LES VISAGES DU « PREROMANTISME »
Publié le 30/03/2012
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Il est des concepts qui obscurcissent plus qu'ils n'éclairent. Celui du "préromantisme" que son historien Henri Monglond lui·même qualifie de "je ne sais quoi" semble de ceux-là. Existe-t-il un pré romantisme (et que signifie, accessoirement, cette idéologie du pré impliquant une idéologie du post ?) En fait il s'agit d'une création artificielle soit de romantiques à la recherche de précurseurs, soit d'historiens de la littérature, avides de classification commodes et soucieux de découvrir les sources, d'un romantisme au sens plein et classique du terme. Mais ce finalisme est trompeur et les pré romantiques appartiennent en fait au siècle des Lumières. Par ailleurs, le romantisme existe déjà bien avant 1814 (date à laquelle commence le romantisme théorique : Madame de Staël : De l'Allemagne; A.W. Schlegel : Cours de littérature dramatique ; Sismondi : La littérature du Midi de l'Europe), ....
«
l'Empire, l'expérience et la problématique qui furent
les leurs, leur authenticité, leurs moyens et réussites
propres d'expression.
Et si les contours de cet
ensemble de faits littéraires nous paraissent flous,
cela
tient sans doute à leur nature réelle, mais aussi
aux tendances
habituelles de la critique idéaliste.
L'histoire littéraire n'est-elle faite que de chefs
d'œuvre encadrés de précurseurs et d'attardés, de
temps forts encadrés, de temps de gestation et
d'époques de décadence
? Genèse et décadence
sont certes des notions qui correspondent
à des
réalités : cheminement de la prise de conscience
et mise
au point des instruments d'expression, période
plus intense et plus précise, période d'obscurcisse
ment et feutrage, chacun de ces trois types de
moment
culturels et littéraires correspondant, selon
des voies qui sont loin d'être claires, à des moments
et
à des mouvements historiques, qui sont, eux
plus clairement définissables et repérables et à
l'existence d'esprits supérieurs, de génies, capables
de les sentir et de les exprimer d'une façon parti
culièrement forte.
Mais il faut bien prendre garde que
ces
pulsations objectives de l'histoire des civilisations
ne conduisent à des classifications rhétoriques et
schématiques qui risquent
d'affaiblir l'intérêt des
époques
" préparatoires , comme celle des époques
de
liquidation.
En fait, au niveau des hommes qui
vivent
l'histoire, toute époque est pleine, et pour ceux
qui
la lisent et l'étudient après coup, il est scientifi
quement
indispensable de définir cette plénitude sub
jective.
Les significations objectives comme
les idées
transmises et héritées,
les textes donnés à lire,
retrouvent ainsi leur force propre, libérés d'un fina
lisme naft qui les mécanise et les appauvrit.
L'exem
ple du " préromantisme , est l'un des meilleurs qui
soit.
Voltaire n'est pas incapable d'élans lyriques, et.
»
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