on commençait à s'émouvoir.

Le 22 mars, la tante Grandjean, à Paliseul, était morte.

Paul était arrivéle lendemain.

Sa tenue avait été à ce point scandaleuse qu'on avait décidé d'agir.

Au début d'avril on l'avait rappelé,sous prétexte de régler les détails de la succession.

Les parents, les amis, le curé, le notaire s'étaient entenduspour le chapitrer.

On le pressa de se marier dans le pays et de s'y fixer.

Il parut accepter.

Il se confessa.

Il étaitquestion d'une cousine dont le « caractère énergique » était connu.

La seule pensée d'affronter cette cousine ledécida à demander la main d'une jeune fille à peine entrevue, demi-soeur de son excellent ami Charles de Sivry.. »

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