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D'où vient la force des préjugés ?

Publié le 16/02/2004

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   Définition des termes et problématisation : Le sujet pose la question de l'origine de l'influence que peut avoir nos idées préconçues sur nous, notre manière de penser, d'appréhender les choses qui nous entourent. Les préjugés sont les idées ou les opinions reçues comme valables par l'individu alors même qu'elles ne sont pas fondées, justifiées. L'absence de justification peut provenir du caractère subjectif et donc relatif d'une idée, dans le cas de la sensation l'individu prend un risque s'il considère valables ses sensations sans les analyser ni les critiquer. Le terme de préjugés n'indique pas une simple absence de jugement mais un jugement hâtif non consolidé. Il s'avère alors difficile de distinguer les frontières qui séparent le jugement du préjugé. Le préjugé peut être conçu comme étant une espèce du jugement mais indéfini, infondé.

Le sujet pose la question de l’origine de l’influence que peut avoir nos idées préconçues sur nous, notre manière de penser, d’appréhender les choses qui nous entourent. Les préjugés sont les idées ou les opinions reçues comme valables par l’individu alors même qu’elles ne sont pas fondées, justifiées. L’absence de justification peut provenir du caractère subjectif et donc relatif d’une idée, dans le cas de la sensation l’individu prend un risque s’il considère valables ses sensations sans les analyser ni les critiquer. Le terme de préjugés n’indique pas une simple absence de jugement mais un jugement hâtif non consolidé. Il s’avère alors difficile de distinguer les frontières qui séparent le jugement du préjugé. Le préjugé peut être conçu comme étant une espèce du jugement mais indéfini, infondé. L’individu s’arrêtant à ses préjugés ne parcoure pas toutes les étapes qui mènent au jugement objectif parmi lesquelles nous trouvons l’analyse, la réflexion etc. En ce sens les préjugés ne sont pas des jugements valables parce qu’ils peuvent être porteurs d’erreur. C’est cette caractéristique qui rend problématique la « force des préjugés «. Comment ce qui est infondé, porteur d’erreur, peut-il exercer une influence sur l’esprit humain ? Quelle est la raison de cette influence ? Dans un sens fort la force n’est pas seulement influence, celle-ci en effet peut être combattue, elle peut être comprise comme soumission de l’esprit à ses préjugés. La deuxième difficulté porte sur l’attribution d’une force aux préjugés. Comment les préjugés peuvent-ils par eux-mêmes avoir une force ? Cette force ne leur est-elle pas attribuée de l’extérieur ? La troisième difficulté concerne le caractère incontournable des préjugés : comment la science est-elle possible si l’esprit ne peut se passer de préjugés ?

« ou à l'usage mécanique de la raison se substituant à son action spontanée selon des lois.

» KANT, Logique,introduction IX.

Transition : La tentation de la passivité pousse l'individu à faire de ses préjugés des jugements sur lesquels il peut étayer son raisonnement.

Nous pouvons alors nous poser la question suivante : l'influence du préjugé sur nosraisonnements provient-elle du préjugé lui-même ou provient-elle d'une évaluation fautive de notre entendement ? Deuxième partie : L'attribution d'une force aux préjugés.

2.1 L'erreur provient du mauvais usage de notre liberté.

« Nos sens ne sont donc pas si corrompus qu'on s'imagine, mais c'est le plus intérieur de notre âme, c'est notreliberté qui est corrompue.

Ce ne sont pas nos sens qui nous trompent, mais c'est notre volonté qui nous trompe parses jugements précipités.

Quand on voit, par exemple, de la lumière, il est très certain que l'on voit de la lumière :quand on sent de la chaleur, on ne se trompe point de croire que l'on en sent, soit devant soit après le péché.

Maison se trompe, quand on juge, que la chaleur que l'on sent, est hors de l'âme qui la sent.

» MALEBRANCHE, Larecherche de la vérité, 1.5.2.

2.2 La force des préjugés résulte d'une évaluation.

« Parfois les préjugés sont des vrais jugements provisoires ; c'est seulement le fait qu'ils prennent la valeur deprincipes ou de jugements définitifs qui est illégitime.

La cause de cette illusion est à chercher dans le fait que desraisons subjectives sont à tort considérées comme objectives, faute de la réflexion qui doit précéder tous lesjugements.

» KANT, Logique.

Transition : Les préjugés n'ont pas en eux-mêmes de force, celle-ci naît de la considération des individus, c'est eux-mêmes qui attribuent un pouvoir aux préjugés.

Ce qui sera défendu par une majorité de personnes même si c'estinfondé, et non justifié par la réflexion, sera un bon candidat pour être considéré comme un jugement influant.L'homme n'est pas conscient de conférer de la valeur à un préjugé, à un jugement infondé et subjectif, pour lui ils'agit d'un jugement valable.

La science pour s'établir doit être consciente de cette faiblesse humaine.

Troisième partie : Les préjugés sont incontournables mais peuvent être dépassés et doivent l'être pour rendrepossible la science.

3.1 L'esprit a l'âge de ses préjugés.

« L'idée de partir de zéro pour fonder et accroître son bien ne peut venir que dans des cultures de simplejuxtaposition où un fait connu est immédiatement une richesse.

Mais devant le mystère du réel, l'âme ne peut sefaire, par décret, ingénue.

Il est alors impossible de faire d'un seul coup table rase des connaissances usuelles.

Faceau réel, ce qu'on croit savoir clairement offusque ce qu'on devrait savoir.

Quand il se présente à la culturescientifique, l'esprit n'est jamais jeune.

Il est même très vieux, car il a l'âge de ses préjugés.

Accéder à la science,c'est spirituellement rajeunir, c'est accepter une mutation brusque qui doit contredire un passé.

» BACHELARD, Laformation de l'esprit scientifique.

3.2 La dynamique de la science.

« Ainsi toute culture scientifique doit commencer, comme nous l'expliquerons longuement, par une catharsisintellectuelle et affective.

Reste ensuite la tâche la plus difficile : mettre la culture scientifique en état demobilisation permanente, remplacer le savoir fermé et statique par une connaissance ouverte et dynamique,dialectiser toutes les variables expérimentales, donner enfin à la raison des raisons d'évaluer.

» Ibid.

CONCLUSION L'origine de l'influence des préjugés est multiple, elle réside à la fois dans nos sensations, qui sans prise de distancecritique, peuvent être porteuses d'erreurs, et dans notre tentation à la passivité, notre raison s'en remettant auxjugements d'autrui infondés.

L'origine du pouvoir des idées préconçues est donc à la fois interne et externe.Cependant ce pouvoir ne réside pas dans les préjugés eux-mêmes mais est attribué par l'homme de l'extérieur.L'homme se trompe en prenant un préjugé pour un jugement objectif.

Cette tendance à l'erreur est inhérente àl'esprit humain celui-ci devant en être conscient pour pouvoir rompre avec ses préjugés et rendre ainsi possible lascience.. »

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