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Yukio MISHIMA : Le Pavillon d'or

Publié le 24/09/2012

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La somptueuse virtuosité de l'analyse psychologique, qui épouse les méandres de la relation passionnelle entre le novice et le temple, objet de beauté, et l'inéluctable transformation de l'amour en haine, l'extraordinaire aptitude de Mishima à percevoir et à traduire en mots les avatars de la contemplation donnent à ce livre, très influencé par Thomas Mann, une dimension philosophique que n'avait pas jusqu'alors l'oeuvre de Mishima...

« Ponr conduisant au Kinkaku·ji, aq uarelle de M aillesaux de Bernières.

Photo Edimédia.

Mishima ne se s entait pas à sa pla ce dans l e Japon moderne ; il lui re pro c hait d'êtr e d éc adent.

Intellectuel de droit e .fer vent ad­ mirat eur de l' Empe­ reur, il a cré é un g roupe paramilitair e e n s on honneur ( le Takenokai ).

L e 25 nov embre 1970 , il se donn e la mort en s'év entrant et en se faisant décapit e r , apr ès avo ir te nté e n vain de s' adr es se r à d es troup es militair e s.

Le livre Un fait divers A u début juillet 1950, à Kyoto , un jeune bonze bouddhiste incendie le Pavillon d'or du temple Rokuon-ji, un trésor national au Japon .

La nouvelle provoque la consternation .

Mishima s'empare de ce fait divers pour écrire un roman devenu célèbre, publié en 1956.

Ce livre est à la fois une minutieuse et profonde investigation psychologique des mobiles d'un incen­ diaire et une intense méditation sur la beauté et la contempla­ tion.

Certains traits physiques et moraux du jeune bonze se retrouvent chez le héros de Mishima.

Il bégaie et le ressent comme une cruelle infirmité, d'autant plus qu' il est d'une faible constitution physique.

Il devient ensuite un étudiant médiocre et plutôt dissipé .

Un rêve ou une ha llucination L 'incendiaire est le narrateur du roman .

Il raconte sa vie.

Enfant déjà, il rêvait du Pavillon d'or comme d'une omniprésence mythique, parce que son père lui en avait parlé.

Adolescent , il s'attend à être enrôlé comme soldat, car le Japon est aussi en guerre.

Il se rend alors avec son père à Kyoto , où il voit pour la première fois le fameux Pavillon.

La réalité le déçoit, et c'est une maquette sous une cage de verre qui se trouve correspondre à la représentation de ses rêves.

Lors de cette visite, il fait la connaissance du prieur Tayama Dôsen, un ami de son père .

Quand ce dernier meurt, le prieur accepte de s'occuper du fils , qui vient s'installer au temple .

Le Pavillon d 'or impose sa présence obsédante , et l'imagination du novice l'associe aux moindres événements de sa vie.

En lui s'accentue alors sans cesse, jusqu'au paroxysme de l'incendie volontaire, un jeu de miroirs et de décalages constants entre les rêves de la contemplation et les multiples facettes d'une réalité angoissante.

Mishima fait du Pavillon d'or un symbole en même temps qu'une présence irréelle , un observateur désincarné qui finit par pos séder à tel point le héros qu' il ne lui reste que la destruction concrète pour trouver un apaisement.. »

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